Service de l’Inventaire général du Patrimoine Culturel de la Région Île-de-France
Édito

Découvrez la documentation la plus importante sur le patrimoine d’Île-de-France constituée par le service de l’Inventaire depuis 1982 : plus  de 18.600 dossiers sur des bâtiments et objets, 200.000 photographies argentiques et numériques couvrant plus de 250 communes. Les dossiers d’inventaire rassemblent aussi bien des informations historiques que de nombreuses données concernant la description ; la datation et les matériaux des édifices ou des objets répertoriés. Ils se composent de photographies, de plans, de cartes, de reproductions de documents anciens et de cartes postales.

Ce portail donne accès à 2.000 dossiers documentaires. Vous pouvez également consulter les dossiers antérieurs à 2012 sur la Plateforme Ouverte du Patrimoine du Ministère de la Culture, POP, les bases nationales Mérimée pour les bâtiments et Palissy pour le mobilier.

 

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Contact
Service Patrimoines et Inventaire de la Région Île-de-France
Email : inventaire-patrimoine@iledefrance.fr
Tel. : 01 53 85 59 93

Image du jour
Baie 8 : ""Apparition de la Vierge dite de la médaille miraculeuse à soeur Catherine Labouré, novice des filles de la Charité, le 27 novembre 1830 à Paris, en la chapelle de la maison mère, 140 rue du Bac"". L'iconographie reprend avec précision des éléments de cette apparition avec tout particulièrement les rayons lumineux qui s'échappent des mains de la Vierge et, au revers de la lettre M qui surmonte la mandorle, la présence de deux coeurs, l'un entouré d'une couronne et l'autre transpercé d'un glaive. Oeuvre du peintre verrier Pierre Gustave Dagrant d'après un carton du peintre François Maurice Roganeau.
Lumière sur

Livrée en 1958, la résidence Victor-Hugo à Pantin est la première des quatre opérations de logements réalisées par l’architecte Fernand Pouillon – ici associé à Roland Dubrulle – en Île-de-France (avant la résidence Buffalo de Montrouge et les ensembles de Meudon-la-Forêt et du Point du Jour à Boulogne-Billancourt).

Après avoir débuté sa carrière en Provence et s’être illustré en travaillant à la Reconstruction du Vieux Port de Marseille (1949-1955), Pouillon fonde en 1955 le Comptoir national du Logement (CNL). Ce bureau d’études et de promotion lui permet, dans des délais records et avec des enveloppes financières réduites, de proposer un habitat « à la portée de tous, achetable au comptoir comme un paquet de cigarettes ».

A Pantin, sur les terrains de l’ancienne distillerie Delizy-Doistau, le projet concerne 350 logements environ - 282 seront finalement créés – destinés à de petits accédants populaires aidés par les primes à la construction privée du plan Courant. Pouillon utilise au mieux la forme complexe de la parcelle en associant, sur les voies importantes, des tours faisant office de signal urbain à des immeubles bas en coeur d’îlot. Avec ces barres, il dessine un espace paysager qui s’articule autour d’un mail planté et d’une place située en contrebas, ouverte sur la rue Victor-Hugo par un passage sous voûte. Cette place de plan carré se distingue par un bassin orné d’une sculpture animalière et par l’ordonnancement de ses façades où Pouillon insère des pilastres de marbre rose.

Très marquée par l’héritage d’Auguste Perret, auquel elle emprunte son vocabulaire classique (élévations en pierre prétaillée surmontées d’attiques, portiques entre les cours, volumes équilibrés), la résidence Victor-Hugo illustre parfaitement l’ambition de Fernand Pouillon de « loger la multitude » dans une architecture de qualité.

La pondération est au cœur de l'ambition de l'architecte : « La qualité architecturale des constructions et des ouvrages d’art, leur composition et leur disposition au sol dans l’espace, sont d’intérêt public, car elles constituent l’harmonie du paysage et du site urbain et contribuent à l’équilibre humain, ainsi qu’au bien-être de l’âme et du corps. Ainsi les volumes nouveaux doivent soit s’intégrer heureusement dans les ensembles déjà construits, soit constituer dans la nature un élément isolé contribuant à l’esthétique du paysage environnant, soit enfin créer un site urbain ou industriel, harmonieux ou monumental » [A propos de l’article 1 de la loi sur l’architecture - Lettre de F. Pouillon à A. de Clermont-Tonnerre, cabinet du 1er ministre- Alger, le 30 novembre 1973]. Pour la résidence de Pantin, Fernand Pouillon a raconté qu'il s'était inspiré des immeubles parisiens, donc d'une architecture banale, sobre, à l'ordonnance traditionnelle - pour un lieu encore marqué par son passé industriel, qu'il fallait néanmoins mettre à distance, tout en s'y ancrant fortement, grâce à une conception d'ensemble.

Vue générale du cœur de la résidence Victor-Hugo, avec la place carrée et le bassin en son centre.