Conservatrice au service Patrimoines et inventaire d'Ile-de-France
- patrimoine de la villégiature, villégiature en Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
Dossier non géolocalisé
-
Aire d'étude et canton
aire d'étude de la région Ile-de-France
-
Commune
Samois-sur-Seine
-
Adresse
1 quai Franklin Roosevelt
-
Cadastre
AR
008
;
2022
AR
009
La parcelle AR 009 correspond au jardin.
-
Dénominationsmaison
-
Précision dénominationmaison de villégiature , maison de plaisance
-
AppellationsVilla les Fontaines-Dieu
-
Parties constituantes non étudiéesjardin, nymphée, jeu d'eau, pont de jardin, dépendance
La magnifique villa des Fontaines-Dieu est emblématique de la maison de villégiature. Elle se dresse face au fleuve, dernière d'un long alignement de coquettes villas, au sud de la commune de Samois-sur-Seine. " La Seine […], la proximité de la forêt de Fontainebleau donnent à cette petite bourgade un aspect des plus agréables : de nombreux chalets, de coquettes villas s’élèvent, s’étageant comme un amphithéâtre sur les bords même du fleuve" (monographie de l'instituteur de Samois-sur-Seine, 1899).
Le nom de la villa provient d’une source jadis considérée comme miraculeuse. Son site, au pied d’un coteau, entre la Seine et la forêt de Fontainebleau, face au fleuve, est remarquable. En 1895, l’éditeur parisien Ernest Girard confie à l’architecte bellifontain Eugène Cottin la transformation d’une modeste maison forestière en une belle villa à l’architecture éclectique. Elle connaît trois grandes phases de constructions.
La maison est édifiée entre 1895 et 1897, date à laquelle des travaux de charpente sont réglés aux établissements Canteau à Héricy[1]. En 1904 d’importantes modifications sont apportées avec la transformation de la véranda en salle de billard. En 1910, Ernest Girard fait construire, à l’arrière de la maison, une grande annexe destinée à servir de galerie pour abriter sa collection de tableaux et de sculptures.
Pour réaliser les multiples travaux dans la propriété, l’architecte s’est adressé à des entreprises de Samois ou des environs : Ernest Ségogne pour la maçonnerie[2], Barjot pour la menuiserie et Canteau (d’Héricy) pour la charpente[3], G. Oudiou pour la serrurerie (fermetures métalliques de la véranda et charpente métallique de la galerie)[4], Lazare Gaumery pour le jardin[5]. Fait remarquable, la propriété est restée dans la même famille jusqu’en 1957[6].
[1] AD 77, J856/2.
[2] AD 77, J856/1 maçonnerie.
[3] AD 77, J856/2 charpentes menuiserie.
[4] AD 77, J856/4 serrurerie, peinture, céramique annexes.
[5] AD 77, J856/3 couverture, plomberie, fumisterie chauffage.
[6] DRAC Île-de-France, D/1/77/54, dossier de protection. Voir la notice des Fontaines-Dieu IA77050091 inventaire.iledefrance.fr/
-
Période(s)
- Principale : 4e quart 19e siècle , daté par source
- Secondaire : 1er quart 20e siècle , daté par source
-
Dates
- 1896, daté par source
- 1903, daté par source
- 1910, daté par source
-
Auteur(s)
- Auteur : architecte attribution par source
- Auteur : entrepreneur de maçonnerie attribution par source
- Auteur : menuisier attribution par source
- Auteur : maître serrurier attribution par source
- Auteur : jardinier attribution par source
-
Auteur :
Canteauentrepreneur de charpenterie attribution par sourceCanteau
Etablissements Canteau basés à Héricy
La demeure présente tous les attributs de la maison de campagne : belle vue dont on peut profiter à tout moment grâce à ses terrasses et sa véranda, communs de style pittoresque, dont un pigeonnier à l’écart[1], grand jardin étiré le long du fleuve avec un nymphée monumental, un rocher rustique et une cascade[2], un hangar à bateau[3]. A l’intérieur, on retrouve l’incontournable billard et de nombreux meubles scellés et encastrés, « construits spécialement pour la maison à laquelle ils sont destinés », conformément à ce que recommandera la revue La Vie à la campagne en 1908[4]. Mais ici ce ne sont pas de simples planches de bois mais de magnifiques meubles de style Renaissance, dans la salle à manger, puis Art nouveau dans le salon.
Le rez-de-chaussée et le premier étage sont construits en maçonnerie enduite, sur un étage soubassement lié à la pente. Un discret décor néo-médiéval orne le premier étage : accolades, chapiteaux feuillagés et fleurons au-dessus des baies. Le second étage en pans-de-bois avec fermes apparentes est conforme à la mode de l’époque, notamment dans les stations balnéaires.
On peut reconstituer la distribution primitive grâce aux nombreuses factures qui ont été versées aux archives départementales. Au rez-de-chaussée, cuisine, salon, salle à manger, fumoir et une large véranda, au premier étage une grande pièce avec une nouvelle cheminée et des chambres au second étage. Dans cette première phase d’aménagement, le style de prédilection des meubles et boiseries est celui de la Renaissance : putti, cuirs découpés, montants de cheminée en gaine et surtout porc-épic de Louis XII et salamandre de François 1er. En 1904, lors de la transformation de la véranda en salle de billard, c’est un tout autre style qui est choisi, celui de l’Art nouveau alors à son apogée. Le décor, omniprésent, reste cependant léger : la végétation grimpe le long des colonnes, s’étale dans les écoinçons et gagne même les pieds et les montants du billard. On la retrouvait aussi, en peinture, sur le plafond des deux salles[5]. Comme si la symbiose avec le paysage ne suffisait pas, une très longue jardinière et de nombreux miroirs multiplient l’osmose entre le dehors et le dedans. Enfin un bow-window avec deux petites banquettes permet de s’immerger totalement dans le panorama. Les archives départementales conservent une esquisse de ces boiseries, malheureusement non signée[6].
La galerie d’exposition construite en 1910 est collée sur l’arrière de la maison. Le bâtiment qui l’abrite est, à l’extérieur, d’une grande simplicité : par souci d’homogénéité, il est décoré de faux pans-de-bois dans sa partie supérieure. Mais à l’intérieur c’est une tout autre atmosphère : le mur d’entrée est entièrement couvert d’une boiserie de style néo-Louis XVI avec médaillons à l’antique et chutes de guirlandes. On retrouve le même décor avec bas-reliefs à l’antique sur les voussures de plâtre qui marquent la transition avec le plafond. La pièce est éclairée par une virtuose verrière sommitale en vitrail avec putti et têtes à l’antique en médaillons dans un décor végétal raffiné. Le maître-verrier a joué sur l’alternance de verres lisses et de verres à reliefs et sur les couleurs, jaune d’argent pour les guirlandes, grisaille et sanguine pour les visages. Des meubles bas et des banquettes couraient tout autour de la pièce. Des photographies anciennes[7] montrent que les murs étaient entièrement couverts de tableaux tandis que de monumentales sculptures remplissaient l’espace central. Une belle mosaïque décorative inspirée du même goût antique couvre le sol.
[1] Ils se trouvaient plus haut dans la propriété, le long de la montée de Thérouane et sont maintenant sur une autre parcelle.
[2] AD 77, J 856/4. Construits en 1897-98 par l’entreprise Gaumery.
[3] Ibidem. Détruit mais mentionné dans une facture de 1902.
[4] La Vie à la campagne, 1er mai 1908, p. 255.
[5] Mais elle a disparu de la salle de billard.
[6] AD 77, 14FI5345. Samois-sur-Seine, villa les Fontaines-Dieu, projet de boiseries Art nouveau.
[7] Collection particulière.
-
Murs
- enduit
- faux pan de bois
- pan de bois
-
Toitstuile plate
-
Étagesétage de soubassement, rez-de-chaussée, 2 étages carrés
-
Couvrements
-
Couvertures
- verrière toit à longs pans pignon couvert
- noue
-
Escaliers
- escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour suspendu, en charpente
-
Jardinsrocaille de jardin
-
Typologies
-
Techniques
- sculpture
-
Représentations
- feuillage
-
Précision représentations
Les baies du rez-de-chaussée et du premier étage sont encadrées d'un décor mouluré reposant sur des culots à choux frisé, ainsi que de fleurons en imposte.
-
Statut de la propriétépropriété privée
-
Protectionsinscrit MH
-
Précisions sur la protection
La villa, y compris son jardin et son portail (cad. AR 7 à 9) : inscription par arrêté du 18 mars 2002
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
Documents d'archives
-
Devis, factures et correspondances divers de différentes entreprises ayant contribué à la construction et à la transformation de la maison dite "les Fontaines-Dieu" à Samois. 1896-1912. Architecte Eugène Cottin à Fontainebleau. Archives départementales de Seine-et-Marne, dossier J856/1, 2, 3
-
Monographie communale de l'instituteur de Samois-sur-Seine, archives départementales de Seine-et-Marne, MDZ1381/1 et 2
Bibliographie
-
Marie-Françoise Laborde, Dominique Camus, LES AFFOLANTES DES BORDS DE SEINE. Villas du XIXème siècle, Somogy, 2000
Périodiques
-
Louis Sézille, "Une maison de campagne meublée avec goût. A M. et Mme de Saint-Marceaux (Les Més, Jouy-en-Josas, Seine-et-Oise)", La Vie à la campagne, 1er mai 1908, p. 255-259.
Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.
Conservatrice au service Patrimoines et inventaire d'Ile-de-France
Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.