Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.
- patrimoine de la villégiature, villégiature en Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Ile-de-France
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Commune
Mézy-sur-Seine
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Lieu-dit
Les belles vues
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Adresse
Rue de la Côte d'Apremont 78250 Mézy-sur-Seine
,
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Cadastre
1982
ZD
833
La maison du gardien se trouve sur la parcelle ZD 832
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Précisions
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Dénominationsmaison
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Précision dénominationmaison de villégiature, maison de plaisance
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AppellationsVilla Poiret, château de Mézy, le Gibet
« Elle [est] toute blanche, pure, majestueuse et un peu provocante, comme un lys, (…) dans ce coin clair et riant d’Île-de-France » (Poiret, Art et Phynance, 1934). Pour construire sa maison de campagne, digne d'un château, Poiret choisit à Mézy un site à flanc de coteau, à la vue exceptionnelle.
Cette grande villa, ou plutôt château moderne, est construite au début des années 1920 par Robert Mallet-Stevens pour le couturier Paul Poiret, qui avait acheté en 1921 un vaste terrain dominant la Seine dans les Yvelines, à Mézy-sur-Seine. Commanditaire et architecte la conçoivent comme une maison de campagne mais aussi un lieu de réception pour les fêtes et les défilés de mode organisés par le couturier et sa femme. Mais le gros œuvre à peine achevé, Paul Poiret est en faillite et doit interrompre son projet. Dès 1924, le chantier est à l’arrêt. Des photos du château sont publiées à plusieurs reprises entre 1926 et 1930 dans des revues d’architecture, maintenant vif le souvenir de ce château sans pareil.
En 1930 Elvire Popesco, artiste dramatique d’origine roumaine, en fait l’acquisition par l’intermédiaire du frère de Mallet-Stevens. Mais le chantier ne reprend qu'en 1936, après plusieurs années d'abandon. Dans un premier temps, Popesco avait fait appel à Robert Mallet-Stevens pour terminer le projet, en apportant des modifications visant à moins d'apparat et davantage de fonctionnalité. Cependant la guerre puis l’exil empêchent l’architecte de mener à bien cet achèvement, qui est finalement confié à Paul Boyer. Le chantier dure de 1936 à 1938. Popesco s'installe et demeure à Mézy jusqu'en 1985. Le château est classé monument historique en 1984, contre l'avis de sa propriétaire. Elle le vend en 1988 à une société de promotion immobilière (V.I.S., Marcel-Paul Gelabert) qui tente, sans succès, de faire construire de nouvelles maisons dans l'enceinte. D'autres tentatives d'opérations foncières, portées par différents propriétaires, échouent. Le domaine demeure aujourd'hui propriété privée.
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Période(s)
- Principale : 1er quart 20e siècle
- Principale : 2e quart 20e siècle
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Dates
- 1924, daté par source
- 1934, daté par source
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Auteur(s)
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Auteur :
Mallet-Stevens RobertMallet-Stevens RobertCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
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Auteur :
Boyer Paul(incertitude)Boyer Paul
Architecte actif dans le 2e quart du 20e siècle.
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Auteur :
Mallet-Stevens trace pour le couturier un bâtiment épuré, aux lignes qui s’étendent horizontalement en épousant la déclivité du terrain. Pourtant ce dessin très moderne s’appuie sur un mode de construction plutôt traditionnel. Alors que dans les mêmes années Perret, Pol Abraham ou Le Corbusier font preuve de bien plus d’audace, « peu de grandes portées, peu de porte-à-faux, peu de défi structurel »[3] chez Mallet-Stevens. La structure du bâtiment est en béton armé et les murs maçonnés, et enduits pour uniformiser l’ensemble. Toute blanche aux arêtes bien nettes, la maison semble en béton et ne l’est pas. Mallet-Stevens tire néanmoins pleinement parti de l’ossature béton pour créer quelques très plastiques porte-à-faux et produire, surtout, cet angle extraordinaire, morceau de bravoure du château, tout entier de verre, qui domine la terrasse, son escalier à rampes divergentes, et toute la vue sur la Seine.
Chaque façade est différenciée. Le château est organisé autour de trois ailes, surmontées d’une multitude de toits-terrasses, qui se déploient autour d’un patio. A l’est sont assignés les domestiques (avec six chambres, témoignant du train de la maison) et les services. L’aile ouest qui lui est parallèle, plus large, reçoit les appartements de Monsieur et de Madame, précédés d’une « galerie »[4]. L’aile sud, qui relie les deux bâtiments et fait face au visiteur, est percée d’une entrée, qui n’était pas, à l’origine, l’accès principal. Elle donnait sur un couloir. La véritable entrée, ménagée dans l’angle sud-ouest, ouvrait sur un vestibule et sur le magistral escalier, en face, logé dans une tour formant belvédère, comme à la villa Noailles, et sur le hall double-hauteur à droite. Monumentale fenêtre ouverte à la fois sur l’extérieur, et sur la maison, cette pièce en constitue la rotule. Elle donne accès à la salle à manger attenante et se prolonge sur les terrasses qui bordent la maison sur ses deux ailes sud et ouest. Une tribune, au premier étage, longe et surplombe le hall, permettant d’admirer encore le paysage, grâce aux deux immenses baies qui montent de fond, mais aussi la fête, ou le défilé, qui se déroulent en bas. Les chambres d’invités, et celles des enfants Poiret, peuplent le premier étage, en grande partie occupé par d’autres terrasses, auxquelles les chambres donnent accès. Tels des plongeoirs plus encore que des belvédères, les terrasses s’échelonnent en se réduisant, toujours plus haut. Au premier étage comme au rez-de-chaussée, plusieurs escaliers et entrées accentuent l’interpénétration du dedans et du dehors. Véritable château moderne, où priment le plan et les volumes, dépouillés d’ornements, il s’agit bien cependant d’une maison de plaisance dans les règles[5], perchée sur un promontoire et conçue pour recevoir, pour jouir de la vue et de la nature environnante.
Les travaux conduits par Boyer pour Popesco en 1934 apportent d’importantes modifications.
La symétrie, jusque-là évitée, vient désormais marquer la cour d’honneur qui se voit pourvue d’une entrée axiale. Les ouvertures sont transformées et Boyer ajoute des baies circulaires, faisant désormais de Mézy l’un des plus beaux exemples de l’architecture paquebot.
[1] Paul Poiret, Art et Phynance, Paris, éditions Lutétia, 1934, p. 183.
[2] Ibidem.
[3] Cécile Briolle, Jacques Repiquet, « Trois châteaux modernes à Hyères, Mézy et Croix », in Jean-Pierre Lyonnet (dir.), Robert Mallet-Stevens architecte, 2005, p. 40.
[4] MPP, D/1/78/29-5, plan de 1924.
[5] Jean-François Pinchon, Rob Mallet-Stevens, architecture, mobilier, décoration, Délégation à l’Action artistique de la Ville de Paris, Philippe Sers éditeur, 1986.
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Murs
- résidu industriel en gros oeuvre enduit
- calcaire
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Étagessous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré
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Couvrements
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Couvertures
- terrasse
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Escaliers
- escalier de distribution extérieur : escalier symétrique en maçonnerie
- escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
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Statut de la propriétépropriété d'une personne privée
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Intérêt de l'œuvremaison d'homme célèbre, à signaler
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Éléments remarquableschâteau
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Sites de protectionparc naturel régional
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Protectionsinscrit MH
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Précisions sur la protection
Le bâtiment principal, y compris les terrasses et emmarchements ; façades et toitures du pavillon du gardien (cad. 1982 ZD 492) : inscription par arrêté du 21 décembre 1984
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Référence MH
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
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- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
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Documents d'archives
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MPP, D/1/78/29-5, plan de 1924.
Bibliographie
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Paul Poiret, Art et Phynance, Paris, éditions Lutétia, 1934
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Jean-François PINCHON, Rob Mallet-Stevens, architecture, mobilier, décoration, Délégation à l’Action artistique de la Ville de Paris, Philippe Sers éditeur, 1986.Catalogue d'exposition, mairie du 16e arrondissement.
INHA : NZ MALL5.A3 1986
-
Gérard Monnier, Villa Poiret, Mézy-sur-Seine, Rob Mallet-Stevens, Paris Docomomo-France, 1999
-
Robert Mallet Stevens : l'oeuvre complète (cat.expo. Centre Pompidou, Paris, 2005), Paris, éd. du Centre Pompidou, 2005.
-
Cécile BRIOLLE et Jacques REPIQUET, « Trois châteaux modernes à Hyères, Mézy et Croix » in Jean-Pierre LYONNET, Robert Mallet-Stevens architecte, Paris, Alternatives, 2005
INHA : NZ MALL5 A3 2005
Conservatrice au service Patrimoines et inventaire d'Ile-de-France
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