Dossier d’œuvre architecture IA77001101 | Réalisé par
Métais Marianne (Rédacteur)
Métais Marianne

Conservatrice au service Patrimoines et inventaire d'Ile-de-France

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  • patrimoine de la villégiature, villégiature en Île-de-France
Maison de villégiature dite Villa Max
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Augustin Dupuid, Région Île-de-France

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton aire d'étude de la région Ile-de-France
  • Commune Chelles
  • Adresse 10 place Gasnier Guy
  • Cadastre 1824-1850 G 836  ; 2023 BH 433
  • Dénominations
    maison
  • Précision dénomination
    maison de villégiature
  • Appellations
    Maison de villégiature
  • Destinations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin, fabrique de jardin

La villa Max est un très bel exemple de maison de villégiature de style éclectique, agrémentée d'un jardin tout à fait exceptionnel avec ses nombreuses fabriques en rocaille et rusticage.

La construction de la villa Max s’inscrit dans l’histoire de l’urbanisation du quartier de la gare, située au sud de Chelles. Si le chemin de fer arrive en 1850, le quartier Gare-Chilpéric commence à se dessiner après le percement de l’avenue Chilpéric en 1869, plus ou moins parallèle à la voie ferrée. Les terrains achetés par le Crédit public Omnium sont lotis, puis revendus. Le découpage initial, très morcelé, s’en trouve modifié et certaines parcelles agrandies, dont celle de la villa Max[1].

Celle-ci et une autre, qui encadrent la place, sont achetées par l’architecte Louis Charles Labour. Chellois d’origine, et architecte municipal de sa ville natale jusqu’en 1889, Labour est établi à Paris et au Raincy[2] et c’est à des fins spéculatives qu’il achète ces terrains. Il vend d’abord la parcelle occidentale (2-4 place Gasnier-Guy) à M. et Mme Minvielle, sur laquelle il leur construit une maison fort simple, alignée sur la place et couverte en pavillon. Une carte postale de la fin du siècle la montre avec l’enseigne « buvette de la gare ». La parcelle qui la jouxte est vendue en 1888 ou 1889 à M. Limoges, qui y fait construire la villa Max.

 Son terrain prend la forme d’une large bande qui s’étire entre le boulevard Chilpéric et l’allée longeant la voie ferrée. On sait de son acquéreur, Charles Baptiste Limoges, qu’il vient d’épouser, à 48 ans, Marie Henriette Lamouche[3]. Il est employé de la Société de publicité des voyages économiques[4], et réside boulevard Saint-Denis à Paris.

 Aucun document ne vient confirmer l’attribution, possible, de la construction de la villa Max à Charles Labour. D’un point de vue stylistique, la villa Max ne peut être rapprochée d’aucun des rares travaux connus de Labour[5]. La tradition orale veut que l’entreprise générale Eterlet ait conduit les travaux[6]. Maçons de père en fils depuis déjà trois générations établies à Chelles, les Eterlet ont en effet beaucoup travaillé dans cette ville. Louis Eterlet en est d’ailleurs maire de 1888 à 1896, et réélu en 1901.

 Les Limoges vendent la maison en 1911 à Albert Gustave Deschamps, médecin parisien qui l’utilise lui aussi comme villégiature. La villa Max demeure propriété de ses descendants jusqu’en 2005, date à laquelle la ville s’en rend acquéreur[7].

 

  

[1] Cette notice doit tout aux travaux de Jean-Pierre Thoretton et notamment à la publication Chelles, notre ville, notre histoire. Bâtiments publics et demeures bourgeoises du Second Empire à la Troisième République, Société archéologique et historique de Chelles, bulletin n°31, 2015.

[2] Ibidem, p. 210.

[3] Ibidem, p. 225. Ils se marient le 3 novembre 1888 à Paris. Archives de la ville de Paris, V4E 6380

[4] Journal de Seine-et-Marne, 24 juillet 1896 : Limoges reçoit une médaille d’honneur pour trente ans de service dans cette société, disposant du monopole de la publicité permanente dans les gares de l’Etat et plusieurs lignes d’intérêt local (Annuaire-almanach du commerce, de l'industrie…, Firmin Didot et Bottin réunis, 1896, p. 869).

[5] On connaît de lui un immeuble de rapport de quatre étages, situé 24 rue Sainte-Félicité, Paris 14 (BHVP, Bulletin municipal officiel de la ville de Paris, 1900, Demandes en autorisation de bâtir, 22 février 1900, p. 748), et Thoretton, op. cit., p. 344 : travaux sur le pont et le lavoir de Chelles.

[6] Thoretton, op. cit., p. 234.

[7] Ibidem, p. 236.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle , daté par source

L’emprise au sol de la villa Max est sensiblement celle d’un carré. Elle est néanmoins composée de plusieurs corps articulés. L’aile sud s’imbrique perpendiculairement à l’extrémité de l’aile est, formant un L, au sein duquel est placée la tour d’escalier de plan carré. Celle-ci est couverte en pavillon tandis que les deux ailes barlongues sont à longs pans. Le tout est couvert en ardoise.

 Les façades, toutes différenciées, sont le reflet affirmé de cette articulation. Elles présentent trois niveaux (dont un sous comble dans l’aile est) sur soubassement. La façade est correspond au mur gouttereau de l’aile est ; elle est la seule unifiée et enduite. Au sud, faisant face à la rue et à la gare, se présente une façade mixte composée du pignon de l’aile est, enduit au ciment moucheté, en légère avancée, et du mur gouttereau de l’aile sud. Cette dernière arbore sur ses deux faces un décor losangé en briques polychromes rouges et blanches. L’ensemble est cependant unifié par la présence de décors récurrents : chaînages d’angle, premier niveau enduit, impostes en pierre moulurée, parfois en accolade, éléments en bois.

 La façade ouest est la plus pittoresque, concentrant un bow-window surmonté d’un balcon, lui-même couronné de fermes et aisseliers apparents. L’escalier du perron court au pied de la tour d’escalier, en retrait. L’encorbellement à colombages de la tour achève de donner à la villa une tonalité à la fois balnéaire et médiévale, en un mot, éclectique de par sa capacité à puiser dans différents répertoires stylistiques pour créer un assemblage unique et style propre. En façade nord, qui ouvre sur le jardin, se côtoient un côté de la tour ainsi que le pignon de l’aile est, symétrique au pignon sud, quoique le balcon en bois soit de ce côté remplacé par un garde-corps en corbeille, que l’on retrouve sur d’autres fenêtres.

 Intérieurement, le plan est des plus simples. Le vestibule pleine hauteur, au décor évoquant un faux appareil d’inspiration néo-gothique, occupe une part importante de la surface globale. Il est principalement occupé par un escalier à trois volées tournantes qui permet d’accéder au premier étage. Au fond, l’aile est contient une petite cuisine et l’accès à un escalier de service. Toute la partie sud est occupée par une salle à manger et un grand salon, ornés de boiseries mi-hauteur. Le salon se prolonge par le bow window, encadré de petites figures néo-gothiques. Il est traité comme un jardin d’hiver, avec un sol à carreaux de ciment qui tranche avec le parquet du salon, et six grandes lancettes ornées de vitraux qui font entrer la lumière.

 Aux étages supérieurs se trouvent les chambres.

  • Murs
    • brique brique et pierre
    • pierre moellon crépi moucheté
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    étage de soubassement, 2 étages carrés, étage de comble
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour cage ouverte
  • Jardins
    rocaille de jardin
  • Typologies
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • personnage profane
  • Précision représentations

    Dans l'encadrement du bow window qui prolonge le salon, sont placés de part et d'autre de petits personnages sculptés. L'un est un joueur de luth, bouche ouverte, en train de chanter, l'autre tient un livre entre ses mains. Leur tenue, composée d'une robe à cape, d'un couvre-chef, de bas et de poulaines, est d'inspiration médiévale. Placés sous les culs de lampe qu'ils semblent soutenir, ils forment de curieux atlantes, suspendus dans le vide.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Précisions sur la protection

    La villa Max et son jardin ont été labellisés Patrimoine d'intérêt régional par la Région Île-de-France le 4 juillet 2018.

La villa Max et son jardin ont été labellisés Patrimoine d'intérêt régional par la Région Île-de-France le 4 juillet 2018.

Périodiques

  • Jean-Pierre THORETTON, "Bâtiments publics et demeures bourgeoises du Second Empire à la Troisième République", Bulletin de la Société archéologique et historique de Chelles, n° 31, 2015

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Métais Marianne
Métais Marianne

Conservatrice au service Patrimoines et inventaire d'Ile-de-France

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