Dossier d’œuvre architecture IA77001098 | Réalisé par
Pierrot Nicolas (Rédacteur)
Pierrot Nicolas

Conservateur en chef du patrimoine, en charge du patrimoine industriel, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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Potel Caroline (Enquêteur)
Potel Caroline

Chercheur en charge du patrimoine industriel d'avril 2023 à janvier 2025.

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  • patrimoine industriel
Raffinerie de Grandpuits ou « Raffinerie de l’Île-de-France », actuellement plateforme TotalEnergies de Grandpuits (dossier d'ensemble)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Stéphane Asseline, Région Île-de-France

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Seine-et-Marne - Nangis
  • Commune Grandpuits-Bailly-Carrois
  • Lieu-dit La Vallée aux Prieurs
  • Adresse Zone d'activité Total, D619
  • Cadastre 2022 ZA
  • Précisions oeuvre située en partie sur la commune Aubepierre-Ozouer-le-Repos

Dossier d'ensemble :

Raffinerie de Grandpuits ou « Raffinerie de l’Île-de-France », actuellement plateforme TotalEnergies de Grandpuits (IA77001098)

Sous-dossiers liés :

1. Bâtiment administratif d'entreprise (IA77050075)

2. Unités de traitement des eaux (IA77050076)

3. Unités de stockage (IA77050077)

4. Unités de raffinage appelées "Unités Ouest" (IA77050078)

5. Unités de raffinage appelées "Unités Est" (IA77050079)

6. Installations de chargement et d'expédition (IA77050080)

Présentation du dossier

1. Contexte et enjeux de l'étude : la métamorphose d’un site unique en Île-de-France

Inauguré par le Premier Ministre Georges Pompidou en 1967, en pleine « euphorie pétrolière »1, la raffinerie de Grandpuits constitue l’unique raffinerie de pétrole installée en Île-de-France.

Au cours de l’année 2020, la compagnie TotalEnergies décide de ne pas reconstruire le pipe-line d’Île-de-France – victime de deux avaries en 2014 et 2019 – et d'arrêter définitivement à Grandpuits ses deux unités de raffinage (septembre 2020), afin de déployer de nouvelles activités industrielles sur sa plateforme commune de Grandpuits-Gargenville. Le site de Grandpuits, en particulier, accueillera des unités de production d’énergie renouvelable (une centrale solaire photovoltaïque, une unité de production de biocarburants pour le secteur aérien, une unité de biométhanisation) ainsi que des unités de recyclage de plastiques (une unité de recyclage par pyrolyse et une unité de recyclage mécanique)2.

La mutation globale du site constitue une opportunité pour l’archéologie industrielle et offre conjointement l’occasion d’enregistrer la mémoire des lieux. Informé par la Direction des politiques économiques de la Région Île-de-France (Sabrina Adjelout), la Direction de la Culture de la Région Île-de-France (service Patrimoines et Inventaire), en charge de l’inventaire du patrimoine industriel, a ainsi sollicité TotalEnergies (Didier Ardaillou, Direction France, Déploiement industriel, et Laurence Despots, service Communication de la plateforme de Grandpuits-Gargenville) afin d’« immortaliser », par la photographie et la recherche historique, la mémoire de cette installation exceptionnelle en Île-de-France. La documentation rassemblée constitue la base de ce dossier de l’Inventaire général et sera mobilisée pour nourrir une publication de synthèse sur le patrimoine industriel régional.

2. Une campagne photographique des installations, avant et en cours de transformation

La campagne photographique a été conduite par Stéphane Asseline (photographe au service Patrimoines et Inventaire, Direction de la Culture, Région Île-de-France) en cinq temps : 1er décembre 2022 (assisté de Cindy Hourdebaigt), 17 avril, 20 avril, 15 juin (documents) et 11 décembre 2023.

Après sélection, elle comporte 401 photographies des installations, 12 portraits et 89 reproductions de documents d’archives. 

3. Des photographies légendées par des salariés volontaires

Considérant la variété et la complexité des installations, quatre salariés volontaires ont accepté de concevoir les légendes des photographies, sous la coordination de Caroline Potel (service Patrimoines et Inventaire, Direction de la Culture, Région Île-de-France) :

Unités Ouest, vues générales, services généraux et salle de réunion : Laurent Montels, opérateur extérieur Unités Ouest de 1994 à 2004 ; chef d’équipe Unités Ouest de 2004 à 2021, chargé de mission au service communication de 2021 jusqu’au moment de l’enquête.

Unités Est : Marc-Philippe Mouchet, opérateur extérieur Unités Est en 1994, contremaître des Unités Est de 2013 à 2021, aujourd’hui chef de service HSE (Hygiène sécurité, environnement) et sûreté ; légendes rédigées en collaboration avec Laurent Montels.

Traitement des eaux : Stéphane Maurin, opérateur de conditionnement sur le site de Rouen en 1997, opérateur expédition sur le site de Gargenville en 1999, arrivé en 2008 sur le site de Grandpuits en qualité d’opérateur de conduite, chef opérateur MTE depuis 2015.

Expéditions : Laurent Lelong, salarié dans l’industrie métallurgique à Longueville (77) au poste de chef d’équipe de 1996 à 2002 ; arrivée sur la plateforme de Grandpuits en décembre 2002 au service Expéditions où il a occupé tous les postes extérieurs comme opérateur ; chef opérateur en 2019, rejoint la cellule démantèlement en 2021, nommé chef opérateur Démantèlement, poste qu’il occupe au moment de l’enquête.

4. Recherches en archives

Cette étude a bénéficié de la conservation d’un fond photographique par le service Communication de la plateforme de Grandpuits-Gargenville, comprenant en particulier deux campagnes de suivi de chantier réalisées lors de la première phase (juillet 1965 - déc. 1966, clichés n&b 18x24 cm) puis de la seconde phase de construction (mars 1977 - sept. 1978, clichés n&b 13x18 cm). En 2022, le service Communication de la plateforme de Grandpuits-Gargenville a constitué un ensemble d’archives orales réunies dans : L'Histoire de la plateforme de Grandpuits-Gargenville, Service communication TotalEnergies de la plateforme de Grandpuits-Gargenville, 2022, 314 p (dont 100 p. de recueil de témoignages).

Les archives départementales de Seine-et-Marne ont également été mobilisées (Nicolas Pierrot, service Patrimoines et Inventaire, Direction de la Culture, Région Île-de-France). Elles conservent d’une part les dossiers de demande d’autorisation préfectorale (au titre des établissements dangereux et insalubres) consacrés à l’échec du projet d'implantation de la raffinerie de l'Île-de-France à La Brosse-Monceaux près de Montereau (SC33040/3 et 4), et au choix final de Grandpuits (4276W175) ; d’autre part les dossiers de demande d’extension de la raffinerie au cours des années 1970 (4276W177 et 156) ; enfin différentes plaquettes de présentation dont celle de l’inauguration de 1967 (AZ8987).

Il est envisagé de poursuivre la recherche dans les archives historiques de la compagnie TotalEnergies (voir Clotilde Cucchi-Vignier, Guide des archives historiques du Groupe Total, août 2016, en ligne) afin d’identifier, en particulier, les ingénieurs, les éventuels architectes et les entreprises impliqués dans le projet et de mieux connaître ses spécificités techniques.

Tous nos remerciements à Alain Beltran, directeur de recherche émérite au CNRS, pour ses orientations sur le contexte général et particulier de la création de la raffinerie ; ainsi qu'à Delphine Drouin-Prouvé, architecte, pour nos échanges sur la lecture de l'architecture.

1Beltran Alain, « Chronologie commentée sur l’histoire du pétrole et du gaz en France », dans Bulletin de l'Institut d'Histoire du Temps Présent, n°84, Second semestre 2004, « Pétrole et gaz : nouvelles perspectives et outils de recherche », p. 83.2Communiqués de Presse de TotalEnergies des 24/09/2020, 07/06/2023 et 20/09/2023.

1 – De Montereau à Grandpuits : la difficile gestation de la « Raffinerie de l’Île-de-France » (1960-1964)

a) Pourquoi installer une raffinerie en « Région parisienne » ? La stratégie de l’UGP (puis ERAP)

Depuis 1945, la France a repris, dans une logique de souveraineté énergétique, ses activités de prospection pétrolière et gazière en métropole comme dans son empire colonial. Après le succès de Lacq, d’importants gisements sont découverts en 1956 dans le Sahara algérien[1]. C’est l’enthousiasme : ce « pétrole franc » – c’est-à-dire opportunément payable en francs et non en dollars – irrigue bientôt le marché métropolitain. Il faut le transformer et le distribuer. Or le secteur est dominé par les compagnies anglo-saxonnes et par la Compagnie française des pétroles (future Total) : « les entreprises pétrolières publiques ne possèdent pas de savoir-faire et d’installations en aval, c’est-à-dire dans le raffinage et la distribution »[2]. D’où la décision du Ministre de l’Industrie Jean-Marcel Jeanneney, malgré une forte opposition de la concurrence, de créer une société pétrolière publique de premier rang : en avril 1960, les « pétroliers nationaux »[3] sont regroupés au sein de l’Union générale des pétroles. D’emblée, l’UGP déploie une stratégie de concentration verticale.

Pourquoi construire une raffinerie en Île-de-France ? Voici, en janvier 1963, les quatre principales justifications adressées à l’administration par le groupe UGP-UIP[4] et rapidement rendues publiques[5]. Il s’agit, première justification, de répondre aux objectifs établis par la Commission de l’Energie pour le IVe Plan (1962-1965) qui prévoit « une augmentation rapide de la consommation de carburants et combustibles solides »[6], c’est-à-dire un quasi doublement entre 1959 et 1965 (passage de 20,5 à 37 Mt, estimation haute) puis un quasi quadruplement d’ici 1975 (90 Mt). L’UGP doit y prendre sa part. C’est la deuxième justification : à sa création en 1960, les capacités de farinage de l’UGP sont faibles, sa participation majoritaire au capital de Caltex ne lui offrant que la raffinerie d’Ambès (Gironde). Pour éviter de faire raffiner son brut par la concurrence et bientôt « disposer de 10 % des capacités de raffinage françaises en 1965 »[7], elle doit construire deux nouvelles raffineries en France, l’une à Feyzin dans l’agglomération lyonnaise, l’autre au Sud-Est de la « région parisienne » afin « d’assurer la sécurité de son approvisionnement »[8]. La troisième justification est celle de la rentabilité économique d’une telle localisation « intérieure ». D’une part, la Seine-et-Marne est productrice de pétrole : dès 1958, les « producteurs nationaux » avaient envisagé de transformer sur place le brut découvert la même année – à Coulommes puis Chailly, Chartrettes, Valence-en-Brie et Châteaurenard – dans ce nouveau « Texas français » ainsi rebaptisé par une presse euphorique[9]. L’UGP reprend le projet en 1960, afin d’éviter les surcouts générés par le transport, annuellement, de quelques 500.000 tonnes de brut seine-et-marnais vers les raffineries de Seine-Maritime. D’autre part, il sera beaucoup moins cher d’acheminer le brut depuis le Havre par le futur pipe-line d’Île-de-France (PLIF) que d’acheminer les produits finis par le fleuve et la route jusqu’aux clients de la future zone de desserte de la raffinerie. Selon les calculs des ingénieurs de l’UGP, construire une raffinerie de 2 Mt « dans le Sud-Est du Bassin Parisien », au cœur du « quadrilatère Saint-Quentin / Chaumont / Châteauroux / Alençon », apporterait une économie annuelle substantielle « comprise entre 10 et 30 millions de francs »[10] par rapport à l’extension de raffineries en Seine-Maritime. Enfin, quatrième et dernière justification, les deux premières tranches de 125 MW de la centrale EDF de Montereau[11] – fonctionnant au charbon – sont en service depuis 1958 et deux tranches de 250 MW sont en préparation. L’UGP compte y puiser son énergie, et anticipe – sérieusement ? – sa conversion au fuel.

b) L’opposition aux premières localisations et le choix final de Grandpuits

L’UGP-UIP cible d’abord un terrain situé à 11 km au Sud-Est de Montereau, à La Brosse-Monceaux, en bordure de l’Yonne. Mais dès sa présentation publique au printemps 1963, le projet suscite de vives réactions, de la part des associations de pêcheurs, du Muséum national d’Histoire naturelle et, surtout, du Conseil municipal de Paris, du Conseil général de la Seine et du Préfet de la Seine lui-même. On ne saurait risquer, malgré les assurances techniques fournies par les ingénieurs, de polluer l’eau des Parisiens. Une campagne de presse – attisée par la concurrence ?[12] – incite le gouvernement à la prudence. Il s’en remet au Conseil supérieur de l’Hygiène qui finalement se prononce contre la construction de la raffinerie à La Brosse-Monceaux[13].

L’entreprise publique recherche alors, à proximité, la présence en sous-sol d’une épaisse couche de marne verte susceptible, moyennant la compléter d’une enceinte verticale en béton étanche, de prévenir toute infiltration d’eaux résiduaires dans la nappe phréatique. On trouve la configuration souhaitée au nord de Cesson, entre la RN5 et la voie ferrée. Mais les soixante-dix maires du canton de Melun-Nord prennent position contre ce nouveau projet, s’appuyant sur le Plan d’aménagement de la région parisienne qui réserve cette zone à l’habitat résidentiel[14].

Une troisième localisation est proposée entre Mormant et Nangis, près du hameau de Bagneaux, mais le choix se porte finalement, en avril 1964, sur une vaste surface de 200 hectares située légèrement à l’Est, sur les territoires des communes de Grandpuits et Ozouer-le-Repos[15]. Un choix validé par arrêté préfectoral dès le 11 juillet 1964, l’Etat souhaitant clore rapidement cet épisode[16].

2 – Les premières installations (1965-1967)   

a) Conception : aspects techniques

Il s’agit de construire « une raffinerie d’une capacité de traitement de 2 800 000 tonnes métriques par an »[17], c’est-à-dire une raffinerie de taille moyenne. Elle se présente à l’origine comme une raffinerie simple, de type « distillation reformage », « destinée à fournir uniquement la gamme classique des grands produits pétroliers nécessaires à la région parisienne, notamment des carburants pour l’automobile et des combustibles pour l’industrie et le chauffage »[18]. Elle occupera les trois-quarts d’une surface de 200 hectares inscrite entre la RN19 et la voie ferrée Paris-Bâle, la réserve foncière devant lui permettre de s’agrandir « au fur et à mesure de l’augmentation des consommations régionales », sans susciter la création d’un complexe pétrochimique redouté par les riverains[19]. Elle traitera du « brut parisien » (500.000 t/an) acheminé par un pipe-line de 6 pouces de diamètre (environ 15 cm) depuis le dépôt de Melun, ainsi que « divers bruts sahariens », saoudiens (?)[20], ou provenant « du Congo, du Nigéria ou de l’Union soviétique »[21] acheminés, dans un premier temps, par le fer et la route, puis, après sa mise en service par l’UGP en 1967, par le pipe-line d’Île-de-France (PLIF)[22], oléoduc de 20 pouces de diamètre (environ 50 cm) et de 251 km de long reliant Le Havre à Grandpuits.

Héritier d’une année de péripéties, le nouveau projet se veut exemplaire. Le groupe UGP-UIP entend maintenir ses ambitions industrielles[23] tout en apportant des réponses techniques à la préoccupation des risques et des nuisances, dont il vient de mesurer la vigueur. Trois séries de solutions techniques sont avancées pour prévenir les risques de pollution de l’eau, de l’air et les risques d’incendie, « servitudes de toute grande entreprise industrielle sise à proximité d’une concentration urbaine importante »[24].

En premier lieu, la protection des nappes phréatiques doit être assurée par la construction d’une « enceinte souterraine étanche »[25], ainsi décrite par René Abrard, professeur de géologie au Muséum national d’Histoire naturelle, sollicité par l’UGP pour une expertise : « La construction d’un mur étanche ceinturant [sur 5 km] le terrain de la raffinerie et conduit en profondeur jusque dans la tête des marnes vertes du Sannoisien inférieur [10 m d’épaisseur], transformera en fait ce terrain en une vaste cuve étanche, le mur empêchant une éventuelle pollution par hydrocarbures (…). Dans ces conditions, et sous réserve d’expériences de laboratoire permettant de s’assurer du maintien de l’imperméabilité des marnes vertes sous l’imprégnation de produits pétroliers, il semble permis de conclure que la raffinerie projetée ne constituera pas un risque de pollution pour les eaux souterraines de la région, ceci s’appliquant également aux horizons aquifères secondaires »[26]. (Voir schéma OFRATEM/Elf Aquitaine de 1976, ci-dessous). Une publication de l’entreprise précise quelques années plus tard : « Un laboratoire d’analyses neutre effectue régulièrement des prélèvements à l’intérieur et à l’extérieur de cette cuvette pour en vérifier l’étanchéité »[27]. Il s’agit par ailleurs de limiter la consommation d’eau par l’usage d’aéroréfrigérants et de condenseurs à air pulsé, d’installer une station de recyclage des eaux et d’évacuer les eaux non recyclées vers le réseau d’assainissement de Quincy-sous-Sénart – et non vers la Seine.

La protection contre la pollution atmosphérique et les odeurs, quant à elle, doit être assurée par l’usage de brut non sulfureux (combustible des fours), le choix de bacs de stockage à « toits flottants » et l’usage préférentiel de l’énergie électrique. On mise encore sur la dissémination des gaz de combustion grâce à la construction de cheminées de 90 mètres de hauteur – « près d’une fois et demie la hauteur des tours de Notre-Dame »[28] – symboles ravivés d’une foi industrialiste dans le progrès caractéristique des « Trente Glorieuses ».

Enfin, deux réserves de 20.000 et 40.000 m3 d’eau, une flotte de véhicules, une surveillance par quarts et un personnel formé doivent prévenir et gérer les risques d’incendie : une « école de feu » est construite à l’Ouest du site. Une préoccupation encore renforcée, en cours de chantier, par l’accident de la raffinerie de Feyzin, le 4 janvier 1966, mise en service par l’UGP deux ans auparavant (Inventaire Auvergne-Rhône-Alpes, dossier IA69001594).

b) Composition, architecture et chronologie de la construction

On connaît mal, à ce stade de la recherche, le détail des interventions des entreprises impliquées. La conception d’ensemble est confiée à la Compagnie française d’études et de construction Technip[29], jeune société d’engeneering créée en 1958. Le plan-masse a fait l’objet d’une véritable composition et d’un aménagement de type urbain : réverbères, plantations d’arbres devant les cheminées, traitement des bassins de rétentions comme des piscines, cheminements piétons balisés… On devine l’intervention d’un architecte (dont l’identité n’a pas encore été retrouvée) dans le dessin des bâtiments relevant des services généraux – bâtiment administratif et restaurant d’entreprise (IA77050075), laboratoire, ateliers. Ses choix esthétiques traduisent l’esprit de modernité revendiqué par l’UGP. On songe aux lignes résolument modernes, aux façades largement vitrées « faisant appréhender un avenir clair et ensoleillé »[30], ainsi qu’au choix du blanc et des couleurs primaires, célébrées par le Mouvement moderne : blanc immaculé des bacs côté route (IA77050077), jaune primaire des stores-bannes, bleu primaire des rez-de-chaussée, et rouge primaire des cheminées (imposé par la réglementation). On songe à l’influence, dans l’architecture moderne d’Après-guerre, du mouvement De Stijl et de Mondrian – dont les grilles ne sont pas sans rappeler le plan de la raffinerie elle-même.

Les « unités process » sont confiées à l’entreprise américaine Parsons et Heurtey[31], déjà sollicitée sur le chantier de Lacq. Par ailleurs, « les installations d’expéditions seront réalisées par Jeumont-Schneider, tandis que les réservoirs [sont] construits par les sociétés Constructions Métalliques de Provence, Tissot, et Delattre-Levivier »[32].

Le chantier est rondement mené. Commencée en juillet 1965 et promise à l’automne, l’installation est mise en service au cours du dernier trimestre 1966. Une série exceptionnelle de photographies montre, de juillet 1965 à décembre 1966, l’évolution rapide du chantier : terrassement et creusement des cuvettes des réservoirs (juillet-août 1965), construction des premiers bacs (septembre), début de la construction des unités process (octobre), début de la construction des ateliers, du laboratoire, des bureaux administratifs et du restaurant (mars 1966), début de la construction de la station de traitement des eaux (mars), début de la construction des installations d’expédition (mai 1966) ; sur la dernière image de la série, datée du 31 novembre 1965, de la fumée blanche se dégage de la cheminée N°1[33].

La raffinerie de l’Île-de-France est inaugurée le 26 juin 1967 par le Premier Ministre Georges Pompidou[34] qui vient soutenir la création du groupe public. Depuis 1966, l’UGP-UIP est devenue une filiale de l’ERAP – Entreprise de recherches et d’activités pétrolières, futur Elf-Aquitaine – qui vient de créer la marque Elf. La raffinerie est gérée par une autre filiale, la CORIF, Compagnie de la raffinerie de l’Île-de-France.

Elle emploie à cette date « 280 cadres, techniciens et ouvriers », logés dans 192 logements de la nouvelle ZUP construite au sud-est de Nangis et dans 16 villas destinées aux cadres[35].

3 – Les conséquences du premier choc pétrolier : unités Est et informatisation (1977-1979)

a) Un nouveau contexte

De 1967 à 1973, la raffinerie de Grandpuits diversifie ses sources d’approvisionnement et transforme en particulier du brut saoudien, abondant et meilleur marché – jusqu’au choc pétrolier. Mais après 1973 et le quadruplement du prix du baril, l’industrie pétrolière française doit s’adapter. Les grands travaux de construction sont stoppés. À Grandpuits, Elf-Aquitaine fait le choix de transformer ses installations [36].

b) De nouvelles installations de conversion : les « Unités Est »

Il s’agit de réduire les capacités de distillation au profit de l’augmentation des capacités de conversion. Ainsi, de 1977 à 1979, Technip construit les « Unités Est », unités de conversion destinées à tirer parti des fractions lourdes issues de la distillation opérée dans les unités de séparation – désormais rebaptisées « Unités Ouest »[37]. Les « Unités Est » sont ainsi équipées d’un craqueur catalytique (Fluid Catalytic Cracker ou FCC) d’une capacité d’1Mt/an, d’un viscoréducteur et d’une unité d’alkylation (voir dossier IA77050079). Une troisième cheminée s’élève alors dans le ciel de Grandpuits, puis une quatrième, avec la construction d’une unité d’hydrodésulfuration (HDS2) et d’une usine à soufre au nord des « unités Ouest ». Parallèlement, les capacités de stockage sont augmentées, avec la construction, au Sud-Ouest du site, de trois bacs de brut : un de 30.000 m3 (D11), et de deux 60.000 m3 (D9 et D10), de trois bacs de produits semi-finis au Nord-Ouest (idem, 150.000 m3), de trois autres au Nord des « unités Est » (50.000 m3 au total), et de deux nouvelles sphères de gaz liquéfiés de 2000 m3. La capacité de stockage de la raffinerie passe alors d’environ de 850.000 m3 à 1.294.000 m3[38]. En 1979, la raffinerie est en capacité de traiter 5,1 millions de tonnes de brut par an, et de produire annuellement 1,3 millions de tonnes de carburant. Une troisième réserve d’eau anti-incendie de 60.000 m3 est aménagée à l’Est du site.

c) Automatisation et informatisation

Afin d’optimiser le rendement de cette double installation, une nouvelle salle de contrôle « blast proof », qui commande désormais les deux unités, est construite face à ces dernières, au Nord des ateliers. Il s’agit d’accueillir, en particulier, un nouveau « système d’automatisation à base de régulation numérique ». L’acquisition, en 1977, de « deux systèmes TDC 2000 Honeywell à microprocesseurs distribués »[39] permet de passer d’un rendement de conversion brut/carburant de 17 % en 1966 à 29 % en 1979. La raffinerie ainsi refondue est inaugurée le 22 juin 1979 par André Giraud, Ministre de l’Industrie. Elle emploi environ 400 salariés.

4 – Investissements et adaptations (1980-2020)

Au cours des années 1980, les investissements se poursuivre afin d’élaborer, en particulier, des produits « adaptées aux véhicules modernes équipés de pots catalytiques et plus performants : (…) augmentation de l’indice d’octane des essences, compensation de la suppression du plomb par l’incorporation de bases oxygénées d’origine agricole »[40]. En 1982, la raffinerie de Gargenville cesse ses activités de raffinage et se convertit en « dépôt pétrolier de rattachement au site de Grandpuits » : le PLIF est utilisé, sur des périodes précises, pour transporter les produits raffinés de Grandpuits vers Gargenville. En 1991, la capacité de production d’essence sans plomb augmente de 150.000 tonnes par ans grâce à l'installation d'une unité d’hydrotraitement des essences, et en 1996, l’adaptation de la seconde unité d’hydrodésulfuration permet, pour répondre aux nouvelles normes, « de produire du gazole à très basse teneur en soufre »[41].

Après l’acquisition d’Elf-Aquitaine par Total en 2000, la raffinerie s’équipe encore, en 2004, d’une unité Thiolex, procédé permettant « d’enlever le soufre mercapan des essences légères sortant du craqueur catalytique et ainsi de baisser la teneur en soufre dans les essences » (normes européennes en vigueur en 2005)[42]. En 2007-2008, les circuits de fumées du craqueur catalytique s’équipent d’un filtre électrostatique, et ses résidus bénéficient d’un système de filtration PALL[43]. À la veille de l’arrêt des activités de raffinerie, la raffinerie maintient une capacité de raffinage de 4,9 millions de tonnes de brut par an.

Ouverture : de l’arrêt du raffinage à l’actuelle reconversion industrielle de la plateforme

Le 24 septembre 2020, la compagnie TotalEnergies décide d’arrêter les activités de raffinage sur le site de Grandpuits. Elle choisit en effet de ne pas reconstruire le pipe-line d’Île-de-France – victime de deux avaries en 2014 et 2019 – afin de déployer de nouvelles activités industrielles sur sa plateforme commune de Grandpuits-Gargenville. Le site de Grandpuits, en particulier, accueillera des unités de production d’énergie renouvelable (une centrale solaire photovoltaïque, une unité de production de biocarburants pour le secteur aérien, une unité de biométhanisation) ainsi que des unités de recyclage de plastiques (une unité de recyclage par pyrolyse et une unité de recyclage mécanique)[44].

[1] Alain Beltran et Sophie Chauveau, « Destins croisés. Aperçus de l’histoire du groupe Elf-Aquitaine et de la CFP-Total », dans Bulletin de l’Institut d’Histoire du Temps Présent, « Pétrole et gaz : nouvelles perspectives et outils de recherche, n° 84, second semestre 2004, p. 22-23. [en ligne].

[2] Ibid., p. 23.

[3] La RAP, la SN REPAL et le GEP, « producteurs de pétrole brut de la zone franc à capitaux publics majoritaires » (AD77, SC33040/4, projet d’installation d’une raffinerie près de Montereau, janvier 1963, p. 1). Voir Eric Kocher-Marboeuf, « La création de l’Union générale des pétroles », dans Alain Beltran et al., Etat et énergie, XIXe-XXe siècle, Paris, Comité pour l’Histoire économique et financière de la France, 2009, p. 347-356.

[4] Union générale des Pétroles et Union industrielle des Pétroles, dirigées respectivement par Pierre Guillaumat et Jean Lucet. L’UIP est une filiale de l’UGP et de Caltex en charge des projets industriels.

[5] AD77, SC33040/4, projet d’installation d’une raffinerie près de Montereau, janvier 1963, p. 1-8.

[6] Ibid., p. 1.

[7] Ibid., p. 6.

[8] La Raffinerie de l'Île-de-France, brochure publiée à l'occasion de l'inauguration du 26 juin 1967, ERAP, 1967, p. 4.

[9] AD77, 4276W172, coupure de presse : « La Seine-et-Marne, "Texas de l’Île-de-France" », Cinq, 23 novembre 1966.

[10] Ibid., p. 2.

[11] Implantée sur le territoire des communes de La Grande-Paroisse et Vernou-la-Celle-Sur-Seine.

[12] Alain Beltran et Sophie Chauveau, art. cité, p. 24.

[13] AD77, SC33040/3, Union industrielle des pétroles, installation d'une raffinerie de pétrole, 1963 : revue de presse rassemblée par les services de la Préfecture.

[14] AD77, SC33040/3, coupure de presse : « Les maires du canton de Melun favorables au principe d’une raffinerie de pétrole en Seine-et-Marne n’en souhaitent pas l’implantation dans la zone résidentielle melunaise », La Liberté de Seine-et-Marne, lundi 17 février 1964.

[15] AD77, SC33040/3, coupure de presse : « Aux dernières nouvelles, la Raffinerie de pétrole échouerait à Grandpuits », Seine-et-Marne Matin, 24 avril 1964.

[16] AD77, 4276W175, Union Générale des Pétroles (UGP) et Union Industrielle des Pétroles (UIP), demande d’installation d'une raffinerie de pétrole à Grandpuits et Ozouer-Le-Repos, 1964.

[17] AD77, 4276W175, « Note descriptive » adressée au Préfet de Seine-et-Marne (administration des établissements classés) en vue d’obtenir l’autorisation d’installer une raffinerie de pétrole sur les territoires des communes de Grandpuits et Ozouer-le-Repos, 27 avril 1964, p. 1.

[18] La Raffinerie de l'Île-de-France, brochure citée, 26 juin 1967, p. 11.

[19] Ibid.

[20] On lit « Safanya » sur un plan de 1966 détaillant le contenu des bacs de brut : Technip, « UGP-UIP – Compagnie de la Raffinerie de l’Île-de-France, Implantation générale de la raffinerie », 1/2000e, 20 avril 1966 (AD77 4276W172).

[21] La Raffinerie de l'Île-de-France, brochure citée, 26 juin 1967, p. 11.

[22] AD77, 4276W175, « Ministère de l’Industrie, décret du 17 juin 1966 autorisant la construction et l’exploitation d’une conduite d’intérêt général destinée au transport d’hydrocarbures liquides ».

[23] La raffinerie sera simplement associée à « une usine d’engrais azotée qui contribuera au développement de cette région de culture intensive » (La Raffinerie de l'Île-de-France, brochure citée, 26 juin 1967, p. 11).

[24] La Raffinerie de l'Île-de-France, brochure citée, 26 juin 1967, p. 21.

[25] AD77, 4276W175, « Note descriptive »…, 27 avril 1964, p. 4.

[26] AD77, 4276W175, note de René Abrard, « Projet d’implantation d’une raffinerie dans la commune de Grandpuits (Seine-et-Marne). Etude hydrologique », 8 juin 1964, p. 4.

[27] J. Reynaud (dir.), Du pétrole brut à l'essence, une raffinerie, Grandpuits, coll. "Dossiers pédagogiques audiovisuels", OFRATEME (avec la participation d'EFL/Aquitaine), 1976, p. 8.

[28] La Raffinerie de l'Île-de-France, brochure citée, 26 juin 1967, p. 22.

[29] Technip, « UGP-UIP – Compagnie de la Raffinerie de l’Île-de-France, Implantation générale de la raffinerie », plan, 1/2000e, 20 avril 1966 (AD77 4276W172).

[30] Remerciements à Delphine Drouin-Prouvé.

[31] Parsons & Heurtey, « Implantation générale des unités process », plan, échelle 1/250e, 16 aout 1965 (AD77 4276W172).

[32] « Seine-et-Marne : feu vert pour la raffinerie de l’Île-de-France », Seine-et-Marne Entreprise, 27 mars 1965 (AD77 4276W175).

[33] Album des photographies du chantier de la Raffinerie d'Île-de-France à Grandpuits, première tranche, 1965-1966, tirages noir et blanc 18x24 cm, non signés (Service communication TotalEnergies de la plateforme de Grandpuits-Gargenville).

[34] https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/caf97077109/raffinerie-erap-a-grandpuits ; « La raffinerie de Grandpuits inaugurée par M. Pompidou », La République, 26 juin 1967.

[35] La Raffinerie de l'Île-de-France, brochure citée, 26 juin 1967, p. 24.

[36] Elf-France, Raffinerie de Grandpuits, Mormant, 1979, p. 4. (AD77, AZ15862, AZ15862).

[37] Compagnie française d’études et de construction Technip, série de photographies de chantier commandées au studio Arnoul de Nangis, tirages noir et blanc, 13 x 18 cm (Service Communication TotalEnergies de la plateforme Grandpuits-Gargenville).

[38] AD77 4276W177, projet d’arrêté préfectoral autorisant l’extension de la raffinerie Elf-France de Grandpuits, sans date, septembre 1976 ; et Elf-France « Etablissement de Grandpuits, implantation générale, situation après extension », plan, 1/2000e, 12 avril 1976.

[39] Tiré-à-part de la revue A2i, N° 79, septembre 1979 (Service Communication TotalEnergies de la plateforme Grandpuits-Gargenville).

[40] Elf-Antar-France, Raffinerie de Grandpuits, sans date [début années 1990] (Service Communication TotalEnergies de la plateforme Grandpuits-Gargenville).

[41] Anouchka Plateau, Loréna Richardot (édit.), L'Histoire de la plateforme de Grandpuits-Gargenville, Service communication TotalEnergies de la plateforme de Grandpuits-Gargenville, 2022, p. 21.

[42] Ibid., p. 22.

[43] Ibid., p. 70.

[44] Communiqués de Presse de TotalEnergies des 24/09/2020, 07/06/2023 et 20/09/2023.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle, 4e quart 20e siècle, 1er quart 21e siècle
  • Dates
    • 1965, daté par source
    • 1966, daté par source
    • 1977, daté par source
    • 1979, daté par source
    • 1991, daté par source
    • 1996, daté par source
    • 2021, daté par source
  • Auteur(s)

Au moment de l'étude en 2023, les principales unités de la raffinerie sont en place, alors que débute l’installation de nouvelles activités.

En venant de Nangis par la route départementale 19, on accède au site en longeant à droite le bassin d’eau pluviale de 40.000 m3 (réserve anti-incendie) aménagé en 1966, avant de rejoindre le parking, fermé au sud par le bâtiment des bureaux administratifs (voir IA77050075) et le restaurant du personnel reliés par une galerie couverte. La raffinerie proprement dite, construite sur une vaste surface plane de 153 hectares limités par une clôture, se développe au Nord.

Elle présente un plan général en damier, composé d’« avenues » Nord-Sud, numérotées de 1 à 6 d’Est en Ouest, et de « rues » Est-Ouest, numérotées de A à J, du Sud vers le Nord. L’« avenue 4 », qui relie le poste de garde au chargement wagons, en forme l’axe médian[1]. Cette composition d’ensemble était soulignée, à l’origine, d’un travail sur les couleurs primaires (voir l’historique ci-dessus) aujourd’hui effacé.

L'axe médian est bordé, à l'entrée, par le poste de garde, le laboratoire (à gauche) et les ateliers (à droite), tous construits en 1965-1966. On distingue en particulier les ateliers à structure métallique, d'influence américaine (on songe au pignon de l'usine Chrysler dessiné en 1938 par Albert Kahn), largement baignés de lumière naturelle grâce à leurs quatre lanterneaux plats et leurs pignons ajourés en partie supérieure.

Le parcours du pétrole commence à l’Ouest, entre les avenues 5 et 6, et les rues A et D : ici le terminal des conduites d’alimentation du brut dessert les 11 bacs de stockage du brut (IA77050077). Entre les rues C et D émergent les deux torches des unités Ouest et Est, « symboles de la sécurité de la raffinerie » qui permettaient « en les brûlant, l’élimination non dangereuse des gaz momentanément excédentaires »[2]. À l’Est, entre les avenues 5 et 4, se dressent les fours et colonnes des « Unités Ouest » (IA77050078) et, entre les avenues 4 et 3, des « Unités Est » (IA77050079) hérissées de leurs quatre hautes cheminées de 90 mètres. Elles sont bordées au Sud par le complexe de la salle de contrôle, élevé en 1977-1979, composé au Nord, vers les unités, de bâtiments « blast proof » – la salle de contrôle proprement dite, la « salle technique » et les vestiaires – et, au Sud, de bureaux dont les contreforts décoratifs trahissent l’intervention d’un architecte (son identité n’a pas encore été retrouvée). Ces « virgules » orangées sont progressivement supprimées, depuis les années 2000, afin de prévenir d’éventuelles chutes en cas d’explosion.

À l’extrémité orientale du site, entre les avenues 1 et 3 et les rues B et C se déploie l’unité de traitement des eaux, bordée par deux « bacs incendie » (IA77050076).

Au Nord-Ouest du site, entre les rues D et J, se déploie la vaste zone de stockage des produits intermédiaires (IA77050077). De l’autre côté de l’avenue 4 (axe médian), à l’Est, s’étend la zone de stockage des produits liquides qui se distingue par ses neuf sphères de stockage de gaz liquéfiés (IA77050077).

Enfin, au nord, depuis les zones de stockage jusqu’à la voie ferrée, se déploient la pomperie puis les installations de chargement et d’expédition (IA77050080). Le dernier réservoir anti-incendie de 60.000 m3, construit en 1977-1979, borde le site au Nord-Est.

[1] Technip, « UGP-UIP – Compagnie de la Raffinerie de l’Île-de-France, Implantation générale de la raffinerie », plan, 1/2000e, 20 avril 1966 (AD77 4276W172).

[2] J. Reynaud (dir.), Du pétrole brut à l'essence, une raffinerie, Grandpuits, coll. "Dossiers pédagogiques audiovisuels", OFRATEME (avec la participation d'EFL/Aquitaine), 1976, p. 13.

  • Murs
    • béton
    • métal
  • Toits
    béton en couverture, métal en couverture
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvrements
    • dalle de béton
    • charpente métallique apparente
  • Couvertures
    • terrasse
  • Énergies
    • énergie électrique
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • Préfecture de Seine-et-Marne, dossier relatif au projet de construction d'une raffinerie dans le Bassin parisien (à proximité de Montereau), adressé par l'Union générale des pétroles au Directeur des Carburants, 7 décembre 1960 - Tableaux, schémas, copie du dossier dact.

    Archives départementales de Seine-et-Marne, Dammarie-les-Lys : MDZ956
  • Préfecture de Seine-et-Marne, Etablissements dangereux, insalubres ou incommodes, demande de l'Union générale des pétroles (UGP) et de l'Union industrielle des pétroles (UIP) : installation d'une raffinerie de pétrole à La Brosse-Montceaux près de Montereau, 1963. Projet abandonné. A signaler : riche ensemble de coupures de presse rassemblées par le service des Préfets du Ministère de l'Intérieur à l'attention de la Préfecture de Seine-et-Marne (SC33040/3).

    Archives départementales de Seine-et-Marne, Dammarie-les-Lys : SC33040/3 et 4
  • Préfecture de Seine-et-Marne, Etablissements dangereux, insalubres ou incommodes, demande de l'Union générale des pétroles (UGP) et de l'Union industrielle des pétroles (UIP) : installation d'une raffinerie de pétrole à Grandpuits et Ozouer-Le-Repos, construction des pipe-line Le Havre-Nangis et Grandpuits-Melun-La Rochette, 1964.

    Archives départementales de Seine-et-Marne, Dammarie-les-Lys : 4276W175
  • Fonds photographique et documentation du service Communication de la plateforme TotalEnergies de Grandpuits-Gargenville, 1967 - années 1990. Voir le corpus iconographique du présent dossier.

    Service communication TotalEnergies de la plateforme de Grandpuits-Gargenville
  • Préfecture de Seine-et-Marne, Etablissements dangereux, insalubres ou incommodes, Union Générale des Pétroles (UGP) et Union Industrielle des Pétroles (UIP) : exploitation de la raffinerie de Grandpuits, contentieux (1964-1967) ; Elf-Compagnie de la raffinerie d'Ile-de-France : exploitation des installations de la raffinerie (1970).

    Archives départementales de Seine-et-Marne, Dammarie-les-Lys : 4276W172
  • Préfecture de Seine-et-Marne, Etablissements dangereux, insalubres ou incommodes, demande de l'Union Générale des Pétroles (UGP) et Union Industrielle des Pétroles (UIP) : Installation d'un dépôt d'ammoniac (1966) et extension des capacités de stockage des hydrocarbures dans la raffinerie (1967).

    Archives départementales de Seine-et-Marne, Dammarie-les-Lys : 4276W174
  • Préfecture de Seine-et-Marne, Etablissements dangereux, insalubres ou incommodes, demande de l'Union Générale des Pétroles (UGP) et Union Industrielle des Pétroles (UIP) : extension des capacités de stockage des hydrocarbures liquides de la raffinerie (1968) ; Société ELF Union et ELF UIP : exploitation d'une gare routière FOD à la raffinerie de Grandpuits (1970).

    Archives départementales de Seine-et-Marne, Dammarie-les-Lys : 4276W176
  • Préfecture de Seine-et-Marne, Etablissements dangereux, insalubres ou incommodes, demande de la société ELF-France : extension de la capacité de la raffinerie de Grandpuits, 1976.

    Archives départementales de Seine-et-Marne, Dammarie-les-Lys : 4276W177
  • Préfecture de Seine-et-Marne, Etablissements dangereux, insalubres ou incommodes : société ELF-France, nuisances causées par le fonctionnement de la raffinerie de Grandpuits, impact des émissions de benzènes sur l'environnement, correspondances DRIRE, 1975-1993.

    Archives départementales de Seine-et-Marne, Dammarie-les-Lys : 4276W178
  • Préfecture de Seine-et-Marne, Etablissements dangereux, insalubres ou incommodes, demande les sociétés ELF Union et ELF UIP : extension des bâtiments des ateliers, infirmerie, salles de contrôles des unités, construction d'une réserve supplémentaire de SLOP et extension de la gare routière en libre service à la raffinerie de Grandpuits, 1979.

    Archives départementales de Seine-et-Marne, Dammarie-les-Lys : 4276W156
  • La Raffinerie de l'Île-de-France, brochure publiée à l'occasion de l'inauguration du 26 juin 1967, ERAP, 1967, [28 p.]

    Archives départementales de Seine-et-Marne, Dammarie-les-Lys : AZ8987
  • Raffinerie de Grandpuits, brochure, Mormant, Elf-France, 1979, 17 p.

    Archives départementales de Seine-et-Marne, Dammarie-les-Lys : AZ15862
  • La raffinerie Elf à Grandpuits : un exemple remarquable d'automatisation à base de régulation numérique, brochure, extrait de A2i, N° 79, septembre 1979, 4 p.

    Service communication TotalEnergies de la plateforme de Grandpuits-Gargenville : non coté
  • Raffinerie de Grandpuits, brochure, Efl Antar France, s.d. [début années 1990, avant 1994].

    Archives départementales de Seine-et-Marne, Dammarie-les-Lys : non coté
  • Protéger l'environnement à l'aube du 21e siècle... Raffinerie de Grandpuits, Elf Antar France, 1995, 12 p.

    Service communication TotalEnergies de la plateforme de Grandpuits-Gargenville
  • Légendage de la campagne photographie du service Patrimoines et Inventaire de la Région Île-de-France par les salariés de la plateforme TotalEnergies de Grandpuits-Gargenville, 2023 : Laurent Montels (Unités Ouest, vues générales, services généraux et salle de réunion), Marc-Philippe Mouchet (Unités Est), Stéphane Maurin (Traitement des eaux) et Laurent Lelong (Expéditions).

    Région Île-de-France, Service Patrimoine et Inventaire, Saint-Ouen-sur-Seine

Bibliographie

  • J. Reynaud (dir.), Du pétrole brut à l'essence, une raffinerie, Grandpuits, coll. "Dossiers pédagogiques audiovisuels", OFRATEME (avec la participation d'EFL/Aquitaine), 1976, 16 p.

    Service communication TotalEnergies de la plateforme de Grandpuits-Gargenville
  • Alain Beltran et Sophie Chauveau, « Destins croisés. Aperçus de l’histoire du groupe Elf-Aquitaine et de la CFP-Total », dans Bulletin de l’Institut d’Histoire du Temps Présent, « Pétrole et gaz : nouvelles perspectives et outils de recherche, n° 84, second semestre 2004, p. 22-23. [en ligne].

  • Isabelle Rambaud (dir.), La Seine-et-Marne industrielle, innovations, talents, archives inédites, Dammarie-lès-Lys, Direction des archives, du patrimoine et des musées départementaux / Lyon, Lieux-Dits, 2010, 336 p.

    p. 214-215
  • Anouchka Plateau, Loréna Richardot (édit.), L'Histoire de la plateforme de Grandpuits-Gargenville, Service communication TotalEnergies de la plateforme de Grandpuits-Gargenville, 2022, 314 p [dont 100 p. de recueil de témoignages].

    Service communication TotalEnergies de la plateforme de Grandpuits-Gargenville
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Pierrot Nicolas
Pierrot Nicolas

Conservateur en chef du patrimoine, en charge du patrimoine industriel, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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Potel Caroline
Potel Caroline

Chercheur en charge du patrimoine industriel d'avril 2023 à janvier 2025.

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