Dossier d’œuvre architecture IA93000602 | Réalisé par
Pierrot Nicolas
Pierrot Nicolas

Conservateur en chef du patrimoine, en charge du patrimoine industriel, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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  • patrimoine industriel
Fonderie Mathieu, puis Piattino
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
  • (c) Département de la Seine-Saint-Denis

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Seine-Saint-Denis - Les Lilas
  • Commune Les Lilas
  • Adresse 28 rue Romain-Rolland
  • Cadastre 1998 I 312
  • Dénominations
    fonderie
  • Appellations
    fonderie Mathieu, puis Piattino
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, bâtiment administratif d'entreprise, magasin industriel, cour

En janvier 2005, dans le cadre du projet d'aménagement de l'Espace vert du Centre ville, la municipalité - en partenariat avec la Région Île-de-France - a lancé un "appel à témoins" dans le Journal municipal, afin de mieux connaître l'histoire de trois entreprises situées à l'entrée du futur Parc et ainsi d'étayer leur patrimonialisation : l’ancienne fonderie d’aluminium Piattino (28 rue Romain Rolland), Leroux et Lotz (17 rue de Romainville), et l’ancienne bonneterie Goldschmidt (22 rue Romain Rolland). Les attendus en étaient les suivants : "Comment la production s’organisait-elle ? Que produisait-on et de quelle manière ? Comment s’y déroulait la vie quotidienne ? La mise en valeur de ces bâtiments suppose un recours à la mémoire du travail pour une connaissance approfondie des lieux. Tout document et tout souvenir nous serait ainsi des plus utiles".

Alors que s'achevait l'étude architecturale et l'enquête dans les archives, trois témoins ont répondu à l'appel. Réalisé par téléphone et non enregistré, le témoignage de Monsieur Jean-Pierre Piattino (voir en annexe) fournit l'essentiel des informations consignées dans l'historique et la description présentés ci-dessous.

Nicolas Pierrot

Cinq entreprises ont précédé, à cette adresse, la fonderie de cuivre, de laiton et de bronze Piattino : l'entreprise de peinture et vitrerie Munier (1905-1910), puis Souverain (1910-1920), l'atelier de peinture et décoration sur porcelaine Leclerc (1925-1930), l'entreprise de peinture et vitrerie Guimberteau (1935), et la fonderie d'aluminium Mathieu (1935-1939) [1]. En 1939, à la veille de son transfert dans le quartier du rond-point (35, rue du Tapis-Vert, voir IA93000616), la fonderie Mathieu employait dix ouvriers et possédait "4 à 6 fours potagers, 2 étuves, chauffage au coke métallurgique, 1 malaxeur à sable de 25 litres, 2 scies à métaux et 1 meule, le tout mû par moteur électrique" [2]. Marius-Jean Piattino (1914-1969), dont le père était propriétaire d'une fonderie d'art à Bagnolet, procède entre 1947 et 1949 à l'agrandissement de l'usine [3]. Délaissant la fonte d'art faute de clientèle, il s'oriente vers la fonte, en petites séries, d'objets de cuivre, de laiton et de bronze (poignées en bronze pour les portes vitrées des grands magasins, pattes de bronze pour étagères, robinets en bronze) [4]. La fonderie Piattino réalise également pour les établissements Daubron (XIe arrondissement), des corps de pompe en bronze destinés aux vignerons et cavistes, et pour les établissements Montéga (rue du Capitaine Ferber, XXe arrondissement), des hublots de navire en bronze. Depuis la fermeture de l'usine en 1969, les bâtiments ont été successivement occupés par une imprimerie et un studio photographique. Actuellement propriété de la commune et conservé dans le cadre de l'aménagement de l'Espace Vert du Centre-Ville, ils sont en attente d'une réaffectation.

[1] DIDOT (édit.), Annuaires du commerce « Bottins », 1905 à 1939.

[2] AD 93, SC 7852, Rapport de la préfecture de police de Paris, 16 août 1939, "Déclaration d’une fonderie d’aluminium" au 35, rue du Tapis-Vert. Le rapport liste le matériel à transférer depuis l'ancienne "fonderie classée qu’exploite M. Mathieu, 28, rue des Ecoles [aujourd'hui 28, rue Romain-Rolland], et qui doit disparaître". (voir dépouillement en annexe)

[3] Ville des Lilas, Permis de construire 1946-1947 et 1949 (voir dépouillements en annexe).

[4] Témoignage M. Piattino (voir en annexe).

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
    • Principale : 2e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1935, daté par source
    • 1947, daté par source

Les bâtiments, disposés en U, dessinent une cour centrale ouverte sur la rue Romain-Rolland. L'aile nord à usage de bureau et de magasin aux modèles (2 bâtiments à pans de bois hourdés de parpaings de mâchefer ou de briques, couverts de charpentes en bois et de toits à un pan), la halle centrale de l'atelier (charpente en bois), ainsi que le pavillon d'habitation, au sud, sont vraisemblablement antérieurs à l'implantation de la fonderie Mathieu en 1935. Joseph Mathieu fait construire les deux tiers de la halle nord, à pans de fer hourdés de briques, couverte d'une charpente métallique et d'un toit à longs pans. Elevées après 1947, les nouvelles halles de la fonderie Piattino enveloppent au sud, au nord et à l'ouest la halle primitive. Elles sont à pans de fer hourdés de brique pleine, surmontées de charpentes métalliques et coiffées de lanterneaux vitrés pour la ventilation et l'éclairage. La potence, intéressant marqueur du paysage, visible depuis la rue de Paris, maintenait la cheminée des fours. Cette dernière, peu élevée, ne dépassait pas les immeubles environnants, les "gratifiant" de son épaisse fumée noire.

  • Murs
    • bois pan de bois
    • fer pan de fer
    • brique
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
    • charpente métallique apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à un pan
    • lanterneau
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Permis de construire de la commune des Lilas, dossiers classés par ordre chronologique, 1937-1970.

    Ville des Lilas, services techniques : voir dépouillements en annexes.
  • Témoignage téléphonique de M. Jean-Pierre Piattino recueilli le 1er février 2005 par Nicolas Pierrot.

  • Témoignage de Mme Hélène Goldschmidt recueilli le 31 mars 2005 par Sébastien Desmont et Nicolas Pierrot.

Bibliographie

  • DIDOT (édit.), Annuaires du commerce Bottins, 1867 à 1974.

Annexes

  • Dépouillement d’archives : dossier IA93000602
  • Témoignage de M. Jean-Pierre Piattino recueilli le 1er février 2005 par Nicolas Pierrot
  • Témoignage de Mme Hélène Goldschmidt recueilli le 31 mars 2005 par Sébastien Desmont et Nicolas Pierrot
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2005, 2022
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
(c) Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis
Pierrot Nicolas
Pierrot Nicolas

Conservateur en chef du patrimoine, en charge du patrimoine industriel, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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