• enquête thématique régionale, lieux de spectacle 1910-1940
Maison des artistes (Couilly Pont-aux-Dames), théâtre de verdure de la
Œuvre monographiée
Copyright
  • (c) Stéphane Asseline, Région Île-de-France

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France
  • Commune Couilly-Pont-aux-Dames
  • Lieu-dit Pont-aux-Dames
  • Adresse 30 Avenue Constant Coquelin
  • Cadastre 2022 AE 139
  • Précisions
  • Dénominations
    théâtre de verdure
  • Genre
    de médecin
  • Destinations
    théâtre de verdure

Le 27 février 1900, le célèbre acteur Constant Coquelin[1], créateur du rôle de Cyrano de Bergerac, devient président de la Mutuelle nationale des artistes (MNA)[2]. Cette association de secours mutuels fondée en 1840 avait pour but d’aider les comédiens dans le besoin via le versement d’aides sociales, notamment une pension de retraite. Coquelin, conscient du fait que les plus défavorisés d’entre eux ne pouvaient avoir une vie décente grâce à ce subside, prit comme première décision, en tant que président, de fonder une maison de retraite. Cette institution accueillerait les acteurs et actrices démunis après avoir quitté la vie active. Dans son esprit, cette maison devait fonctionner de façon autonome en trouvant par elle-même des fonds. Elle se devait également d’être un lieu de vie pour les acteurs en retraite en leur offrant la possibilité de remonter sur les planches si le cœur leur en disait. Coquelin fit donc construire un théâtre de verdure permettant de faire venir un large public pour des représentations de qualité.

L’achèvement de la construction fut célébré le 25 juillet 1906 avec plus de 500 invités, dont le président de la République Armand Fallières accompagné par l’ensemble de son gouvernement. La première représentation publique quelques jours plus tard, Les Précieuses Ridicules, attira plus de 1 500 personnes, faisant doubler la population du village !

Ainsi, tous les ans pendant la période estivale, 4 à 5 représentations étaient données au bénéfice des pensionnaires par les plus grands artistes de la Comédie-Française, de la Porte Saint-Martin, de l’Opéra… et plus tard des tournées Baret. Le public était essentiellement composé de la bourgeoisie locale et de Parisiens pour lesquels des trains spéciaux étaient affrétés depuis la gare de l’Est.

 En 1911, un théâtre d’hiver fut inauguré afin de suppléer au théâtre d’extérieur en cas d’intempéries, mais aussi pour que les représentations puissent être jouées en toutes saisons, augmentant par là même les ressources financières de la maison.

Ces deux théâtres fonctionnèrent jusque dans les années 1970. Après cette date, le théâtre d’hiver fut vendu et transformé en brocante puis en magasin de meubles. Aujourd’hui, il est de nouveau propriété de la MNA Taylor et attend qu’on lui trouve une nouvelle fonction. Le théâtre de verdure, quant à lui, servit uniquement de décor romantique au parc de la maison de retraite. Des projets de restauration sont à l’étude afin de lui redonner vie dans les prochaines années et ouvrir un peu plus encore les portes de ce merveilleux site.

 

[1] Constant Coquelin (1841-1909). Le rôle fut écrit pour lui par Edmond Rostand. Il fut également un très grand sociétaire de la Comédie-Française.

[2] La Mutuelle nationale des artistes est une institution pionnière dans le monde du spectacle et du mutualisme. Elle fut créée par le baron Taylor en 1840 et a perduré jusqu’à aujourd’hui.

Auteur du texte Sandrine Pierrette, directrice du musée des Artistes de Couilly Pont-aux-Dames

Ce théâtre de plein air a pour écrin le parc de la maison de retraite. Comme cette dernière, il est l’œuvre de l’architecte René Binet[3] qui s’inspire pour le réaliser de l’exemple des théâtres antiques, avec un front de scène en hémicycle composé de colonnes composites soutenant un entablement. Des tentures à l’effigie du coq, emblème de Constantin Coquelin, étaient tendues à chaque représentation. Les coulisses situées sous la scène permettaient les changements de tenues. L’entablement était parcouru par une frise en sgrafitte[4] très décorative, inspirée d’éléments microscopiques (Rhyzopodes, Diatomées et Radiolaires), et identique à celle que Binet fit réaliser pour la maison de retraite. L’ensemble était surmonté d’acrotères en forme de masques antiques rappelant la tragédie et la comédie grecques. Il n’y avait pas de salle à proprement parler mais des chaises numérotées installées devant la scène.

[3] René Binet (1866-1911) était un architecte célèbre de la période Art nouveau. On lui doit entre autres la Porte monumentale de l’Exposition universelle de 1900 ou l’agrandissement du magasin du Printemps à Paris.

[4] Technique décorative qui vient de l’italien sgrafitto qui consiste en la réalisation d’un motif par grattage d’un enduit blanc sur un fond coloré, elle est l’inverse de la technique du pochoir. Elle fut très usitée pendant la Renaissance et par les artistes Art nouveau.

  • Murs
    • plâtre
  • Plans
    plan régulier
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier droit
  • Jardins
    pelouse
  • Typologies
    théâtre de verdure (1ère moitié 20e siècle)
  • État de conservation
    mauvais état
  • Techniques
    • décor stuqué
  • Représentations
    • ornement architectural, colonne, ordre antique, ordre corinthien
    • ornement géométrique, arabesque, cercle, denticule, entrelacs, volute
    • ornement végétal, feuillage
    • ornement figuré, mascaron
    • ornement en forme d'objet, cartouche
    • ornement a chiffre
  • Précision représentations

    Ordres corinthien et composite employés pour la structure (cependant, la majeure partie des ornements en plâtre d'origine, mascarons, cartouches, peintures, a disparu).

  • Mesures
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    théâtre de verdure, colonnade
  • Précisions sur la protection

    Compris au sein de la maison de retraite des artistes de Couilly Pont-aux-Dames, labellisée Patrimoine d'Intérêt régional d'Ile-de-France le 10 mai 2022.

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Bibliographie

  • BREMONT, Léon, L'histoire de Pont-aux-Dames. S.l. [Paris] : imprimerie Vallaz, s.d. [1929]

    Bibliothèque nationale de France, Paris

Périodiques

  • « La maison de retraite des vieux comédiens », Almanach illustré du Petit Parisien. Paris : Le Petit Parisien, 1921, p. 15-28

    Bibliothèque nationale de France, Paris
  • « La maison des comédiens à Pont-aux-Dames », Notre Département : la Seine-et-Marne. Melun, octobre-novembre 1995, p.8-10

    Archives départementales de Seine-et-Marne, Dammarie-les-Lys
  • HAUSER, Fernand, « A la maison des comédiens - M. Fallières à Pont-aux-Dames », Le Journal. Paris, 26 juillet 1906

    Bibliothèque nationale de France, Paris
  • FLAMANS, Henri, « La vie de Paris - La Rose des Rosati », Le Figaro. Paris, 17 juin 1906

    Bibliothèque nationale de France, Paris
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2022
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