• enquête thématique régionale, lieux de spectacle 1910-1940
Sarah Bernhardt (Paris, 20e arrondissement), auditorium du square
Œuvre monographiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France - Paris
  • Commune Paris 20e arrondissement
  • Adresse square Sarah Bernhardt
  • Cadastre
  • Dénominations
    théâtre de verdure
  • Genre
    communal
  • Destinations
    théâtre de verdure

En 1936, récemment nommé directeur adjoint des services d’architecture, parcs et jardins de l’Exposition universelle de 1937, Édouard Crevel[1] (1880-1969) aménage, en tant qu’architecte en chef adjoint de la ville de Paris, les jardins de l’ancienne usine à gaz de Saint-Mandé[2]. Accompagnant une opération d’habitations à bon marché (HBM), il divise en deux parcs les espaces disponibles : le plus important (12 300 m2) forme le square Sarah-Bernhardt, qui a conservé ses équipements d’origine.

Moins connu que l’obélisque du même square, l’auditorium offre pourtant un exemple abouti de l’esthétique de la fin des années 1930 particulièrement bien conservé. Il ne reprend pas le modèle des conques qui commençaient à se répandre au début de la décennie, mais rappelle davantage les anciens kiosques à musique caractéristiques de l’aménagement des jardins jusque dans la décennie 1920. Le mur de fond et deux piliers soutiennent un large auvent débordant, matérialisant la scène, ouverte sur une esplanade gravillonnée. La couverture dissimule des corniches cachant les appliques lumineuses et un plafond à voussures.

Si le bâtiment est paré de mignonnette aux teintes ocre-rose, l’espace de scène est agrémenté de mosaïques se mariant parfaitement avec la construction et le revêtement extérieur du sol. La tonalité ocre-jaune des marches se poursuit sur la surface de jeu, où une partition de musique ceint une allégorie suivant la même thématique, le tout sur des notes plus foncées que la mignonette de l’édifice. Ces teintes se retrouvent sur la mosaïque du mur de scène représentant de façon très stylisée Orphée jouant de la lyre.

Le parc, envisagé comme « un de ces lieux dont on peut dire que l’esprit […] y souffle[3] », avec des rues baptisées des noms d’acteurs et auteurs alors célèbres, contient ainsi un auditorium à la mesure des ambitions de rénovation de ce secteur de Paris. Inauguré le 9 mai 1936, il reste régulièrement utilisé.

[1] Formé à l’École des beaux-arts de Paris où il est élève d’Eugène Mourzelas, puis d’Edmond Paulin.

[2] LEVILLAIN, Maurice, « Compte rendu des débats – 6. Renvoi à la 4e Commission et à l’Administration de deux propositions de M. Levillain, tendant à la création d’un Centre d’éducation physique à l’école communale, 9, rue de la Plaine et à l’aménagement du terrain situé à l’angle des rues de la Plaine, de Buzenval et de Lagny, en terrain de jeux pour les enfants des écoles de la Ville de Paris », Bulletin municipal officiel de la ville de Paris, 23 mars 1939, p. 108.

[3] Anonyme [propos du conseiller municipal Levillain], « Sur l’emplacement d’une usine à gaz – Les squares Sarah Bernhardt et Réjane offrent leurs verdures », Le Petit Journal, 10 mai 1936.

Le kiosque à musique/auditorium de plein air (de plan circulaire pour l'espace scénique) comporte un toit en béton armé (jouant le rôle d'abat-son et d'auvent) et une scène surélevée (emmarchement) sans équipement particulier. Des décors de mosaïque sont présents sur le sol, le fond de scène et les contremarches de l'escalier. Le bâtiment est presque entièrement revêtu de panneaux de mignonnette. Au Nord et au Sud, deux ailes latérales, d'inspiration paquebot, forment les annexes (magasins, lieux de préparation) des orchestres et comédiens.

  • Murs
    • béton béton armé
    • résidu industriel en gros oeuvre parement
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée surélevé
  • Couvrements
    • fausse voûte d'arêtes
  • Élévations extérieures
    élévation à travées, élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • extrados de voûte
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
  • Typologies
    auditorium de plein air (1ère moitié 20e siècle)
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • mosaïque
  • Représentations
    • figure mythologique symbole des arts,
    • ornement figuré, élément humain, ornement en forme d'objet, instrument de musique, lyre, mandoline, voile
    • représentation non figurative portée de musique,
  • Précision représentations

    Fond de scène agrémenté d'une représentation d'Orphée.

    Sol de la scène formant une composition, une tête humaine encadrée d'une lyre, le tout entouré d'une portée de musique dessinant un cercle.

  • Mesures
  • Précision dimensions

    Parterre gravillonné.

  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public communal
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    élévation intérieure, pavement, théâtre de verdure
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Bibliographie

  • [Propos du conseiller municipal Levillain]. « Sur l’emplacement d’une usine à gaz – Les squares Sarah Bernhardt et Réjane offrent leurs verdures », Le Petit Journal. Paris, 10 mai 1936

    Bibliothèque nationale de France, Paris
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2022