Dossier d’œuvre architecture IA75001000 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, lieux de spectacle 1910-1940
Mairie (Paris, 5e arrondissement), salle des fêtes de la
Œuvre monographiée
Copyright
  • (c) Stéphane Asseline, Région Ile-de-France

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France - Paris
  • Commune Paris 5e arrondissement
  • Adresse 21 place du Panthéon
  • Cadastre 2022 BJ 37
  • Dénominations
    salle des fêtes
  • Genre
    communal
  • Destinations
    salle de spectacle

En 1923, l’état de délabrement de la mairie du 5e arrondissement indigne les édiles locaux [1], et ne laisse pas d’autre choix qu’une restructuration complète. Pour maintenir l’harmonie de la place du Panthéon, une rénovation ambitieuse est lancée (1923-1932), commençant par les extensions sur rues, et se terminant par la façade sur la place, seule partie de l’édifice originel conservé dans le projet.

Malgré des retards de chantier, les travaux sont une réussite remarquée par la critique. « La plus luxueuse “maison du peuple” de la capitale [2] » dispose d’un escalier d’honneur monumental semi-circulaire qui mène à la galerie desservant la salle des fêtes. L’architecte Patouillard-Demoriane, grand prix de Rome, dessine une vaste salle architecturée prenant jour des deux côtés et bordée par une grande tribune longitudinale. Il fait appel aux meilleurs artistes du temps pour la décoration, vers 1930. Le peintre Gustave-Louis Jaulmes, qui travaille alors aussi à la salle des fêtes de la mairie d’Arras, réalise les décorations murales. Le fond de scène rend « hommage à la pensée française [3] » : « deux panneaux latéraux réunissent autour des statues de l’art et de la science des groupes […] lisant et étudiant dans des bosquets d’arrangements classiques [4] ». Au centre, une allégorie des lettres, des sciences et du droit, représentés par des figures féminines, véritable ode à la jeunesse, est surmontée d’une petite tribune d’orchestre. Jaulmes agrémente également la voûte d’arabesques dorées. Jacques-Émile Ruhlmann, qui s’est déjà distingué dans le théâtre de la Michodière et la salle des fêtes de l’hôtel Potocki, complète cet ensemble avec les staffs de la salle et le mobilier [5]. Raymond Subes accorde ses ferronneries, symboliques, entourées de motifs végétaux stylisés, à l’ensemble. La salle des fêtes n’est séparée que par une porte vitrée de la salle des mariages, et « form[e] avec elle un très bel ensemble de réception [6] » flexible, les tribunes en surplomb créant une loggia permettent de placer « un petit orchestre pour les bals [7] ».

L’architecte a reçu pour cette œuvre le prix Bailly de l’Académie des beaux-arts en 1933. L’ensemble, remarquable, a conservé les attraits de son état d’origine.

[1] L’ÉCHEVIN [pseudonyme], « À l’hôtel de ville – On va enfin reconstruire la Mairie du Panthéon », Le Siècle, 23 septembre 1923.

[2] « Bloc-notes – Rajeunissement », Excelsior. Paris, 25 octobre 1926.

[3] DARRAS, Pierre-Adrien et MARTELOFF [direction des services d’architecture et des promenades], Sans titre [correspondance], Paris, 1er avril 1930, in Archives départementales de Paris, fonds de la direction des Beaux-Arts et de l’Architecture, cote VR 561.

[4] Ibid.

[5] Ibid. Voir l’article « Décors spectaculaires et théâtralité des espaces : Ruhlmann, un maître de la mise en scène », p. X de cet ouvrage.

[6] LOUVET, Albert, « La reconstruction de la mairie du 5e arrondissement », L’Architecture, octobre 1935, p. 366.

[7] Ibid.

La salle des fêtes de la mairie se situe à l'étage d'honneur, à la suite de l'escalier principal et d'un vestibule d'accès. Elle forme un long vaisseau, décoré de staffs et d'arabesques, le tout fermé par un fond de scène en exèdre peinte. Une ouverture offre un prolongement modulable avec la salle des mariages. Cinq tribunes ont été ménagées au niveau de l'entresol de la salle des fêtes.

  • Murs
    • béton béton armé
    • pierre moyen appareil parement
  • Toits
    zinc en couverture, ardoise
  • Plans
    plan centré
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • fausse voûte en berceau
  • Élévations extérieures
    élévation à travées, élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • extrados de voûte toit à longs pans brisés
    • extrados de voûte toit polygonal
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier de type complexe cage ouverte
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
  • Typologies
    salle à logettes disposées latéralement (1ère moitié 20e siècle)
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • peinture
    • décor stuqué
    • ferronnerie
  • Représentations
    • représentation figurative, sujet profane, représentation dont le sujet principal n'est pas l'homme, figure allégorique profane, élément symbole des arts,
    • élément symbole républicain,
    • ornement architectural, colonne, pilastre, volute
    • ornement géométrique, arabesque, cercle, denticule, enroulement, entrelacs, palmette, rinceau, rose, ornement végétal
    • ornement végétal, arbre, feuillage, rameau, fleur
    • ornement figuré, femme, enfant
    • ornement en forme d'objet, couronne, guirlande, chute, livre, médaillon
    • armoiries symbole régional,
    • ornement a chiffre, monogramme symbole républicain,
  • Précision représentations

    Fonds de scène comprenant un Hommage à la Pensée française par Jaulmes.

    Plafond vouté aux arabesques d'or, putti, et guirlandes peintes par Jaulmes. Décors en bois et staff (notamment des écoinçons des arcades) par Ruhlmann.

    Ferronneries de Subes à figures géométriques entrelacées.

  • Précision dimensions

    Jauge non connue ni précisée.

  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public communal
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    salle des fêtes
  • Sites de protection
    site inscrit
  • Protections
    protection totale
  • Précisions sur la protection

    Ensemble de l'édifice : inscrit dans le plan local d'urbanisme en tant que Protection Ville de Paris en 2006.

  • LOUVET, Albert, « La reconstruction de la mairie du 5e arrondissement. Mairie du Panthéon », L’Architecture. Paris, octobre 1935, p. 361-368

    Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris

Bibliographie

  • GUTTINGER, Christiane, G. L. Jaulmes : 1873-1959 : Mairie du 5e arrondissement. Paris : Hôtel de ville, 1978, 7 p.

    Bibliothèque historique de la ville de Paris

Périodiques

  • « La démolition de la mairie du 5e est commencée », Le Petit Journal. Paris, 9 septembre 1923

    Bibliothèque nationale de France, Paris
  • MAILLARD, Léon, « La mairie du Panthéon – De la place Sainte-Geneviève au Ve Arrondissement », Paris-Soir. Paris, 14 février 1927

    Bibliothèque nationale de France, Paris
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2022
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