Dossier d’œuvre architecture IA75000322 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, lieux de spectacle 1910-1940
Mairie (Paris, 14e arrondissement), salle des fêtes de l'annexe de la
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Stéphane Asseline, Région Ile-de-France

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France - Paris
  • Commune Paris 14e arrondissement
  • Adresse 26 rue Monton-Duvernet
  • Cadastre 2022 CM 64
  • Dénominations
    salle des fêtes
  • Genre
    communal
  • Destinations
    salle de spectacle

Si le choix d’une salle des fêtes modulable est amorcé dans la mairie du 5e, il se concrétise réellement dans le 14e arrondissement[1]. Suite à un premier projet qui fait polémique[2], les édiles optent en 1930 pour un équipement annexe intégrant bibliothèque, « justice de paix », bureaux d’état civil et espaces de réunion convertibles en salle des fêtes.

L’architecte Georges Sébille compose avec ces contraintes, érigeant l’imposant édifice en brique. La façade principale est dominée par un corps central flanqué de deux ailes plus basses dont les portes sont mises en valeur par deux panneaux sculptés de Raymond Delamarre. L’étage des espaces modulables est souligné par une enfilade continue de cinq verrières de Louis Barillet, composée de vitraux en grisaille et « verre blanc », bien perceptibles de l’extérieur. Elles illustrent « les collaborateurs modestes des savants et des industriels[3] ».

Après avoir franchi des portes de Raymond Subes et de Gilbert Poillerat, un vestibule et un somptueux escalier d’honneur aux fastueux entrelacs, le visiteur atteint l’étage noble. Il comporte des cloisons coulissantes permettant de faire évoluer à loisir les espaces selon les besoins. Un buffet est installé au fond de la galerie. La plus grande salle est couronnée de peintures « honorant le 14e arrondissement dans les activités qui font son originalité : savants […], artistes, médecins[4] ». Eugène-Robert Poughéon, qui s’est illustré par la réalisation de fresques à l’église du Saint-Esprit (Paris, 12e), réalise la toile centrale de l’ensemble. Dans une composition dynamique, il s’attache à personnifier la Cité universitaire et l’Observatoire. L’œuvre voisine, côté nord de la salle, plus sereine, évoque les Âges de la Vie sous le prisme de la Santé. Jean Despujols s’y représente entouré de sa famille[5]. La troisième toile, de Fernand Heurtenberger, initialement du côté sud de cette salle (occupé aujourd’hui par une scène), a été déplacée dans le salon des Quatre Saisons. Elle est consacrée aux écrivains et artistes ayant vécu ou travaillé dans l’arrondissement. Elle se distingue par des portraits réalistes entremêlés de figures allégoriques. Les matériaux de parement, boiseries et onyx poli, renforcent le luxe de l’ensemble, toujours perceptible aujourd’hui.

[1] Voir SOL, Anne-Laure, « Hôtel de Ville annexe », dossier base Gertrude, IA75000252, Paris : service Patrimoines et Inventaire, Région Ile-de-France, 2015. URL : https://inventaire.iledefrance.fr/dossier/hotel-de-ville-annexe/36ccb8bd-65fa-4519-af20-d15439e58a7e

[2] GUICHET, Henri, « Le XIVe arrondissement va bientôt s’enrichir d’un terrain de jeux et d’une mairie annexe », Le Petit Parisien, 8 juin 1932. De nombreux articles de presse ont abordé entre 1926 et 1931 ces difficultés.

[3] SEBILLE, Georges, Note pour MM. Les Artistes appelés à présenter des esquisses pour la décoration de la Grande salle de l’Annexe de la mairie du 14e arrt., s. d., in Archives départementales de Paris, fonds de la direction des Beaux-Arts et de l’Architecture, cote VR 563.

[4] Ibid.

[5] PALARD, Nicole, « Recherches sur l’œuvre picturale de Jean Despujols (1886-1965) », Revue Archéologique de Bordeaux, 2008, tome 99, p. 179-197.

Le bâtiment occupe une superficie de 820 m2[1]. Derrière la façade en briques rouges ennoblie de bas-reliefs illustrant l'Action et la Pensée de R. Delamarre et de portes en ferronnerie ouvragée de R. Subes, un escalier d'honneur précédé d'un vestibule dédié, mène à une enfilade de pièces comprenant la salle des fêtes. Cette dernière constitue l'espace principal de l'étage, autour duquel s'articule les autres pièces[2] : des cloisons métalliques permettaient de fermer à l'envi les ouvertures liant l'ensemble de l'enfilade. La richesse des matériaux employés et leur association avec les panneaux peints et les dispositifs d'éclairage ont été saluées par la presse spécialisée. La salle des fêtes bénéficie en particulier d'un précieux parement en onyx maghrébin, couvrant 200 m2 de surface[3], duquel ressortent les panneaux peints de Poughéon et de Despujols.

[1] « Bâtiments annexes de la mairie du XIVe arrondissement à Paris », L'Architecture d'Aujourd'hui. Juillet-août 1934, n° 6, p. 31

[2] Ibid. (voir « Description des locaux »)

[3] « Le centre administratif du 14e arrondissement », Le Bâtiment Illustré. Juillet 1935, p. 43

  • Murs
    • béton béton armé parement
    • brique appareil à assises alternées enduit
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 3 étages carrés
  • Couvrements
    • dalle de béton
  • Élévations extérieures
    élévation à travées, élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour cage ouverte
  • Typologies
    salle rectangulaire sans scène délimitée ni balcon (1ère moitié 20e siècle)
  • État de conservation
    bon état, remanié
  • Techniques
    • peinture
    • décor stuqué
    • vitrail
  • Représentations
    • représentation figurative, sujet profane, représentation dont le sujet principal n'est pas l'homme, figure allégorique profane, élément symbole des sciences,
    • ornement architectural, colonne, ordre colossal
    • ornement géométrique, carré, chevron, dent de scie, denticule, entrelacs
    • ornement végétal, arbre, arbuste, feuillage
    • ornement figuré, être humain, enfant, femme, homme, figure fantastique humaine ou semi-humaine, figure fantastique
    • ornement animal, animal fantastique, animal, cheval, serpent
    • ornement en forme d'objet, barque, chapeau, draperie, guirlande, instrument aratoire, instrument de mesure, livre, voile
    • phylactère
  • Précision représentations

    Verrières garnies de vitraux, illustrant les Collaborateurs modestes des savants et des industriels par Barillet.

    Peintures surmontant les portes de la salle des fêtes : les Lieux de culture et de science du 14e arrondissement de Poughéon ; la Vocation sanitaire du 14e arrondissement par Despujols et les Ecrivains et artistes du 14e arrondissement par Heurtenberger (depuis déplacée).

  • Mesures
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public communal
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    élévation, salle des fêtes, élévation intérieure, fenêtre
  • Protections
    inscrit MH, 2012/01/09
  • Précisions sur la protection

    Mairie annexe en totalité, dont salle des fêtes : inscription le 9 janvier 2012.

Image non communicable

Périodiques

  • « Bâtiments annexes de la mairie du XIVe arrondissement à Paris », L’Architecture d’Aujourd’hui. Boulogne-Billancourt, octobre 1934, n°8, p. 31-34

    Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris
  • « Le Centre administratif du 14e arrondissement ». Le Bâtiment Illustré. Paris, juillet 1937, p. 41-43

    Bibliothèque nationale de France, Paris
  • CHAPPEY, Marcel, « Annexe de la mairie du XIVe arrondissement », La Construction Moderne. Paris, 7 juin 1936, p. 726-736

    Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel