En 1916, Léon Volterra, célèbre impresario de l'entre-deux-guerres, reprend un café-concert qui n’est alors plus que l’ombre de la salle élevée par Édouard-Jean Niermans en 1891, à l’emplacement d’une patinoire remplaçant une partie du deuxième Tivoli parisien (ancien parc d'attractions). Cet entrepreneur pressent le potentiel de l’espace, d'une grande profondeur, pour proposer ce qui doit être la première revue à grand spectacle française[1]. Oudin aménage en quelques mois une salle comprenant un balcon haut en béton armé (un des premiers en France) et promenoirs de 1 550 places. Il élève une nouvelle façade ornée de mosaïques stylisées toujours existante aujourd'hui[2]. Ces travaux d'ampleur sont salués par la presse pour leur rapidité de mise en œuvre. L’inauguration, sensationnelle, fin 1917, marque les esprits. Cependant, un incendie accidentel en mai 1922 oblige à la réfection de la salle, et permet de la doter des dernières innovations techniques. L'architecte De Grimaldi est chargé de cette rénovation[3]. Ce temple de la revue, dirigé par Volterra puis par Henri Varna de 1929 à 1969, sera dédié à ce genre jusqu’en 1980. Le décor intérieur a été largement remanié, même si l’essentiel des dispositions spatiales subsiste. Les vitraux en façade sont des répliques d’originaux, et datent de 1989[4].
[1] PENET, Martin. « Café-concert et music-hall », in MOLLIER, Christian Delporte Jean-Yves; SIRINELLI, Jean-François et BLANDIN, Claire. Dictionnaire d’histoire culturelle de la France contemporaine. Paris : Presses universitaires de France, 2010, p. 130
[2] Ce dont témoigne la presse illustrée lors de l'incendie de 1922. Voir par exemple « Un incendie a détruit en partie le Casino de Paris hier après-midi », Excelsior, 10 mai 1922
[3] MISSAIRE, Gérard. « Le Casino de Paris va rouvrir ses portes », Comoedia, 16 décembre 1922
[4] Signature apposée sur les vitraux.