Dossier thématique IA77000737 | Réalisé par
Pierrot Nicolas (Rédacteur)
Pierrot Nicolas

Conservateur en chef du patrimoine, en charge du patrimoine industriel, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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Hubert Nathalie (Rédacteur)
Hubert Nathalie

Chargée de développement du patrimoine, conservatrice déléguée des Antiquités Objets d'Arts, Département de Seine-et-Marne, Direction des politiques culturelles, Pôle accompagnement culturel et patrimonial des territoires.

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Caliste Lisa (Rédacteur)
Caliste Lisa

Chargée de mission, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire, de 2009 à 2010.

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Lassère Odile (Rédacteur)
Lassère Odile

Chef du service Etude et Développement du patrimoine du Département de Seine-et-Marne, de 2002 à 2012.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel et artisanal des communes de la vallée de la Seine en Seine-et-Marne
Seine-et-Marne - Patrimoine industriel et artisanal de la vallée de la Seine - Dossier de présentation générale
Auteur
Copyright
  • (c) Philippe Ayrault, Région Ile-de-France
  • (c) Conseil général de Seine-et-Marne

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Seine-et-Marne

Le cadre de l'enquête : de l'injonction patrimoniale au récit territorial

De 2008 à 2017, la Région Île-de-France et le Département de Seine-et-Marne, signataires d'une convention de partenariat (7 décembre 2007) se sont investis dans l’étude et la valorisation du patrimoine industriel et artisanal de la vallée de la Seine. Cette enquête a porté sur 52 communes et a permis d’identifier 263 sites, à partir de plus de 1700 localisations documentées. De nombreux partenaires se sont impliqués dans cette démarche, convaincus par l’opportunité mettre en lumière ce « territoire d’amont » façonné, depuis le Moyen Age, par sa relation avec la capitale, et bouleversé depuis 40 ans par la mutation du système productif. La demande excédait en effet la traditionnelle et indispensable expertise historique et architecturale : les entreprises, les collectivités, les archives et bibliothèques publiques, les « anciens », les habitants ont largement ouvert leurs portes pour nous conter cette histoire et souligner autant la vitalité des activités contemporaines que la pertinence des reconversions patrimoniales de sites désaffectés.

Des opérations de médiation – publications, film documentaire, conférences, journées portes ouvertes, ballades urbaines, spectacle vivant, accompagnement de reconversions patrimoniales – ont régulièrement ponctué ce programme d’étude et d’action qui s’est achevé en février 2017 avec la publication d’un ouvrage de synthèse*.

Un "territoire d'amont"

Le livre s’ouvre sur la présentation géo-historique d'une "vallée d'amont" dont les berges ne laissent entrevoir, aux yeux du voyageur, aucune des violences paysagères si fréquentes en aval de Paris. Flaubert en fit le théâtre paisible des premières pages de L’Education sentimentale, paysage « où l’on apercevait des vignobles, un moulin dans la verdure, et des petits chemins au-delà, formant des zigzags sur la roche blanche qui touchait au bord du ciel ». De fait, l’extraction de roches très variées, le travail du bois et la mouture du grain forment l’essentiel des activités traditionnelles dans le bassin de la « Haute-Seine ». Elles ont laissé un patrimoine de carrières (argile, sable, calcaire ou grès en forêt de Fontainebleau), de fours à chaux (au Mée-sur-Seine dès le XVIIe siècle), de briqueteries (à Montereau-Fault-Yonne), plus tardivement de cimenteries, enfin de moulins (sur le pont de Moret, le ru de Balory ou dans la vallée des Sept Moulins) dont les vestiges les plus anciens remontent au XIIIe ou au XIVe siècle (moulin de l’Eglise à Vernou-La-Celle-Sur-Seine).

Paris et ses mangeurs de pains n’incitèrent que rarement la transformation des moulins en usines : au XIXe siècle, l’industrialisation de la vallée fut d’abord urbaine. A Melun comme à Montereau, les tanneurs, briquetiers, faïenciers et pipiers ne jurèrent que par la vapeur. Mais c’est à l’avènement de l’électricité que l’on doit la véritable mutation de la vallée. Leroy quitte Paris en 1912 pour installer à Ponthierry une manufacture électrique de papier-peint à l’américaine. Schneider, dès 1901, installe à Champagne-sur-Seine une usine de matériel électrique afin d’équiper le Métro, Georges Claude installe en 1916, à La Grande Paroisse, la première usine de l'Air Liquide pour les besoins de guerre. Suit une vague de constructions qui marquent encore le paysage de ses architectures prestigieuses.

On y lit, dans le détail matériel des ateliers innovants, le « chant du progrès » de la Belle Epoque, de l’Entre-deux-Guerres puis des « Trente Glorieuses ». On y perçoit les désillusions économiques et environnementales de la mutation industrielle des années 1970-2000. Les anciens témoignent, les collectivités « recyclent » le patrimoine industriel pour se projeter vers l’avenir (à Montereau, à Saint-Fargeau-Ponthierry) alors que les entrepreneurs adaptent leurs outils aux exigences du marché, marquent des points dans la course internationale à l’innovation, et développent leurs activités au sein des zones industrielles. C’est ce collier de perles, support d’héritages contrastés, que cet ouvrage entend faire découvrir.

L'inventaire en ligne

L'inventaire collectif réalisé à l'occasion de cette étude comprend 263 sites. Il rassemble les éléments du patrimoine industriel - usines, carrières, logements et équipements sociaux - recensés et étudiés entre 2008 et 2014. Depuis cette date, la raison sociale des entreprises en activité comme l'état de conservation des établissements désaffectés ont pu évoluer. En raison de son originalité, le territoire des boucles de la Seine en marge de la forêt de Fontainebleau, de Chartrettes à Champagne-sur-Seine, a fait l'objet d'une approche spécifique intégrant l'artisanat de production. Parmi les sites détruits, seuls sont étudiés les plus marquants pour l'histoire industrielle et locale.

*Nicolas Pierrot et Nathalie Hubert (dir.), L’industrie au vert. Patrimoine industriel et artisanal de la vallée de la Seine (Seine-et-Marne), coédition Région Île-de-France / Somogy éditions d'Art, 2017, 294 p., 350 ill., 36 plans. Consultable en ligne : https://fr.calameo.com/read/00220236215f476de4616?page=1

Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2010, 2016
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
(c) Conseil départemental de Seine-et-Marne
Pierrot Nicolas
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Lassère Odile
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