Fondée en 1867, la fabrique de colles sèches de peau de lapin et d'ichtyocolle Totin frères est reprise vers 1880 par Bonnefoiy et Winder, puis, en 1909, par Billaudot. Elle s'étend peu à peu jusqu'à couvrir tout l'îlot compris entre les rues de la République, Armand-Carrel, de Paris et la zone non-aedificandi des fortifications parisiennes, soit 10 000 m², dont 8000 sont couverts. En 1906, elle emploie entre cent et cent vingt ouvrières. La production est très mécanisée : l'usine dispose de chaudières représentant une puissance de 380 chevaux : 300 cv alimentent les machines à vapeur et une dynamo produisant l'électricité pour l'éclairage ; le surplus approvisionne les étuves et les barbotes, et entraine les hélices et les ventilateurs. La consommation de charbon peut être évaluée à 400 wagons. L'usine transforme annuellement 1500 tonnes de peaux de lapin dite vermicelle, issues des usines de peausserie du Bas-Montreuil. La production, limitée exclusivement à la colle de peau sèche, s'écoule chez les droguistes, les fabricants de papiers peints, de fantaisies, des cadres dorés, les baguettes dorées, les papiers de verre, et les fabricants de cartouche. L'usine exporte alors les huit dixième de sa production. Des écuries abritent les huit chevaux et les six voitures qui assurent le service de livraison.

En 1974, le site est rasé pour laisser place au siège de la Confédération générale du travail, réalisé par les architectes Claude Le Goas et Serge Lana. Conçu sur une trame géométrique triangulaire, les bureaux se déploient en étoile autour d'un espace central planté où circulent les ascenseurs et les coursives avec leurs gardes corps en béton moulé.