Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Dénominations
    salle des fêtes

Comme en témoigne la revue La Construction moderne en 1938, « les Salles des Fêtes paraissent aujourd’hui indispensables à la vie de la Cité ». Le gymnase de la Bidassoa, construit en 1934, est en réalité une Salle des Fêtes-Gymnase offrant aux habitants du quartier de Ménilmontant un lieu destiné à accueillir toutes sortes de manifestations : représentations théâtrales et cinématographiques, auditions musicales, démonstrations de gymnastique, bals. Il sert également de cadre à la vie politique en recevant congrès et meetings, réunions de sociétés locales. Enfin, les écoles voisines y réunissent leurs élèves à l’occasion. En effet, la Salle des Fêtes-Gymnase de la Bidassoa fait partie d’un vaste ensemble municipal comprenant un groupe scolaire et des bains-douches attenant. L’architecte Georges Planche (1883-1951) – auteur de nombreux équipements pour le compte de la Ville de Paris à l’instar des bains-douches de la rue des Haies (20e arr.) en 1927 – doit donc élaborer un parti constructif satisfaisant aux multiples destinations de ces locaux.

La salle est une grande nef rectangulaire de 28 mètres de long sur 14 mètres de large, ordonnancée en cinq travées dans l’axe desquelles de hautes verrières en dalles de verre permettent d’éclairer l’espace. Sur la largeur des deux premières travées, une galerie-mezzanine à gradins est aménagée pour le public. Les fauteuils y sont fixes, tandis que des fauteuils amovibles sont prévus pour la salle, dans le but de pouvoir libérer le plancher selon la convenance. Le sol, parqueté, est plan, afin de pouvoir s’adapter à tous les usages. Chaque extrémité de la salle est occupée par une annexe : l’une abrite le vestibule et les escaliers menant à la mezzanine ; l’autre est aménagée en vestiaires pour les sportifs et en loges pour les artistes. La cabine de projection est installée au-dessus de la cage d’escalier.

L’édifice, en béton armé, brique et ciment, s’apparente à une robuste nef dont la verticalité est accentuée par les hautes travées séparées par des poteaux à profils saillants. Au-dessus de l’entrée, dans un imposant cartel de béton, sont précisés la destination du bâtiment, son commanditaire, l’année d’exécution, les initiales « RF » ainsi que la devise de la République. Un médaillon sculpté arborant les armes de la Ville de Paris surmonte le tout. À l’intérieur, la peinture blanche renforce la luminosité de la pièce. Le velours rouge des fauteuils et des rideaux confère une certaine noblesse à l’ensemble.

La Salle des Fêtes-Gymnase de la Bidassoa exclut tout luxe inutile mais n’en demeure pas moins une élégante construction, unissant dans une belle harmonie vocation sportive et vocation culturelle.

Parmi les complexes gymnase/salle des fêtes des années 1920-1930 persistant en Île-de-France, celui de la Bidassoa tente de combiner simultanément les deux fonctions. Dénommé gymnase municipal, l’édifice est intégré à un complexe scolaire souhaité par le conseiller municipal Alphonse Loyaux [1].

[1] V., A., « Le groupe scolaire de la rue de la Bidassoa », Le Petit Parisien, 14 février 1935.

Tout en restant une entité autonome, il met en avant la salle centrale par des ouvertures verticales marquant un ordre colossal. Le soubassement et les annexes latérales l’amarrent au reste du complexe scolaire, aux lignes plus horizontales. Si le vestibule, restreint, à deux escaliers, trahit la vocation secondaire de salle des fêtes du complexe, le traitement architectural de l’espace principal suggère pourtant l’inverse. D’une capacité de près de 1 000 places[1], il se distingue par son architecture noble des autres exemples de la typologie présents dans les cités-jardins de couronne, où l’accent est surtout mis sur la structure en béton armé. Le grand balcon droit occupe les deux travées est du volume, la scène comprend un cadre architecturé et le faux plafond initialement présent (cachant une couche d’air pour l’isolation et l’aération) souligne la prééminence de la fonction évènementielle. Même si la scène et le parterre droit permettaient un usage comme gymnase, cette fonction est escamotée autant que possible : une saillie formant l’annexe sud accueille les services de la salle de sport, et les équipements gymniques des deux travées nord peuvent être aisément dissimulés par des rideaux[2]. Actuellement, le plafond a été remplacé, supprimant les caissons abritant l’éclairage indirect, et la scène est fermée par des stores métalliques.

[1] Ibid.

[2] SÉE, Charles-Édouard, « Salle des fêtes rue de la Bidassoa à Paris », La Construction moderne, 13 février 1938, p. 275.

Périodiques

  • SEE, Charles-Edouard, « Salle des fêtes rue de la Bidassoa, à Paris », La Construction Moderne. Paris, 13 février 1938, p. 273-278

    Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris
  • V., A., « Le groupe scolaire de la rue de la Bidassoa », Le Petit Parisien. Paris, 14 février 1935

    Bibliothèque nationale de France, Paris
Date(s) d'enquête : 2017;