• enquête thématique régionale, lieux de spectacle 1910-1940
Hôtel de ville (Cachan), salle des fêtes de l'
Œuvre monographiée
Copyright
  • (c) Stéphane Asseline, Région Ile-de-France

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France
  • Commune Cachan
  • Adresse 8 rue Camille Desmoulins
  • Cadastre 2022 R 181
  • Dénominations
    salle des fêtes
  • Genre
    communal
  • Destinations
    salle de spectacle

En 1929, Léon Eyrolles, le fondateur en 1903 de l’École spéciale des travaux publics, puis en 1925 des éditions éponymes, devient maire de la commune de Cachan nouvellement créée. Il mène une campagne volontariste pour l’équiper de bâtiments publics conçus par la même équipe d’architectes, Jean-Baptiste Mathon, grand prix de Rome, professeur à l’École des beaux-arts, Joannès Chollet et René Chaussat, enseignants de dessin à l’École spéciale. Ils réalisent le groupe scolaire Paul Doumer en 1932 puis, en 1933, l’imposant hôtel de ville dominé par son beffroi.

Les architectes, proches du maire[1] et épris de modernité, proposent un édifice ouvertement inspiré de l’hôtel de ville d’Hilversum aux Pays-Bas – œuvre de l’architecte Dudok[2] – et des théories rationalistes affichant la distinction des différentes fonctions du bâtiment[3]. Ainsi, le corps ouest de l’ensemble, abritant la salle des fêtes, se signale par ses hautes baies verticales, qui confèrent à cette partie une certaine solennité. On accède par une série de portiques ouverts sur le parc Raspail, juchés sur quelques marches, à un vaste vestibule (salle des pas perdus), d’où part en face l’escalier d’honneur éclairé par un ensemble de vitraux de Louis Barillet.

Au premier étage, une galerie offre l’accès à la grande salle des fêtes, utilisée aussi pour les mariages, entièrement lambrissée de panneaux en « chêne naturel verni « chiffonné[4] ». Le lanterneau central, tout en longueur, permet une luminosité diffuse. L’éclairage électrique est bien étudié, « obtenu par des appliques murales composées de verres holophanes maintenus par des cadres de bois et conjuguées avec un éclairage logé en rigole en corniche[5] ». Gustave-Louis Jaulmes[6], qu’Eyrolles appréciait[7], a réalisé l’imposante toile symbolisant Cachan, Le Joyeux Printemps, de l’extrémité nord de la salle. On reconnaît en arrière-plan l’hôtel-de-ville et l’aqueduc identitaires de la ville.

Mieux conservée que d’autres intérieurs de cet hôtel de ville, la salle des fêtes constitue le point d’orgue d’un complexe signant la nouvelle identité moderne de Cachan impulsée par son maire.

[1] RICHARD, Nancy, « Hôtel de ville de Cachan », Le Bâtiment illustré, novembre 1935, n.p. (p. 2).

[2] MASSARY, Xavier de, En Val de Bièvre. Val-de-Marne, Images du patrimoine, APPIF, 2002, p. 70-72.

[3] RICHARD, Nancy, op. cit., n.p. (p. 6-7).

[4] RICHARD, Nancy, op. cit., p. 40.

[5] FAVIER, Jean, « Le nouvel hôtel de ville de Cachan », La Construction moderne, 15 mars 1936, p. 491.

[6] Voir aussi la mairie du 5e et le théâtre national de Chaillot.

[7] Eyrolles a adressé une lettre de recommandation au président du Conseil municipal de Paris. Voir EYROLLES, Léon, Sans titre [correspondance], Paris, 22 mai 1929, in Archives départementales de Paris, fonds de la direction des Beaux-Arts et de l’Architecture, cote VR 561 : « Veuillez me permettre d’appeler votre bienveillante attention sur un grand artiste de mes amis, M. Jaulmes… »

Les architectes, influencés par les théories modernes rationalistes, proposent un édifice inspiré de l'architecture néerlandaise. Le corps Ouest contient la salle des fêtes, marquée par ses hautes baies verticales. Après une série de portiques, un vestibule et un escalier d'honneur décoré entre autres par Louis Barillet, une galerie donne accès au premier étage à la grande salle des fêtes entièrement lambrissée de panneaux en chêne. Le lanterneau central, tout en longueur, permet une éclairage naturel diffus tandis qu'un éclairage électrique est assuré par des appliques murales de verres holophanes maintenus par des cadres de bois. Des lumières logées en corniche complètent le dispositif d'éclairage. Gustave-Louis Jaulmes est l'auteur de l'imposante toile placée au nord de la salle intitulée Cachan, Le Joyeux Printemps. Une tribune est ménagée sur le côté opposé.

  • Murs
    • béton béton armé
    • brique appareil à assises alternées enduit partiel
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte de type complexe, en béton armé
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • extrados de voûte lanterneau
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour cage ouverte
  • Typologies
    salle rectangulaire à balcon arrière seul (1ère moitié 20e siècle)
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • peinture
    • vitrail
  • Représentations
    • représentation figurative, sujet profane, scène profane, scène de genre, scène de la vie sociale
    • représentation figurative, sujet profane, représentation dont le sujet principal n'est pas l'homme, paysage, paysage d'architecture, vue de ville
    • ornement architectural, pilastre
    • ornement végétal, arbre, arbuste, fleur
    • ornement figuré, être humain, enfant, femme, homme
    • ornement animal, chien, oiseau
    • armoiries
  • Précision représentations

    Toile de fond de salle par Jaulmes, allégorie de la commune et du printemps.

  • Mesures
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public communal
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    salle des fêtes, élévation intérieure, lambris, plafond
  • Protections
    inscrit MH, 2002/03/11
  • Précisions sur la protection

    Salle des fêtes de l'hôtel de ville : inscription du 11 mars 2002.

  • Référence MH

Périodiques

  • « Hôtel de ville de Cachan », L’Architecture d’Aujourd’hui. Boulogne-Billancourt, octobre 1935, p. 44-48

    Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris
  • DORNES, Roger, « Le nouvel hôtel de ville de Cachan », Art et Décoration. Paris, 1936, p. 117-123

    Bibliothèque nationale de France, Paris
  • DRIVIERE, Paul, « Le nouvel hôtel de ville de Cachan (Seine) », La Technique des Travaux, Paris/Liège, octobre 1935, p. 506-514.

    Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris
  • FAVIER, Jean, « Le nouvel hôtel de ville de Cachan », La Construction Moderne. Paris, 15 mars 1936, p. 481-491

    Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris
  • RICHARD, Nancy, « Hôtel de ville de Cachan », Le Bâtiment Illustré. Paris, novembre 1935, p. 35-39

    Bibliothèque nationale de France, Paris
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2022