Dossier d’œuvre architecture IA77000749 | Réalisé par
Duhau Isabelle
Duhau Isabelle

Conservatrice du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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Estignard Marie-Laure
Estignard Marie-Laure

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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Förstel Judith
Förstel Judith

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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  • inventaire topographique
ZUP de Meaux-Beauval
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
  • (c) Département de Seine-et-Marne

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Meaux
  • Commune Meaux
  • Lieu-dit

Dans le cadre de la « Zone à Urbaniser par Priorité » de Meaux-Beauval, créée le 3 août 1959, la Ville de Meaux confia à la Société d'Equipement pour la Seine-et-Marne (S.E.S.M) le soin de procéder aux études et de réaliser les travaux d'aménagement du secteur d'habitation et de la zone d'activité. Les infrastructures dotant la ZUP de Meaux-Beauval devaient lui conférer une véritable autonomie vis-à-vis du centre-ville de Meaux. Marcel Lods, assisté d'Henri Beauclair, et Paul Depondt proposent dès 1961 une organisation du périmètre de la ZUP en trois quartiers principaux A, B et C, auxquels il faut ajouter une partie B' destinée à la cité administrative, et une partie E, « zone neutre » dévolue au complexe sportif. La desserte s'effectue par une « voie nouvelle » reliant la ville ancienne à une voie périphérique qui doit ceinturer l'ensemble. Des voies intérieures séparent les quartiers, des mails permettant les circulations piétonnes complètent l'ensemble. La population devait avoisiner les 35 000 habitants, soit 8300 logements répartis sur 135 hectares, avec une moyenne fixée à 75 logements à l'hectare. Les immeubles prévus étaient de taille variable : une majorité de bâtiments de 4 étages, des bâtiments de 12 étages et quelques tours de 18 étages. Les principaux promoteurs de constructions de logements sociaux (l'OPHLM, le BEIL, le Foyer du fonctionnaire et de la famille, la SAHLMAP, etc.) ont proposé des typologies d'habitat différentes selon les quartiers. Les travaux débutèrent fin 1965-1966 avec la réalisation d'une première tranche de 1810 logements par Lods et son équipe, soit six tours et trois "caravelles". Le ministère encourage le projet de Meaux-Beauval y voyant un chantier expérimental permettant de soutenir le secteur de la construction dans le sens d'une industrialisation accrue. Comme pour la Pierre-Collinet, Ganier et Pétetin est attributaire des marchés au sein d'un groupement d'entreprises. La technique de l'ossature métallique et celle de refends transversaux porteurs et façades rideaux sont abandonnées au profit de travées longitudinales avec façades porteuses. Cette solution classique des bureaux, hôpitaux ou écoles est novatrice pour l'habitat et présente l'avantage d'être facilement industrialisable : coffrage glissant pour le noyau central, préfabrication lourde pour les éléments verticaux, tables coffrantes pour les planchers coulés en pieds d'immeuble. Des grues sont installées à proximité des Caravelles et dans le noyau central des tours, ce qui permet d'y inclure un ascenseur. Une usine de préfabrication est construite au sud du canal de l'Ourcq, les pièces sont stockées en pied de bâtiment, certaines y reçoivent un complément d'équipement comme les panneaux de façades qui sont vitrés et équipés de volets coulissants. La construction s'achève dans les années 1970 avec l'abandon, en cours de chantier, des immeubles tripodes et « Square » sur la zone B, située à l'est, au profit d'immeubles de types plus variés. Des logements en accession à la propriété (le Verseau) et ILM (résidence Charcot) traduisent la volonté d'introduire une certaine mixité sociale. Par ailleurs, dans la partie nord de la zone A, on en revient à la maison individuelle avec l'établissement d'un quartier de « chalandonnettes » (voir dossier IA77000744). En 2000, dans le cadre du « Grand Projet de Ville », un Groupement d'Intérêt Public commence à travailler sur la question de la rénovation urbaine de Meaux, proposant de passer du bâti vertical au bâti horizontal et de densifier l'espace. En 2002, la Caravelle Chenonceau est détruite ; sur son emprise est créé un parc urbain. Puis ce sont les Caravelles Colbert, Champagne en 2005, Cheverny en 2006, Cornouaille en 2007. Aujourd'hui il n'en reste plus aucune à Beauval. Seules les tours tripodes témoignent encore du choix de construire des immeubles de grande hauteur sur un plan en Y.

La partie de la ZUP réalisée sous l'égide de Marcel Lods comprend des logements, des groupes scolaires (dossier IA77000748), un centre commercial et une chaufferie (dossier IA77000745). Les logements étaient répartis en tours, immeubles "Caravelle" et barres. Les tours tripodes et les "Caravelles" conçues par Marcel Lods, avec leur plan en Y, fondent une sorte d'identité beauvalienne. Elles structurent l'axe est-ouest des zones A et C. Les tours, hautes de seize étages, comportent neuf logements par niveau. Elevées sur dix étages, les Caravelles, baptisées ainsi car leur plan rappelait la silhouette du moyen-courrier éponyme, ont une emprise au sol importante. Le cahier des charges de ces immeubles était différent de celui de la Pierre-Collinet : il prévoyait surtout des petits logements car la cité de la Pierre-Collinet comportait beaucoup de F4 et F5. Aujourd'hui, toutes les "caravelles" ont disparu mais il reste les tours tripodes. Dans cette même dynamique de construction de logement collectif, mais sur un plan plus simple, les immeubles « Squares » s'organisent en deux types de bâtiments : des immeubles de huit étages presque carrés, et des barres de quatre étages. Chaque groupe d'immeuble se différencie des autres par la couleur des allèges de fenêtres et des poutres métalliques. Initialement prévus sur Beauval A et B, ces immeubles « Squares » n'ont finalement été construits qu'au nord du mail des Allobroges. Si le quartier A est essentiellement occupé par des immeubles de type HLM établis sur des plans identiques, les zones B et C offrent une variété plus large d'habitat, certains immeubles étant même uniques comme la Résidence des Aubépines ou le HLM de l'Opievoy. Ce dernier témoigne d'une volonté de diversification de l'architecture et du retour à des bâtiments moins hauts. La structure volontairement asymétrique rehaussée de balcons en forte saillie et le graphisme géométrique des balcons et modénatures en font un des immeubles les plus originaux de Beauval.

  • Murs
    • béton armé
  • Toits
    béton en couverture
  • Étages
    16 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
Date d'enquête 2009 ; Date(s) de rédaction 2009
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
(c) Conseil général de Seine-et-Marne
Duhau Isabelle
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Estignard Marie-Laure
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Förstel Judith
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