La « villa Gabrielle » est la résidence que Pierre-Edouard Frère, l’artiste le plus important de "l'école d'Ecouen", s’est fait bâtir à la sortie du village, rue de Paris, sur un vaste terrain boisé qu'il a acheté en novembre 1865. D'après la matrice cadastrale, la construction était achevée en 1867 ; l'architecte en est malheureusement inconnu. La villa doit son nom à l’épouse du peintre, Suzanne Gabrielle Bosquet, qui fut la marraine d'une des cloches de l'église d'Ecouen (dossier IM95000570). La maison s’est vu rajouter sur sa façade arrière, un peu après sa construction, un bâtiment en brique qui servait notamment d’atelier. Aux dires de Thomas Wallace Knox, un Américain qui décrit longuement cette petite « colonie » de peintres, très prisée des Anglo-saxons, Pierre-Edouard Frère recevait tous les dimanches dans sa villa les autres artistes habitant la ville.
Pierre Edouard Frère a également fait bâtir, dans l'angle sud-ouest du terrain, une autre maison pour son fils Charles Edouard, peintre lui aussi. L'autorisation nécessaire à son édification (en raison de la proximité du cimetière) a été accordée en 1866. Cette maison existe toujours, mais elle est très délabrée.
La villa a appartenu dans les années 1920 aux Korfan qui y firent exécuter des travaux par Ferdinand Pierres. Léon Korfan (mort en 1960) avait une entreprise de paillettes, dont l’activité s’arrêta en 1929 : l’atelier se trouvait sur la propriété.
C'est dans le salon de la "Villa Gabrielle" que fut signée la la reddition de Paris en juin 1940.
Mme Korfan étant décédée en 1951, la villa est vendue en 1952. Elle est depuis occupée par l'école Sainte-Thérèse (primaire et secondaire).