Dossier d’œuvre architecture IA95000476 | Réalisé par
Förstel Judith (Contributeur)
Förstel Judith

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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Joubin Franck (Rédacteur)
Joubin Franck

Stagiaire au Service Patrimoines et Inventaire en septembre 2018.

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  • inventaire topographique
Villa "Gabrielle", aujourd'hui école Sainte-Thérèse
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Philippe Ayrault, Région Ile-de-France

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ecouen
  • Commune Écouen
  • Adresse 5 rue de Paris
  • Cadastre 2017 AI 190
  • Dénominations
    maison
  • Appellations
    Villa "Gabrielle"
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier

La « villa Gabrielle » est la résidence que Pierre-Edouard Frère, l’artiste le plus important de "l'école d'Ecouen", s’est fait bâtir à la sortie du village, rue de Paris, sur un vaste terrain boisé qu'il a acheté en novembre 1865. D'après la matrice cadastrale, la construction était achevée en 1867 ; l'architecte en est malheureusement inconnu. La villa doit son nom à l’épouse du peintre, Suzanne Gabrielle Bosquet, qui fut la marraine d'une des cloches de l'église d'Ecouen (dossier IM95000570). La maison s’est vu rajouter sur sa façade arrière, un peu après sa construction, un bâtiment en brique qui servait notamment d’atelier. Aux dires de Thomas Wallace Knox, un Américain qui décrit longuement cette petite « colonie » de peintres, très prisée des Anglo-saxons, Pierre-Edouard Frère recevait tous les dimanches dans sa villa les autres artistes habitant la ville.

Pierre Edouard Frère a également fait bâtir, dans l'angle sud-ouest du terrain, une autre maison pour son fils Charles Edouard, peintre lui aussi. L'autorisation nécessaire à son édification (en raison de la proximité du cimetière) a été accordée en 1866. Cette maison existe toujours, mais elle est très délabrée.

La villa a appartenu dans les années 1920 aux Korfan qui y firent exécuter des travaux par Ferdinand Pierres. Léon Korfan (mort en 1960) avait une entreprise de paillettes, dont l’activité s’arrêta en 1929 : l’atelier se trouvait sur la propriété.

C'est dans le salon de la "Villa Gabrielle" que fut signée la la reddition de Paris en juin 1940.

Mme Korfan étant décédée en 1951, la villa est vendue en 1952. Elle est depuis occupée par l'école Sainte-Thérèse (primaire et secondaire).

Construite en brique et pierre sur un soubassement en meulière, la « villa Gabrielle » présente deux pavillons d’angle à toit en croupe reliés par un corps central couvert à deux pans, le tout couvert en ardoise. L’ensemble de la toiture est percé de lucarnes et surmonté d’épis de faitage en zinc. L'axe central de la façade principale est marqué par une travée en léger recul, où se trouve le perron, surmonté par une marquise, qui donne accès au vestibule d’entrée, d'où part l'escalier qui dessert les étages supérieurs. Sur les murs latéraux, l'élévation est rythmée par des tables en pierre. Les baies sont volontiers regroupées en triplet. Cette maison s'apparente, par le choix de ses matériaux, au style néo Louis XIII alors très en vogue pour ce type de demeures.

Ce corps de logis principal présente la particularité d’avoir été complété, à une date ultérieure (4e quart du XIXe siècle), d’une annexe en briques sur soubassement de meulière, avec des contreforts aux angles. Cette annexe présente un toit à croupe, couvert en tuiles mécaniques. Ses murs sont animés par un jeu sur les briques : certaines sont disposées en épis (corniche, bande verticale le long de la grande baie de l'atelier), d'autres, en saillie, forment des modillons. Cette annexe servait notamment d’atelier au peintre Pierre-Édouard Frère. La vocation artistique de l’édifice est en quelque sorte suggérée, au-delà d’une large baie vitrée (en partie bouchée aujourd'hui), par la présence, sur la façade latérale, d’un relief sculpté représentant un groupe de musiciens, réplique d’un des panneaux de la Cantoria sculptée par Luca della Robbia pour le Dôme de Florence dans les années 1430. L'annexe a subi divers aménagements : remaniement des fenêtres dans les années 1950-60, pose d'un escalier de secours contre la façade latérale, pour les besoins de l’actuelle école Sainte-Thérèse.

  • Murs
    • brique brique et pierre
    • meulière
  • Toits
    ardoise, tuile mécanique
  • Étages
    rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente, suspendu
  • Typologies
    maison de peintre ; maison de notable
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • musicien
  • Précision représentations

    Le relief, réplique d'un des panneaux de la Cantoria de Luca della Robbia à Florence, figure un groupe de personnages féminins dont deux joueuses de luth et deux putti.

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Val d'Oise, 2E4 317 (minutes du notaire Reine) : acquisition d'un terrain boisé de plus de 2 ha, rue de Paris, par Pierre Edouard Frère, 27-28 novembre 1865.

  • AD Val d'Oise, 2O58 / 6 : travaux de la commune sur le cimetière, années 1800-1930.

    1866, autorisation donnée à Pierre Edouard Frère de construire une maison d'habitation près du cimetière (avec plan).
  • AD Val d'Oise, 3 P 261 : matrice des propriétés non bâties, 1833-1882. Avec tableau récapitulatif des augmentations et diminutions de constructions, en début de registre.

    Mention d'Edouard Frère dans le tableau des augmentations, 1867.
  • AD Val d'Oise, 2E4 407 : Inventaire après décès des tableaux et objets d'art de Pierre Edouard Frère, artiste peintre (1886, 15 juin).

  • AD Val-d'Oise. 2E4 479. Liquidation de la succession Frère-Robecchi, 27 juillet 1899.

    Archives départementales du Val d'Oise, Cergy-Pontoise : 2E4 479

Bibliographie

  • AUSSEUR-DOLLEANS, Chantal, CREPIN-LEBLOND, Thierry et FÖRSTEL, Judith (avec la collaboration de : Christian Dauchel, Fanny Gosselin, Rémy Guadagnin). Ecouen. Un balcon sur la plaine de France. Collection Patrimoines d’Île-de-France. Lyon : éditions Lieux Dits, 2018. Photographies : Jean-Bernard Vialles, avec la collaboration de Laurent Kruszyk ; plan : Diane Bétored.

    p. 71-74.
  • BADUEL Daniel, BERTRAND Aude et DAUCHEL Christian. L'Ecole d'Ecouen, une colonie de peintres au XIXe siècle. Ecouen : Office de tourisme, 2012.

    p. 15
  • BOUCHART, Pierre et LE DANTEC, Monique. Ecouen, trésor d'art et d'histoire. Ecouen : Morrigane éditions, 2010.

    p. 66, p. 121-122.

Documents figurés

  • Plan de la propriété, levé le 27 juillet 1899 à l'occasion de la liquidation Frère-Robecchi, consultable en ligne sur le site des Archives départementales du Val d'Oise. La villa "Gabrielle" occupe la partie droite du document.

    Archives départementales du Val d'Oise, Cergy-Pontoise : 2 E 4 479
Date d'enquête 2018 ; Date(s) de rédaction 2018
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Förstel Judith
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Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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Joubin Franck
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Stagiaire au Service Patrimoines et Inventaire en septembre 2018.

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