Dossier d’œuvre objet IM64040307 | Réalisé par
Sol Anne-Laure (Rédacteur)
Sol Anne-Laure

Conservateur du patrimoine, service Patrimoines et Inventaire, Région Ile-de-France.

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Van Eynde Salomé (Contributeur)
Van Eynde Salomé

Étudiante de l'École du Louvre et diplômée d'une licence de philosophie (université Sorbonne-Paris IV), Salomé Van Eynde est l'auteur d'un mémoire, soutenu en juin 2017, sur l'enseignement d'Hervé Baley à l'École Spéciale d'Architecture (1968-1990). Elle réalise un stage au sein du service de l'Inventaire de la région Ile-de-France en mai et juin de la même année, stage au cours duquel elle seconde la conservatrice du patrimoine Anne-Laure Sol dans ses recherches sur Hervé Baley (1933-2010) et Dominique Zimbacca (1928-2011).

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  • enquête thématique régionale, architecture organique en Île-de-France
Mobilier de la maison Auriol Dominique Zimbacca, Gabaston (Pyrénées-Atlantiques), Présentation de l’œuvre de Dominique Zimbacca (1928-2011)
Œuvre étudiée
Auteur
  • Goulet Patrice
    Goulet Patrice

    Étudiant à l’École nationale supérieure des beaux arts de Paris de 1960 1965, il rencontre André Bloc, directeur de la revue L'Architecture d’Aujourd’hui en 1961. Il devient auteur régulier pour la revue Aujourd'hui : Art et Architecture (autre revue d'André Bloc). De 1970 à 1976 il est un des trois associés de l'agence A.A.A (Atelier d'Architecture et d'Aménagement) fondée par Hervé Baley et Dominique Zimbacca et réalise plusieurs aménagements d'intérieurs. De 1990 à 2000 il est responsable du Département Création-Diffusion de l'Institut Français d'Architecture (IFA).

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Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
  • (c) Patrice Goulet

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton L'oeuvre des architectes Baley et Zimbacca
  • Commune Gabaston
  • Précisions communication de l'adresse interdite
  • Dénominations
    fauteuil, suspension, table à manger, tabouret

L'Architecture d'aujourd'hui, "France Inconnue I", n0229, octobre 1983, pp.24-25. Photographies du salon et de la salle à manger de la maison Auriol prises par Gilles Ehrmann (copyrights G.Ehrmann).

Edmond Lay, né en 1930, a sans doute pris connaissance du travail de Dominique Zimbacca par l’intermédiaire des articles que lui consacrait la revue Aujourd'hui, art et architecture. La proximité de leur démarche, leur recherche d'une architecture organique et leur admiration pour l’œuvre de Frank Lloyd Wright ont bien sur favorisé ce rapprochement professionnel mais il ne semble pas qu'il ait préexisté des liens entre les deux hommes avant la réalisation de la maison de Gabaston qui a été construite entre 1979 et 1989 pour Guy Auriol et son épouse.

Edmond Lay a donc pris contact avec Dominique Zimbacca pour la réalisation d'une partie des meubles, qu'il souhaitait en accord avec son architecture. Pour cette commande, Dominique Zimbacca va collaborer pour la première fois avec Jacques Mauraisin, et dessiner une série de meubles massifs, en bois (généralement du bois de récupération que D.Zimbacca appréciait pour son aspect) et en cuir, qui s'intègrent avec beaucoup de justesse dans un environnement de bois et de pierres de Bidache auxquelles on a laissé un aspect brut.

Les échanges épistolaires entre les Auriol et Dominique Zimbacca détaillent la démarche de l'architecte et révèlent des échanges fructueux pour l'élaboration du projet.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale
  • Dates
    • 1980, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Zimbacca Jean-Pierre, Raymond , dit(e) Dominique
      Zimbacca Jean-Pierre, Raymond

      Étudiant à l’École des Beaux-Arts à partir de 1951, Dominique Zimbacca suit les cours de l'atelier Chappey puis ceux de l'atelier de Jean Faugeron (en 1958). C'est probablement là qu'il rencontre Hervé Baley (1933-2010) avec qui il crée entre 1959 et 1960 l'Atelier d'Architecture et Aménagement. C'est dans ce cadre qu'ils réalisent une première maison à Cholet, dite maison Résibois. Leur collaboration dure quelques années, prenant le plus souvent la forme de création de mobiliers. En 1968, alors qu'Hervé Baley devient professeur à l’École spéciale d'Architecture et fonde l'atelier Sens et Espace, D. Zimbacca donne quelques conférences et fonde le groupe Art et Habitation où il dispense un enseignement informel. En 1968, il épouse Geneviève Fournier. En 1969, il est chargé de la construction du Centre Paroissial Jean XXIII à Saint Quentin (Aisne). C'est à partir des années 70 que son activité de constructeur se développe réellement tout en maintenant une intense activité de concepteur de mobilier (il collabore de façon exclusive avec deux menuisiers successivement, M.Jacobi puis Jacques Mauraisin). Il réalise sa première maison en 1979 à Corbeil-Essonnes, et l'en-tête de son papier à lettres indique alors " Dominique Zimbacca, architecte, création de maisons organiques-architecture d'intérieur-mobilier.".

      1979 : Maison Michard à Corbeil-Essonnes (Essonne)

      1979-81 : Mobilier de la maison Auriol (architecte Edmond Lay, né en 1930)

      1982 : Inscription à l'Ordre des Architectes d'Ile-de-France

      1987 : Participation au Salon de la Maison Individuelle, Palais des Congrès, Paris.

      1988 : Maison Von Bredow, Yerres (Essonne) sur un terrain lui appartenant (également construction de la maison Bru et de la maison Andrès)

      1989 : Maison Étienne, La Chapelle du Mont du Chat (Savoie)

      1997 : Construction de sa propre maison à Tourouvre (Orne)

      1999 : Mariage avec Lucienne Wack

      2002 : Démission de l'Ordre des Architectes

      2011 : Décès. Dominique Zimbacca est enterré à Tourouvre, aux cotés de sa première épouse Geneviève Fournier.

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    • Auteur :
      Mauraisin Jacques , dit(e) Jacky
      Mauraisin Jacques

      Menuisier ayant travaillé avec Dominique Zimbacca à la réalisation de mobilier dès le milieu des années 70 et l'importante commande meubles pour la maison Auriol de Gabaston réalisée par Edmond Lay.

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Pour chacun des espaces de la maison, Dominique Zimbacca a réalisé des pièces imposantes, véritables développement de l'architecture d'E.Lay.

Dans le salon, Dominique Zimbacca a conçu un "coin cheminée". Il s'agit de gradins de pierre recouverts d'un empilement de coussins plats en cuir de vache foncé. Formant de véritables strates, ces coussins répondent à l'accumulation géologique qui les environne et forme le dossier de cette assise disposée en arc de cercle. Il reprendra ce principe d’imbrication dans la roche pour la maison Ducourneau à Boutigny-sur-Essonne.

Dans la salle à manger se trouve une très longue table composée d'un grand plateau reposant sur un seul pied. De forme rectangulaire, elle fait corps avec le mur de pierre qu'elle borde, puis se prolonge ensuite en meuble de cuisine. L'aubier de ce meuble est visible sur la tranche et son plateau massif laisse voir traces, usures, nœuds du bois des planches assemblées. Au centre de la table, Dominique Zimbacca évide le bois et referme cet espace destiné à ranger les couverts d'un caillebotis de bois ajouré. Un long meuble de rangement en bois de récupération, sur lequel repose l'évier, longe un mur percée de larges baies horizontales.

Dans la salle de bain, D.Zimbacca réalise une importante vasque en pierre grise, dont l'aspect velouté contraste avec la rudesse du piètement triangulaire en bois. Les bords de la vasque composent une variation de motifs carrés et rectangulaires en retrait.

Outre ces éléments conçus pour s'intégrer matériellement à l'architecture, Dominique Zimbacca réalise plusieurs chaises et fauteuils. Ceux ci sont particulièrement bien visibles sur les photographies que Gilles Erhmann réalise pour le numéro "France Inconnue" de L'Architecture d'aujourd'hui paru en octobre 1983.

Il s'agit de deux bancs et d'un tabouret en bois, réalisés selon un principe d'assemblage d’épais morceaux de bois, reliés entre eux par une clef et posés sur des pieds en forme de losange. Un spectaculaire fauteuil baptisé "Râ" forme une véritable sculpture de bois et de cuir tendu. A partir d'un très haut dossier formé par deux morceaux de bois réunis en quinconce, quatre bras, à la fois pieds et accotoirs, se déploient et se croisent donnant à l'assise du fauteuil une forme de losange. Une chaise "Elaphe" est réalisée selon les mêmes principes : cuir tendu et très long dossier reposant sur un piètement qui semble en équilibre. A l'inverse du fauteuil "Râ", et possédant la même force d'évocation sculpturale, cette chaise se caractérise par sa légèreté. Une autre chaise, dite "Joker" est réalisée en laissant visible les tenons et mortaises liant entre eux les différents éléments de bois qui composent dossier, assise et pied, conférant à l'ensemble un aspect primitif, la chaise étant réduite à un lourd squelette de bois. Enfin, une table basse, dite table "Trèfle", est formée par l’assemblage de trois importants morceaux de poutres de récupération.

Dominique Zimbacca a également réalisé un dispositif d'éclairage en laiton, destiné à la salle à manger. Ce matériau, mat et réfléchissant, sera repris par l'architecte pour le manteau de la cheminée de la maison Von Bredow à Yerres. Il adopte ici la forme aérienne d'un mobile, les feuilles de laiton pliées à angle droit formant une sorte d'abat jour, relié au plafond par une poutre de bois.

Ces éléments sont actuellement toujours en place dans la maison pour laquelle ils ont été conçus.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Protections

  • Précisions sur la protection

    La maison Auriol à Gabaston est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis le mois de janvier 2018. Son passage en commission nationale doit intervenir cette même année. Dans le cas d'un classement, l'ensemble du mobilier serait également protégé et attaché à la demeure.

Bibliographie

  • TISSOT Ambre. Dominique Zimbacca. Un architecte organicien dans la seconde moitié du XXe siècle. Mémoire d'étude de l’École du Louvre, sous la direction d'Alice Thomine-Berrada, conservateur en chef au Musée d'Orsay, mai 2017.

    p. 32, 34, 40-43, 48-49, 56, pl. XIII-XXVI, notice III

Périodiques

  • L'Architecture d'aujourd'hui, "France inconnue I", n°229, octobre 1983, pp. 24-25.Photographies prises par Gilles Ehrmann.

    pp.24-25
  • Mathieu Thibaut, La Conté de Aude, Courtemanche Romain, Architectural Digest , " En prise avec la nature",n°144, octobre-novembre 2017, pp.100-111.

    pp.100-111
  • Zimbacca Dominique, L'Architecture d'aujourd'hui, n°210, septembre 1980, "Design d'architecte", pp.14-16.

Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Sol Anne-Laure
Sol Anne-Laure

Conservateur du patrimoine, service Patrimoines et Inventaire, Région Ile-de-France.

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Van Eynde Salomé
Van Eynde Salomé

Étudiante de l'École du Louvre et diplômée d'une licence de philosophie (université Sorbonne-Paris IV), Salomé Van Eynde est l'auteur d'un mémoire, soutenu en juin 2017, sur l'enseignement d'Hervé Baley à l'École Spéciale d'Architecture (1968-1990). Elle réalise un stage au sein du service de l'Inventaire de la région Ile-de-France en mai et juin de la même année, stage au cours duquel elle seconde la conservatrice du patrimoine Anne-Laure Sol dans ses recherches sur Hervé Baley (1933-2010) et Dominique Zimbacca (1928-2011).

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