Dossier d’œuvre architecture IA95000454 | Réalisé par
Förstel Judith (Contributeur)
Förstel Judith

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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Ausseur-Dolléans Chantal (Rédacteur)
Ausseur-Dolléans Chantal

Architecte-urbaniste au CAUE du Val d'Oise.

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Ville Louis (Rédacteur)
Ville Louis

Stagiaire au service Patrimoines et Inventaire (2016)

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  • inventaire topographique
maison à décor de frontons, 3 rue Jacques Yvon
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ecouen
  • Commune Écouen
  • Adresse 3 rue Jacques Yvon
  • Cadastre 2014 AI 94
  • Dénominations
    maison

Cette demeure est l'une des plus curieuses d'Ecouen, avec son décor de frontons sur les fenêtres et les lucarnes. Elle a connu des fonctions diverses : d'abord maison à l'enseigne de l'épée royale, en bordure de la route de Paris, elle a ensuite été achetée en 1707 par le prince de Condé pour abriter ses équipages de chasse, puis a servi de maison de campagne et de maison de notable avant d'accueillir une pension et enfin, aujourd'hui, un centre d'accueil pour jeunes en difficulté.

Cette maison se range parmi les plus anciennes d'Ecouen. Elle se situe sur l'ancien "carrefour de la Bauvette", le long de ce qui était jusqu'au milieu du XVIIIe siècle la route de Paris. Une maison, à l'enseigne de l'épée royale, est attestée à cet emplacement dès le XVIe siècle : elle a appartenu à Thibault Goujon, puis à Mathieu Michel et Nicolas Goujon, puis à Charles Le Mercier, bourgeois de Paris. En 1707, elle fut achetée par le prince de Condé qui y installa ses équipages de chasse. Elle était alors associée à un petit bois au sud-est, sur lequel fut construite au XIXe siècle la « villa Gabrielle ».

A la Révolution, la maison fut vendue comme bien d'émigré à Antoine Wisconich (14 avril 1797), acquéreur de plusieurs lots provenant des Condé. Dès 1798, celui-ci la revendit à François Maurice Honoré, négociant parisien. Ce dernier la vendit à son tour, en 1802, à Louis Michel Honoré Petyst de Morcourt, un officier d'artillerie picard. En 1804, la propriété est décrite comme une "belle maison de campagne" appartenant à M. Petyst de Morcourt et à son épouse Anne Adelaïde du Gard, demeurant tous deux à Cottenchy près d'Amiens. Ils la cédèrent en 1805 à Jean Pierre Picard, propriétaire, demeurant à Ezanville. Elle passa ensuite à Jacques François Dupont, qui possédait en 1830 plusieurs maisons voisines en haut de la rue de la Bauvette (3 rue Jacques Yvon, 1 place Le Vacher et 7 rue Auguste Schenck).

L'organisation d'ensemble du bâti est identique à celle que montre le plan établi en 1767 avec un corps de logis entre cour et jardin, la cour étant bordée par deux ailes de communs et fermée par un portail côté rue. Cette disposition générale était déjà celle décrite au XVIIe siècle, avec "cour devant, jardin potager à costé, jardin à fruictz derriere". Toutefois, à cette époque, le corps de logis comptait quatre travées, et non cinq comme aujourd'hui. On peut en inférer que ce corps de logis aurait été reconstruit dans la seconde moitié du XVIIe siècle.

La mention d'une enseigne "à l'épée royale" laisse supposer que cet édifice avait à l'origine une vocation commerciale : c'était peut-être une auberge sur la route de Paris. Au XVIIIe siècle, à la suite de son achat par les Condé, elle servait de logement au lieutenant des chasses du prince. Au XIXe siècle, elle formait l'une des demeures de notable du bourg. Au XXe siècle, elle a servi d'école. C'est actuellement un Centre d'accueil et de jeunesse géré par l'association "Parole de Vie, France".

Si la disposition et la silhouette des bâtiments sont intéressantes, l'ensemble est toutefois très remanié et en assez mauvais état. L'élégant décor néo-Renaissance en plâtre, avec ses frontons, probablement mis en place au XIXe siècle, est très abîmé.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle , (incertitude)
  • Dates

Situé en fond de cour, l'édifice est une large maison de notable à cinq travées symétriques, dont une centrale, sur un étage plus combles. La façade, très appauvrie, a conservé certains éléments de modénature, comme la corniche et le bandeau moulurés ou les frontons des fenêtres. Ces derniers sont en segment d'arc, excepté pour la travée centrale, pour laquelle il s'agit d'un fronton triangulaire, soutenu par une frise à triglyphes et de faux pilastres moulurés. En revanche, la modénature du rez-de-chaussée et notamment de la porte d'entrée du logis a disparu, la trace de ce qui devait être une marquise étant encore visible au-dessus de cette dernière. Seul subsiste le décor de fausse pierre tracé par l'enduit. Le rez-de-chaussée est légèrement surélevé, ce qui a nécessité l'ajout d'un escalier en saillie devant la porte d'entrée. La maison repose sur un soubassement en briques dans lequel ont été percés plusieurs soupiraux de forme carrée. La toiture est à longs pans et couverte de tuiles mécaniques. Trois lucarnes très altérées aujourd'hui ont été percées dans les combles. Elles ont conservé, pour deux d'entre elles, une partie de leur fronton. Celle du milieu, la plus importante, n'a plus aucun élément de modénature.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit d'imitation
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
  • Typologies
    maison de notable
  • Techniques
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives du domaine de Chantilly, 2-BB-13 : Terrier de 1661.

    « Les héritiers Charles Le Mercier luy vivant bourgeois de Paris, pour une maison se consistant en plusieurs travées de bastimentz applicquez en quatre travées de corps de logis au milieu duquel est l’escallier, cave dessoubz, escurye à chevaux, estables et vollier [volière] au dessus, cour devant, jardin potager à costé, jardin à fruictz derriere ; lesdits lieux assis à Escouen, carefour de la Bauvette, quy furent anterieurement à Thibault Goujon, et despuis Mathieu Michel et Nicolas Goujon, où pend pour enseigne l’espee royalle ».

  • Archives du domaine de Chantilly, 1-BB-2 : 4 novembre 1707, acquisition par les Condé de la maison de la veuve Guignebert, ancienne maison de l'Epée royale, sur la grande rue.

  • Archives du domaine de Chantilly, 1-BB-10 : travaux faits pour les Condé à Ecouen, XVIIIe siècle.

    Mémoire des ouvrages de pavé réalisés par Nicolas Marchand, demeurant à Villiers-le-Bel, en avril 1724 : "dans la cour de l’écurie de la maison acquise de la dame Guinebert qui sert présentement à mettre les équipages", l’avoir repavée de neuf.

  • Archives nationales, MC/ET/XCIII/267 : Vente d’une maison de campagne à Ecouen, par Louis Michel Honoré Petyst et son épouse, à Jean-Pierre Picard, 22 thermidor an XIII (10 août 1805).

Bibliographie

  • AUSSEUR-DOLLEANS, Chantal, CREPIN-LEBLOND, Thierry et FÖRSTEL, Judith (avec la collaboration de : Christian Dauchel, Fanny Gosselin, Rémy Guadagnin). Ecouen. Un balcon sur la plaine de France. Collection Patrimoines d’Île-de-France. Lyon : éditions Lieux Dits, 2018. Photographies : Jean-Bernard Vialles, avec la collaboration de Laurent Kruszyk ; plan : Diane Bétored.

    p. 43, 57.

Périodiques

  • Affiches, annonces et avis divers, ou Journal général de France. Voir plus bas la rubrique "Liens web".

    15 mars 1804.

Documents figurés

  • Ecouen, plan pour la rectification de la route de Paris, 1767. Plume et aquarelle sur papier, H. 0,415 m, L. 0,575 m. Musée du Domaine départemental de Sceaux, 71.23.256. Consultable en ligne : http://www.collections.chateau-sceaux.fr/PreviewsLis.htm?idlist=1&record=19105889313919230611

Annexes

  • Description de la maison en 1805.
Date d'enquête 2016 ; Date(s) de rédaction 2017
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Förstel Judith
Förstel Judith

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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Ausseur-Dolléans Chantal
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Architecte-urbaniste au CAUE du Val d'Oise.

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Ville Louis
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Stagiaire au service Patrimoines et Inventaire (2016)

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Articulation des dossiers
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