Occupant l'un des côtés de la grand'place de La Ferté-sous-Jouarre, en vis-à-vis de l'église paroissiale, l'hôtel de ville est une oeuvre monumentale très caractéristique des créations de la IIIe République. Inauguré en 1885, il a été construit sur les plans de l'architecte parisien Paul Héneux, qui a aussi édifié dans les mêmes années l'hôtel de ville des Lilas, en banlieue parisienne. Les deux édifices sont d'ailleurs très proches, tant dans leur plan que dans leur décor. Celui-ci, particulièrement riche et bien conservé, contribue à l'intérêt de cet hôtel de ville qui marie l'affirmation de la République aux références historicistes.
Hôtel de ville
Dossier IA77000946 inclus dans Ville de la Ferté-sous-Jouarre réalisé en 2019Sommaire
Dénominations | hôtel de ville |
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Vue d'ensemble : la façade occidentale et l'élévation latérale nord.
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La façade occidentale : vue frontale.
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Détail de la lucarne centrale, avec sa loggia et son fronton sculpté aux armes de la ville.
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Détail de la flèche sommitale, avec l'horloge.
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Détail de la façade : l'entrée avec la grille d'honneur et le balcon devant la salle des mariages.
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Le porche d'entrée.
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Détail de l'intérieur de la loggia, en couronnement de la façade.
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Détail de la loggia.
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Détail du décor à l'intérieur de la loggia.
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La façade postérieure et l'élévation latérale nord.
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Le vestibule d'entrée, avec sa voûte en brique, les plaques du Souvenir français sur les murs et grille d'honneur au chiffre de La Ferté.
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Hall d'entrée de l'hôtel de ville.
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Hall d'entrée de l'hôtel de ville, avec l'escalier d'honneur et la date "1885" inscrite en mosaïque sur le sol.
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Le départ de l'escalier d'honneur, avec une sculpture de chimère tenant l'écu aux armes de la ville, oeuvre du sculpteur Maximilien Bourgeois.
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Détail de la chimère au départ de l'escalier d'honneur, sculptée par Maximilien Bourgeois,
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Les armoiries de la ville, bas-relief apposé contre le mur à l'arrière de l'escalier d'honneur.
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Signatures de l'architecte P. Heneux et du menuisier Deshayes, 1885, gravées sur un médaillon du plafond, derrière l'escalier d'honneur.
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La cage de l'escalier d'honneur : vue d'ensemble, depuis l'est.
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La cage de l'escalier d'honneur : vue d'ensemble, depuis le nord-est. Contre le mur sud, grande toile de Léon Glaize : "La trahison de Dalila" (tableau présenté au Salon de 1859).
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La cage de l'escalier d'honneur : vue d'ensemble, depuis le sud-est. Contre le mur nord, grande toile de Léon Glaize : "Le Triomphe de la République", ou "La République soutenant la France et chassant le régime impérial". Ce motif a été repris par le peintre à la mairie du XXe arrondissement de Paris.
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La coupole coiffant la cage de l'escalier d'honneur.
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La cheminée de la salle du conseil.
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Buste de Marianne, sur la cheminée de la salle du conseil municipal, par Jean-Baptiste Paul Cabet.
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La salle du conseil municipal, avec ses lustres et ses fauteuils d'origine.
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Le dossier d'un fauteuil de la salle du conseil, timbré des armes de la ville.
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La salle des mariages : vue d'ensemble, depuis la tribune.
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Le buste de la République, sculpture de Maximilien Bourgeois, sur le manteau de la cheminée de la salle des mariages.
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La salle des mariages : vue d'ensemble, depuis le fond de la salle.
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La marquetterie du parquet de la tribune, dans la salle des mariages.
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Peinture murale de la salle des mariages, signée Léon Glaize : "La famille est la base de la société."
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Détail de la peinture murale de la salle des mariages : Cupidon tirant une flèche, entouré de deux tourtereaux. Au-dessous, signature de Léon Glaize.
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Détail d'une poignée de porte de la salle des mariages.
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Détail du plafond à caissons de la salle des mariages.
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Cheminée ornée du buste de Jacques Amyot, dans un des bureaux de l'hôtel de ville.
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Détail du manteau de la cheminée, avec la date "1885" et un décor en céramique centré autour du médaillon de Jacques Amyot.
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Détail du décor en céramique de la cheminée, centré autour du médaillon de Jacques Amyot (1513-1593), évêque d'Auxerre, traducteur de Plutarque. Ce médaillon est l'oeuvre d'Ernest Leblond, un ami de l'architecte Paul Héneux.
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Les combles : le départ de l'escalier menant à la flèche.
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Les combles, avec à gauche, la porte donnant vers la loggia.
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Meuble à archives, dans les combles de l'hôtel de ville.
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Les cadrans de l'horloge municipale, vus depuis l'intérieur de la flèche.
Aire d'étude et canton | Ile-de-France |
Adresse | Commune : La Ferté-sous-Jouarre Lieu-dit : Adresse : place de l'hôtel de ville Cadastre : 2017 AK1 219 |
L'hôtel de ville de La Ferté-sous-Jouarre a été construit entre 1881 et 1885 sur les plans de l'architecte parisien Paul Héneux, également auteur de la mairie des Lilas, en banlieue parisienne. Il a été édifié à l'emplacement de l'ancienne mairie, qui comportait deux niveaux de caves.
Le projet a été choisi à l'issue d'un concours organisé par la municipalité en 1881. Les 2e prix ont été attribués à Ch. Wable et H. Zobel, et les 3e prix, à Tassu et L. David, tous quatre architectes à Paris.
Les travaux de maçonnerie ont été exécutés par les entrepreneurs parisiens Salesse et Lécosse, la charpente, par les ateliers Triaud de Reims. Le décor, particulièrement soigné, a été réalisé par Albinet pour la sculpture architecturale (par exemple, les chapiteaux des colonnes à l'entrée), Bernard pour la serrurerie, Avenet pour les vitraux. La menuiserie a été confiée à un artisan local, Deshayes, qui a d'ailleurs inscrit son nom aux côtés de celui de l'architecte, dans un médaillon au plafond du couloir situé derrière le vestibule. Les mosaïques de pavement sont dues à la maison Facchina et les carreaux de céramique vernissée ornant les cheminées sont des produits de la Faïencerie Loebnitz à Paris.
La chimère qui orne le départ de l'escalier d'honneur, ainsi que le buste de la République, sur la cheminée de la salle des fêtes et des mariages, sont l'oeuvre du sculpteur Maximilien Bourgeois, qui est également l'auteur de plusieurs sculptures conservées dans l'hôtel de ville : une allégorie de La Ferté-sous-Jouarre et un buste de Guillaume Budé. Le décor peint de la salle des mariages, avec son Cupidon tirant une flèche, porte la signature du peintre Léon Glaize, à qui l'on doit aussi les deux grands tableaux ornant le vestibule : "La Trahison de Dalila" et "L'allégorie de la guerre de 1870", ode à la République chassant l'Empire, à mettre en relation avec le "Triomphe de la République" exécuté en 1891 par le même artiste pour la mairie du XXe arrondissement de Paris. Enfin, le médaillon représentant Jacques Amyot, sur la cheminée du bureau du maire (aujourd'hui occupé par son chef de cabinet), est l'oeuvre d'Ernest Leblond, un amateur, ami de Paul Héneux.
Période(s) | Principale :
4e quart 19e siècle
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Dates | 1885,
porte la date,
daté par source
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Auteur(s) | Auteur :
Héneux Paul
Héneux Paul
(1844 - 1909)
architecte
attribution par source
Il a également réalisé la mairie des Lilas en Seine-Saint-Denis, qui est d'un plan identique à celui de La Ferté-sous-Jouarre. Cliquer pour effectuer une recherche sur cette personne. Auteur : Bourgeois Maximilien Louis
Bourgeois Maximilien Louis
(1839 - 1901)
sculpteur
attribution par source
Sculpteur et médailleur. Cliquer pour effectuer une recherche sur cette personne. Auteur : Deshayes
Deshayes
menuisier-ébéniste
signature,
attribution par source
Menuisier à La Ferté-sous-Jouarre à la fin du XIXe siècle, il a travaillé au décor de l'hôtel de ville où sa signature apparaît à côté de celle de l'architecte, dans le couloir à l'arrière du vestibule. Cliquer pour effectuer une recherche sur cette personne. Auteur : Glaize Léon peintre signature, attribution par source Auteur : Leblond Ernest
Leblond Ernest
sculpteur
attribution par source
Ami de l'architecte Paul Héneux, dans les années 1880. Cliquer pour effectuer une recherche sur cette personne. Auteur : Facchina Giandomenico
Facchina Giandomenico
(1826 - 1903)
mosaïste
attribution par source
Mosaïste italien actif à Venise et à Paris, où il a notamment travaillé à l'Opéra Garnier. Cliquer pour effectuer une recherche sur cette personne. Auteur : Albinet sculpteur attribution par source Auteur : Bernard serrurier attribution par source Auteur : Avenet Léon
Avenet Léon
(1844 - 1899)
verrier
attribution par source
Maître-verrier parisien, collaborateur de l'architecte Vaudremer. Cliquer pour effectuer une recherche sur cette personne. Auteur : Salesse et Lécosse entrepreneur de maçonnerie attribution par source Auteur : Loebnitz Jules céramiste attribution par source Auteur : Triaud charpentier attribution par source |
L'hôtel de ville de La Ferté-sous-Jouarre s'élève en plein coeur de la ville. Sa façade, très monumentale, est fondée sur un rythme ternaire. Un large perron dessert un avant-corps ouvrant sur la place par un porche à trois arcades, « rappelant le parloir aux bourgeois des hôtels de ville du Moyen Âge ». A l'étage, les trois fenêtres à meneaux de la salle des mariages donnent accès à un balcon filant. L'ensemble est surmonté par un toit d'ardoise à forte pente, avec un étage de comble éclairé par trois lucarnes à fronton triangulaire. Celle du centre, plus élevée, porte les armes de la ville et possède un petit balcon. La toiture est couronnée par un campanile coiffé d'une flèche en plomb, sur lequel est installé l'horloge municipale.
Le style s'inspire de l'architecture des XVe et XVIe siècles, incarnée par exemple par l'hôtel de ville de Compiègne. Ces références historicistes sont fréquentes dans les hôtels de ville de la IIIe République : outre la mairie des Lilas, qui est l'oeuvre du même architecte, on peut par exemple citer, à titre de comparaison, l'hôtel de ville de Vincennes (1887).
La distribution d'origine est encore en grande partie conservée. L'entrée principale se fait par le porche, qui donne accès à un vaste vestibule. Celui-ci dessert les pièces du rez-de-chaussée, destinées initialement à abriter le bureau du maire, son secrétariat et la justice de paix. Dans ce vestibule est implanté le grand escalier d'honneur en chêne, dont le départ est orné par une chimère tenant un écu aux armes de La Ferté-sous-Jouarre. Au premier étage, se trouvent la salle des mariages et des fêtes, et la salle du conseil. Cette dernière a conservé ses fauteuils, timbrés des armes de la ville. Le décor de la salle des mariages est encore plus remarquable, avec d'un côté, une superbe cheminée ornée d'un buste de la République, et de l'autre, une peinture murale représentant un Cupidon archer au-dessus d'une inscription destinée aux jeunes mariés, vantant les mérites de la famille, "base de la société".
Murs | calcaire pierre de taille
meulière |
Toit | ardoise |
Étages | rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble |
Couvrements | |
Élévations extérieures | élévation ordonnancée |
Couvertures | flèche carrée croupe |
Techniques | sculpture
menuiserie ferronnerie peinture |
Statut de la propriété | propriété de la commune
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Intérêt de l'œuvre | à signaler |
Références documentaires
Bibliographie-
Le patrimoine des communes de la Seine-et-Marne, éditions Flohic, 2001.
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Gloc-Dechezleprêtre, Marie. "Hôtels de ville au XIXe siècle : architectures singulières", Livraisons d’histoire de l’architecture, 2001-1, p. 27-49. En ligne sur Persée (voir rubrique "liens web").
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Croquis d'architecture.
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La Construction lyonnaise.
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La Construction lyonnaise.
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La Construction moderne, périodique accessible en ligne (voir la rubrique "liens web").
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La Construction moderne, périodique accessible en ligne (voir la rubrique "liens web").
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RAGUENET, A. Monographies de bâtiments modernes. Publication mensuelle. Paris : Ducher, 1888-1914.
Liens web
- RAGUENET, A. Monographies de bâtiments modernes, en ligne sur le site de l'INHA.
- La Construction moderne, 11 décembre 1886. Planches 15, 16 et 17. Notice p. 101-102. En ligne sur le site de la Cité de l'architecture et du Patrimoine.
- La Construction moderne, 18 décembre 1886. Planches 15, 16 et 17. Suite de la notice p. 112-113. En ligne sur le site de la Cité de l'architecture et du Patrimoine.
- La Construction moderne, 21 novembre 1885, p. 71 : inauguration de l’hôtel de ville. En ligne sur le site de la Cité de l'architecture et du Patrimoine.
- Marie Gloc-Dechezleprêtre, "Hôtels de ville au XIXe siècle : architectures singulières", Livraisons d’histoire de l’architecture, 2001-1, p. 27-49. En ligne sur Persée.
- Notice sur l'hôtel de ville des Lilas, construit par Héneux en 1883-1884, sur le site de l'Atlas de l'architecture et du patrimoine du département de la Seine-Saint-Denis.
Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.
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Stagiaire au service Patrimoines et Inventaire en avril 2019.
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