Le jardin de l’ancien couvent de Notre-Dame de la Victoire-de-Lépante fut confisqué en 1792 aux Chanoinesses régulières de Saint-Augustin comme bien national, puis réquisitionné le 13 juin 1794 par la Commune pour y creuser deux fosses destinées à recevoir les corps des personnes décapitées place du Trône-renversé (place de la Nation). En 1803, une société constituée des descendants des personnes inhumées racheta la totalité du terrain de l’ancien couvent, moyennant le droit pour elles d’être enterrées dans un autre cimetière jouxtant le premier. La congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie de l’Adoration perpétuelle du Très Saint-Sacrement de l’Autel, fondée pour l’enseignement des jeunes filles par la comtesse H. Aymer de la Chevalerie et le père Coudrin en 1797 à Poitiers, s’installèrent au Cimetière de Picpus en 1805 ; la congrégation fut approuvée à Rome en 1817 et confirmée en 1825. Une chapelle expiatoire, sous le vocable de Notre-Dame de la Paix, y fut édifiée en 1840-1841 par l’architecte J.-A. Froëlicher grâce aux dons des familles des martyrs constituées depuis 1837 en une Société de l’Oratoire et du Cimetière de Picpus, afin que soient célébrés par la congrégation des offices à leur mémoire.
Des verrières ornementales néo-romanes avec filets de couleur formant treillis, losanges, cercles, quadrilobes et carrés sur la pointe, rinceaux de feuilles et fleurons en grisaille, ferment les six baies de la chapelle (vers 1841) ; en ouverture zénithale, la Colombe du Saint-Esprit dans une gloire aux rayons dorés au jaune d’argent. Non signées et de grande qualité, ces verrières sont attribuables à l’équipe Didron l’Aîné/Steinheil, en raison de leur forte ressemblance avec les grisailles de la cathédrale de Chartres qui inspirèrent plus d’une fois ces artistes.
personne ayant travaillé au service de l'inventaire