Dossier d’œuvre architecture IA77000622 | Réalisé par
Förstel Judith
Förstel Judith

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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  • inventaire topographique
abbaye Saint-Faron
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Département de Seine-et-Marne

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Meaux
  • Commune Meaux
  • Adresse rue Saint-Faron
  • Cadastre 2000 BW 464-472, BX 439
  • Dénominations
    abbaye
  • Genre
    de bénédictins
  • Vocables
    Saint-Faron

L'abbaye Saint-Faron, dans le faubourg nord de la ville, constituait l'un des plus importants établissements monastiques de Meaux. Mais elle est aujourd'hui complètement effacée du paysage urbain, et c'est seulement par l'iconographie ancienne, les archives et l'archéologie que l'on peut restituer son histoire.

L'abbaye fut fondée au VIIe siècle par saint Faron, évêque de Meaux, qui s'y fit inhumer et dont elle prit plus tard le nom. A la fin du XIe siècle, elle fut choisie comme lieu de sépulture par la comtesse de Champagne Adèle, épouse de Thibaut III, à qui l'on attribuait la reconstruction du sanctuaire. D'importants travaux furent menés au XIIe siècle, peut-être en lien avec la translation des reliques de saint Faron en 1140. Le tombeau dit d'Ogier le Danois, dont subsiste la tête (conservée au musée Bossuet de Meaux), remonte également au XIIe siècle. Au XIIIe siècle, l'abbaye connut à nouveau une importante campagne de construction, dont témoignent les fondations des chapelles rayonnantes retrouvées en fouilles en 1991, sur le côté sud du chevet. Par ailleurs, on réédifia aussi les bâtiments claustraux : la gravure publiée par Chastillon montre l'existence d'un cloître et d'un réfectoire de grande dimension, construits en style rayonnant. Mais la guerre de Cent Ans causa de nombreux dommages à l'abbaye, qui ne se releva que dans la seconde moitié du XVe siècle. Le logis abbatial fut également reconstruit vers le début du XVIe siècle. En 1562, l'abbaye fut mise à sac par les protestants. En 1618, elle adhéra à la congrégation de Saint-Maur. Cette réforme fut aussitôt suivie de travaux en 1622. Sous l'abbatiat de Pierre de Bullion (1632-1659), le cloître et le logis abbatial firent l'objet de réaméagements. En 1702-1703, le prieur Jacques Houdart entreprit la rénovation du sanctuaire : le frère Guillaume de la Tremblaie dessina un nouveau maître-autel et d'Orbay le Jeune un jubé ainsi qu'un petit autel de marbre, mobilier dont les dessins sont conservés à la BnF. Vers 1715, on construisit un nouveau bâtiment destiné à servir d'hôtellerie et d'infirmerie. L'église abbatiale fut profondément remaniée à partir de 1751, sous la direction de Jean-Baptiste-Alexandre Totin, architecte en charge des travaux de l'hôtel-Dieu de Paris. La première pierre de la nouvelle abbatiale fut posée le 9 juillet 1753. D'après l'Almanach de 1774, un nouveau portail fut également élevé par Totin, sur le modèle de la façade de l'Oratoire à Paris. La sculpture de ce portail fut exécutée par un certain Chenu, vraisemblablement Nicolas François Chenu, sculpteur reçu à l'Académie de Saint-Luc à Paris en 1755. Cette campagne de reconstruction s'accompagna d'une modification liturgique importante : l'installation d'un autel « à la romaine » dans le sanctuaire. A la Révolution, l'abbaye Saint-Faron fut vendue en deux lots, en 1791 et 1797. Le premier lot, qui comprenait l'abbatiale et les bâtiments conventuels, fut très vite détruit. Le second lot, celui de l'hôtel de l'abbé, devint en 1921 un couvent de Visitandines. Celles-ci ajoutèrent une aile perpendiculaire à l'ancien logis abbatial en 1931. Mais les transformations les plus radicales furent menées en 1992-1993, dans le cadre de la construction du lycée Bossuet (alors Institution Saint-Geneviève), rendant méconnaissable le bâtiment ancien. L'abbaye a donc aujourd'hui disparu, à part une dépendance à structure en pan-de-bois et une cave voûtée du XVe siècle.

L'église abbatiale, dont les fondations ont été retrouvées en fouille, s'élevait en retrait de la rue Saint-Faron. Elle présentait une nef à trois vaisseaux, un transept et un choeur à déambulatoire sur lequel ouvraient, dans le dernier état de l'édifice, trois chapelles rayonnantes situées sur le côté sud. La vue cavalière publiée dans le "Monasticon gallicanum" montre qu'à l'angle sud-ouest de l'église s'élevait un fort clocher carré, à quatre étages de baies en plein cintre, qui paraît remonter à l'époque romane. Au sud de l'église abbatiale s'étendait le cloître, flanqué à l'est d'un dortoir et au sud d'un réfectoire de style rayonnant. Plus au sud encore, se trouvait le logis abbatial précédé d'une cour d'honneur.

  • État de conservation
    détruit
Date d'enquête 2012 ; Date(s) de rédaction 2014
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
(c) Conseil général de Seine-et-Marne
Förstel Judith
Förstel Judith

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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