Situé à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Paris, dans le département du Val d'Oise, le fort de Cormeilles-en-Parisis se trouve au cœur de l'un des chaînons majeurs de la Ceinture verte de l'Île-de-France : le domaine régional des buttes du Parisis, massif boisé qui s'étend entre la vallée de la Seine et la forêt de Montmorency. Il occupe le sommet de la butte-témoin de Cormeilles, qui culmine à plus de 170 mètres au-dessus de la commune éponyme. Son plan affecte la forme d'un trapèze irrégulier, comme la plupart des ouvrages du système Séré de Rivières. Il est flanqué d'ouest en est, sur toute la longueur de la butte, de six batteries annexes (la batterie A du Moulin de Risquetout, la batterie B de la Borne de Marne, la batterie C de l'Etang, la batterie des Cotillons, la batterie D du Rond-Point et la batterie E du Château-Rouge) et d'une redoute (la redoute de Franconville), qui se déploient le long d'une route stratégique (l'actuelle départementale 222) en direction de Franconville. Le fort de Cormeilles, comme tous ceux dont la construction a débuté en 1874-1875, est du type "à cavalier". Il est composé d'un rempart surmonté de traverses espacées de plates-formes de tir pour l'infanterie et l'artillerie légère et, en son centre, d'un cavalier ou massif de terre abritant les casemates voûtées en pierre de la caserne et supportant des emplacements pour l'artillerie lourde à longue portée. L'entrée du fort s'effectue au sud, sur la gorge. Après avoir franchi la contrescarpe et le corps de garde avancé, la route d'accès à l'ouvrage conduit à sa porte, qui se trouve en fond de fossé et est défendue par un pont mobile intérieur et une grille. Cette entrée se distingue par son décor : contreforts massifs, meurtrières aveugles, attique surmonté d'un crénelage, porte à arc surbaissé, voussure reposant sur des culots sculptés, contraste volontairement travaillé entre l'appareil en pierre de taille du bâtiment et les gros moellons de meulière à joints rubanés du mur d'escarpe. Depuis cette entrée, un passage couvert conduit vers la caserne des officiers (première cour). Cette caserne présente trois niveaux d'élévation et sept travées. La travée centrale comporte une originalité : elle abrite, au second étage, une chapelle. Il s'agit du seul exemple d'affectation explicite d'une pièce à un usage cultuel dans un fort Séré de Rivières. Cette chapelle se reconnaît, en façade, à ses baies jumelées et cintrées. Le fronton de la caserne des officiers porte une horloge. Les élévations sont rythmées par un ordre colossal de pilastres et par des jeux de polychromie obtenus par l'alternance de la brique rouge et du calcaire blanc. Un autre passage couvert, situé sous la caserne des officiers, conduit à la seconde cour, sur laquelle donne la caserne de la troupe, couverte d'un épais matelas de terre. Elle pouvait héberger jusqu'à 1096 soldats. Son élévation, également ordonnancée, se développe sur trois niveaux et onze travées. Deux magasins à poudre voûtés en berceau en plein cintre se trouvent de part et d'autre. Ils sont entourés d'une galerie-enveloppe qui les protège de l'humidité. Le cavalier porte douze traverses reliées entre elles par un couloir enterré. Quant au rempart de l'artillerie, il en porte seize. Ce sont toutes des traverses-abris, creuses, qui comportent un abri de combat pour le peloton et des munitions. Au nord-est du fort, sur le front de tête, se trouve une caponnière, en saillie sur l'escarpement et en bout d'alignement. Elle est double (car elle bat deux fossés) et constituée d'une enfilade de cellules à voûtes surbaissées au 1/6e.
Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.