A la fin des des années 1950, la ville d’Ivry est confrontée au problème de l’insalubrité des bâtiments anciens du centre-ville et à des difficultés de circulation liées aux deux principaux axes routiers qui se croisent en son centre. La municipalité communiste, qui fait du logement social une priorité, désigne en 1961 l’OPHLM comme organisme rénovateur du centre-ville et confie le projet à l’architecte Renée Gailhoustet. Le projet constitue alors pendant plus de 20 ans un laboratoire d’expérimentation urbaine. Le programme prévoit de créer 2460 logements dont 1080 HLM, des locaux artisanaux, commerciaux, industriels, ainsi que des bureaux et 3555 places de parking. En 1970, ces différents objectifs sont complétés par un ambitieux programme de centre culturel. Il s’agissait de ménager un espace central, permettant la liaison entre différentes équipements, un théâtre de plein air, une bibliothèque, un marché couvert, des salles de réunion, etc., mais le projet est rapidement abandonné, faute de moyens. Le premier bâtiment, la Tour Raspail, est livré en 1968. Il suscite de nombreux débats qui se cristallisent autour de la manière dont peuvent s’articuler l’expression des individualités et la préservation de la vie collective. C’est dans ce contexte que la ville fait appel à Jean Renaudie, en 1969, lui donnant ainsi la possibilité de mettre en œuvre ses conceptions architecturales et urbanistiques. Sa contribution devient officielle avec la commande de l’immeuble de logements sociaux de l’avenue Danielle Casanova, qu’il livre en 1972 (source Cité de l'Architecture et du Patrimoine).
L'architecte Jean Renaudie a conduit plusieurs opérations mixtes à Ivry-sur-Seine, en collaboration avec Renée Gailhoustet, architecte en chef du projet de rénovation d'Ivry en 1969 (Jean Renaudie devient co-architecte en chef en 1970) . La première, l’opération Danièle-Casanova de 1972 intègre la mixité des activités et des terrasses plantées pour la plupart des logements. L’opération Jeanne-Hachette de 1972 également, regroupe un ensemble de 40 logements ainsi que des commerces et équipements collectifs distribués sur plusieurs niveaux. Les appartements sont en décroissant vers l’étage supérieur ce qui donne sa forme pyramidale. On peut ajouter également l’opération de la Cité du Parc, l’opération Einstein et Le Liégat.
Les ensembles Danielle Casonova et Jeanne Hachette sont destinées à abriter des logements sociaux. C'est dans l'ensemble Jeanne Hachette en 1982 Isaac Celnikier et Anne Szulmajster. Leur logement comprend deux chambres, un salon, une cuisine et un grand atelier indépendant des pièces d'habitation.
Conservateur du patrimoine, service Patrimoines et Inventaire, Région Ile-de-France.