Dossier d’œuvre architecture IA94000558 | Réalisé par
Damm Paul (Rédacteur)
Damm Paul

Conservateur en chef du patrimoine, service Patrimoines et Inventaire, Région Île-de-France.

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Imatte Sarah (Contributeur)
Imatte Sarah

Stagiaire dans le service Patrimoines et Inventaire de la Région Île-de-France en 2016.

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Muller Henry (Contributeur)
Muller Henry

Stagiaire dans le service Patrimoines et Inventaire de la Région Île-de-France en 2019.

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  • diagnostic patrimonial
Siège d'Air France ou bâtiment 363
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • (c) Stéphane Asseline, Région Ile-de-France

Dossier non géolocalisé

Localisation

En 1959, Air France commande à Edouard Albert deux bâtiments pour l’aéroport d’Orly: le Centre de réapprovisionnement et d’armement commercial (CRAC, 1955- 1956) où étaient préparés les « plateaux-repas » de la compagnie et un bâtiment administratif pour le siège des bureaux de la compagnie sur l'aéroport d'Orly.(1958-1960). Achevé en dix-huit mois, le bâtiment administratif est inauguré en septembre 1960.

En janvier 1998 Air France quitte le bâtiment. En décembre de la même année le bâtiment est utilisé par AOM. Le groupe ADP récupère le bâtiment et décide en 2016 de le démonter. Le groupe ADP a fait don à la Cité du Patrimoine de certains éléments de la structure.

Chronologie du bâtiment établie par Sebastien Cherruet extraite de l'Etude historique du bâtiment n°363 à Orly – Aéroports de Paris étude réalisée en juin 2011 par Sébastien CHERRUET sous la direction de Jacques REPIQUET:

•1955 – 1956: Réalisation du Centre de Réapprovisionnement et d’Armement Commercial (CRAC) d’Air France, bâtiment 362. Edouard Albert architecte.

• Mars 1958 – juillet 1958: Avant-projet du bâtiment 363 (voir plans en annexe)

• Mars 1959: Sondage et début des travaux de terrassement

• 21 avril 1959: Terrassement en cours et mise en place du chemin de grue

• 14 mai 1959: Fondations en cours de réalisation

• Juin 1959: Montage de trois travées sur un niveau, probablement pour des essais

• 16 juin 1959: Les fondations sont terminées. Pose des rives métalliques sur la dalle du rez-de-chaussée. Ces rives permettront de raccorder les fondations à la structure métalliques des quatre niveaux en élévation.

• 23 juin 1959: Montage du premier portique composé de deux tubes métalliques reliés par quatre poutrelles d’acier. Le portique court sur toute la hauteur du bâtiment soit quatre niveaux

• 30 juin 1959: Les cinq premiers portiques sont assemblés. Ils accueilleront, une fois le bâtiment achevé, les couloirs centraux.

• 30 juin 1959: Deux travées de façade – avec des croix de Saint-André pour le contreventement sont assemblées aux portiques par des poutrelles d’acier. L’espace qui est définit entre ces travées et les portiques correspond aux futurs plateaux des bureaux.

• 23 juillet 1959: La structure métallique préfabriquée est progressivement mise en place à l’aide de chemin de grue longeant la façade.

• Août - Octobre 1959: Les planchers en béton sont coulés

• 26 octobre 1959: La dalle formant toiture est achevée. La grue est toujours visible sur le chantier.

• 12 décembre 1959: Les ouvriers posent depuis l’intérieur du bâtiment les allèges et les cadres

destinés à recevoir le remplissage aléatoire des façades.

• Mars 1960: Pose des vitres et des panneaux pleins des façades à l’aide de nacelles fixées au sommet du bâtiment.

• Mars - Septembre 1960: Aménagements intérieurs

• Septembre 1960: Fin du chantier, emménagement du personnel

• Janvier 1961: le bâtiment abrite 650 employés de la compagnie Air France, une extension portant ce nombre à 850 est envisagée

• Août 1985: Demande de permis de construire pour un élévateur à ciseaux (édicule à l’extrémité de l’aile Nord-Est)

• Mai 1961: une extension de 3000 m2 est toujours envisagée

• Janvier 1998: le bâtiment libéré par Air France

• Décembre 1998: la compagnie AOM occupe le bâtiment

• Juin 2000: projet d’abris pour 2 roues à implanter au Nord-Est du bâtiment 363 (réalisé)

• Novembre 2001: Incendie dans l’aile Nord du bâtiment (1er étage).

• 2011: le bâtiment partiellement occupé, aile Sud condamnée

• 2016: le bâtiment est démonté

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle , (détruit)
    • Principale
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Albert Edouard
      Albert Edouard

      Architecte.

      Diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 1937, il se passionne dès le début de sa carrière pour la préfabrication et les structures en tubes métalliques.

      En collaboration avec l’ingénieur Jean-Louis Sarf, il réalise en 18 mois pour l’Épargne de France l’un des premiers immeubles à structure tubulaire de Paris (1954-1955). L’année suivante, Air France lui commande deux bâtiments pour l’aéroport d’Orly : le Centre de réapprovisionnement et d’armement commercial (CRAC, 1955-1956) et un bâtiment administratif (1958-1960, démonté en 2016, certains éléments seront conservés et exposés à la Cité du Patrimoine). Ce dernier, conçu avec l’ingénieur Sarf, est qualifié par la critique « d’élégante synthèse des solutions modernes ». Au même moment, il construit avec Sarf le premier gratte-ciel parisien, la tour Albert ou tour Croulebarbe (1958-1960). En 1962, André Malraux lui confie la réalisation de la faculté des sciences de Jussieu qui est terminée en 1971, après sa mort.

      L’architecture d’Édouard Albert est caractérisée par sa finesse et sa légèreté. Il partage avec son ami Jean Prouvé le gout pour l’expérimentation de techniques nouvelles.

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      architecte urbaniste attribution par source

La description du siège d'Air France à Orly est extraite de l'Etude historique du bâtiment n°363 à Orly – Aéroports de Paris, étude réalisée en juin 2011 par Sébastien CHERRUET sous la direction de Jacques REPIQUET.

"Le bâtiment conçu par Edouard Albert est implanté sur un terrain d’environ 8000 m2 situé au nord de l’aérogare conçue par Henri Vicariot. En plan, le terrain reprend la trame orthogonale définie par l’implantation de l’aérogare. En revanche, à l’est, le terrain jouxte l’ancienne route nationale n°7 qui forme une diagonale rompant le tracé orthogonal4. L’immeuble d’Air France s’implante en cohérence avec le nouveau tracé. Il respect ainsi la trame définie au sud par l’immeuble de Vicariot et au nord par la centrale thermique et un centre hôtelier distant de quelques dizaines de mètres. Une voie borde les quatre côtés de ce terrain relié directement à la route nationale et à la principale aérogare. Au sol le bâtiment occupe une superficie de 2800 m2. Les deux ailes - au nord et au sud – sont reliées par une passerelle.

(...)

La commande était soumise à un programme strict en raison des contraintes liées au trafic aérien. Ainsi, le bâtiment ne pouvait excéder les trois étages et se devait être parfaitement insonorisé. Par ailleurs, Albert devait anticiper un éventuel agrandissement des lieux, destinés à accueillir, à terme, près de huit-cents employés.

Le plan d’ensemble, en forme de H, s’explique par des raisons pratiques. Le bâtiment devait pouvoir être agrandi de façon à abriter jusqu’à huit-cents employés. Les 14 000 m2 bâtis pouvaient ainsi être reliés par des murs pignons qui offriraient 3000 m2 supplémentaires.

En raison de l’environnement sonore extrêmement bruyant, Albert conçut un édifice parfaitement insonorisé et entièrement climatisé. L’isolation phonique était rendue possible par des plafonds acoustiques et des vitres Thermolux, athermiques, en glace épaisse, posées dans des châssis métalliques en acier inoxydable. Tous les matériaux qui composent la façade ont été choisis pour leur stabilité aux agents atmosphériques et à la corrosion, ainsi que pour leur facilité d'entretien et leur aspect.

Pour contrebalancer à cette architecture industrielle aux lignes strictes, Albert fit grand usage de bois tropicaux cirés, tant pour l’habillage des façades que pour le mobilier. Le hall d’entrée fut décoré de six mosaïques en pâte de verre, qui ont été détruites au cours de la décennie suivante.

"Le programme prévoit:

1) Les bureaux d’administration proprement dits

2) Une salle des mouvements d’avions avec liaison Air-Sol

3) Une salle de télétypes

4) Un central téléphonique desservant toute la zone Sud de l’aéroport

5) Un local « Edition » (Imprimerie, Photogravure, etc.)

6) Une cuisine pouvant servir environ 1000 repas

7) Un restaurant de 400 places environ

8) Un service médical complet

9) Divers services sociaux

10) Des archives

11) Toutes les annexes nécessaires aux équipements particulièrement complets"

  • Murs
    • acier mur-rideau
    • verre
  • Plans
    plan régulier en H
  • Couvrements
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • État de conservation
    détruit

Bibliographie

  • CHERRUET Sébastien dir. REPIQUET Jacques, Etude historique du bâtiment n°363 à Orly – Aéroports de Paris, Etude, juin 2011.

  • CHERRUET Sébastien, Édouard Albert : vers une architecture spatiale, Éditions du Patrimoine Centre des monuments nationaux, 2017.

  • MARREY Bernard, Édouard Albert, Paris, Éditions du Centre Pompidou, 1999.

Périodiques

  • PASCAUD S., « Le bâtiment administratif d’Air-France à Orly, Elégante synthèse de solutions modernes », Acier Stahl Steel, n°6, juin 1961 vol 26, p. 261-268.

  • « Bâtiment administratif d’Air France à Orly », L’Architecture d’aujourd’hui, n°82, février-mars 1959, p.30-31.

  • « Bâtiment administratif d’Air France à Orly », l’Architecture d’aujourd’hui, n°95, avril-mai, 1961, p.30-31.

  • Techniques et architecture, série 21, n° 6, septembre 1961 : numéro spécial Aéroport de Paris Orly :

    COT Pierre D., "préface", p. 41.

    VICARIOT Henri, "Les nouvelles installations terminales – conception et architecture", p. 43-48.

    "L’Aérogare", p. 52-92.

    "La gare de fret", p. 93-94.

    "Le bâtiment administratif d’Air France", p. 95-99.

    "Le centre de ravitaillement et d’armement commercial", p. 99.

    "Les bâtiments techniques", p. 100-105.

    "Les équipements généraux", p. 106-115.

  • « Le bâtiment administratif d’Air France », Techniques et architecture, n°6, septembre 1961, p.95-99.

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2016, 2017, 2018, 2020, 2021, 2022
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Damm Paul
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Imatte Sarah
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Muller Henry
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Stagiaire dans le service Patrimoines et Inventaire de la Région Île-de-France en 2019.

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