Dès 1951, la municipalité de Drancy entreprend des démarches pour acquérir un terrain de 2 hectares afin d’y bâtir un complexe sportif. Le site choisi est compris entre le centre de Drancy et le quartier de La Muette, dans une zone en cours d’urbanisation. Le programme du complexe sportif comprend alors un ensemble de quatre bassins couverts et des installations de plein air, composées d’un bassin de 50 m x 20 m, d’un bassin de plongée, d’une pataugeoire, de plage, d’aire de jeux, de terrains de tennis, etc.
L’opération aboutit en 1964 après de longues tractations budgétaires avec l’État concernant le financement de la construction du centre nautique. Les plans sont établis en 1963 par les architectes Charles Bouillard et Roger-Louis Marcoz et les travaux débutent en 1966. L’équipement ouvre au public le 23 juillet 1968 et est inauguré solennellement en octobre suivant.
Le complexe sportif se compose de deux bâtiments reliés par une galerie vitrée. Le premier, rectangulaire, accueille les services annexes et le second, de plan circulaire, abrite les bassins couverts. Le hall des bassins est couvert d’une imposante coupole de 47 m de diamètre constituée d’une résille de tubes d’acier assemblés par soudage. La charpente légère repose sur un anneau circulaire supporté par 24 poteaux tubulaires en V. L’allègement des structures porteuses a permis de vitrer entièrement la paroi de ce bâtiment. Un soin particulier a été apporté aux équipements de natation. Les bassins sont revêtus d’acier chromé et l’éclairage électrique, la nuit venue, met en valeur la structure en verre et acier de l’ensemble.
En septembre 1969, un an après l’inauguration du stade nautique, les architectes reçoivent de la Commission spéciale du ministère de l’Éducation nationale et du secrétariat d’État à la Jeunesse et aux Sports un agrément pour le modèle d’une piscine ronde couverte d’une charpente métallique en treillis d’un diamètre de 47 m dont le stade nautique de Drancy peut être considéré comme le prototype. Le plan de la piscine a d’ailleurs inspiré d’autres architectes comme Louis Blanchet qui réalise la piscine olympique intercommunale de Saint-Germain-en-Laye (1969). Fort de ces qualités techniques, esthétiques et de sa valeur de marqueur historique de l’architecture sportive, le bâtiment reçoit en 2023 le label « Architecture contemporaine remarquable » (ACR), attribué par le ministère de la Culture.
