Conservatrice au service Patrimoines et inventaire d'Ile-de-France
Chargé du recensement et de la protection au titre des Monuments historiques
Conservation régionale des monuments historiques, DRAC Ile-de-France
- patrimoine de la villégiature, villégiature en Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Ile-de-France
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Commune
Saint-Ouen-sur-Seine
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Adresse
12 à 46 rue Albert Dhalenne
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Cadastre
2022
G
122
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Précisions
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Dénominationschâteau
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Précision dénominationmaison de plaisance, villégiature
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AppellationsChâteau de Saint-Ouen
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Destinationschâteau
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Parties constituantes non étudiéesparc
Cette maison de plaisance, dont l'achèvement fut inauguré 2 mai 1823, date anniversaire de la Déclaration de Saint-Ouen (du 2 mai 1814, par laquelle le Comte de Provence, futur Louis XVIII, annonce la Restauration de la monarchie), se dresse à l'emplacement d'un château construit en 1664-1672 par Antoine Le Pautre pour Joachim Seiglières de Boisfranc, surintendant des finances du duc d'Orléans. Le château, en très mauvais état, et son domaine, furent achetés en 1821 par l'architecte Jean Jacques Marie Huvé, pour le compte de Louis XVIII. La construction d'un nouveau château néo-classique, destiné à la favorite du roi, Zoé Victoire Talon, comtesse du Cayla, fut entreprise sur les ruines du château de Boisfranc.
Huvé et Louis XVIII, très impliqué semble-t-il dans la conception du château, firent appel aux plus grands noms du moment : Thomire et Feuchère, entre autres, pour les bronzes, Odiot pour des pièces d'orfèvrerie, Pierre-Antoine Bellangé pour le mobilier, aujourd'hui en partie conservé au château de Maisons-Laffitte. Pigalle réalisa un buste de la comtesse et le Baron Gérard livra six tableaux, les Quatre saisons, pour le salon de billard, un portrait de Louis XVIII et un autre de Mme du Cayla et ses enfants.
Mme du Cayla vécut à Saint-Ouen en alternance avec son hôtel parisien jusqu'à sa mort, en 1852. Le parc, qui descendait autrefois jusqu'à la Seine, fut transformé et morcelé par ses différents usages et propriétaires successifs. Hippodrome de 1878 à 1917, le parc accueillit ensuite des activités industrielles ainsi que les logements des ouvriers de la future société Alstom, qui installa son siège social dans le château. La ville de Saint-Ouen fit l'acquisition du château en 1959, converti en musée jusqu'en 2005. Le château de Saint-Ouen est aujourd'hui le conservatoire de musique de Saint-Ouen.
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Période(s)
- Principale : 1er quart 19e siècle
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Dates
- 1821, daté par source
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Auteur(s)
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Auteur :
Huvé Jean-Jacques-Mariearchitecte des Bâtiments civils attribution par sourceHuvé Jean-Jacques-MarieCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
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Auteur :
Ce château de forme cubique, d'inspiration palladienne, est d'une sobriété extérieure toute néo-classique. Les quatre façades, rigoureusement symétriques et quasiment identiques, présentent cinq travées sur trois étages carrés. La hiérarchie des niveaux se traduit par une simplification et un rétrécissement des ouvertures. Les porte-fenêtres du rez-de-chaussée, en plein cintre, séparées par des pilastres à chapiteaux doriques portant un entablement qui court sur les quatre façades, laissent place au premier étage à des fenêtres rectangulaires surmontées d'une corniche. Le deuxième étage, en demi-niveau, n'est plus animé que de simples baies carrées. Les façades sud et nord du château (en réalité orientées sud-est et nord-ouest) ne se distinguent des façades latérales que par la présence à la travée centrale d'un porche à colonnes doriques surmonté d'un balcon à balustres. Le toit en pavillon, presque plat, surmonte une corniche à modillons.
Le porche de la façade sud donne accès à la galerie d'entrée, formée de trois travées à grandes baies symétriques en plein cintre. Côté droit, les deux premières ouvrent largement sur le hall et son escalier monumental ; la dernière donne accès à un escalier de service. Côté gauche, les deux premières travées sont composées de baies feintes pour ménager la symétrie, tandis que la dernière ouvre sur la salle à manger. L'escalier monumental se déploie dans l'angle est du château sur la double hauteur. Conformément à la théorie de la progression de l'ornement de Blondel, l'entrée a reçu un décor architecturé d'une grande sobriété, avec un faux appareil de pierre de taille, des fenêtres sans encadrement, simplement ornées de garde-corps intérieurs similaires à la rampe de l'escalier. Celle-ci est en bronze doré et fonte d'acier. Les barreaux sont retenus deux à deux par des équerres en bronze doré et sculpté à protomé de lion. Un carrelage de marbre blanc à cabochons noirs complète le décor très minéral de cette entrée.
Le rez-de-chaussée accueille les espaces de réception. Perpendiculairement à la galerie se déploient, sur toute la moitié nord du rez-de-chaussée, le vaste salon de billard et le salon doré attenant (côté est). A l'exception des quatre peintures qui étaient incluses dans les boiseries du salon de billard, exécutées par le baron Gérard sur le thème des saisons, l'ensemble des décors du rez-de-chaussée est conservé. Il se caractérise par la grande homogénéité d'un décor architecturé globalement très sobre. Au centre du parquet du salon du billard est matérialisé son emplacement rectangulaire. Le parquet, un savant assemblage à point de Hongrie retourné en tous sens, est renforcé au niveau des pieds par six carreaux de marbre blanc. Le petit salon attenant présente un décor similaire au grand salon, scandé de baies cintrées qui sont ici encadrées de pilastres à chapiteaux corinthiens. Ce salon arbore une plaque commémorant la Déclaration de Saint-Ouen. Le décor de la salle à manger, qui s'étend côté ouest, est constitué de douze colonnes dégagées et surélevées en faux marbre, qui encadrent les ouvertures cintrées. Les portes sont plaquées de loupe d'orme.
Le premier étage, qui ne présente presque plus aucun élément de décor, possède toujours sa distribution d'origine.
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Murs
- calcaire moyen appareil
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Toitsardoise
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Plansplan centré
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Étagessous-sol, rez-de-chaussée, 2 étages carrés
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Couvrements
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Élévations extérieuresélévation ordonnancée
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Couvertures
- toit en pavillon
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Escaliers
- escalier intérieur : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie, cage ouverte
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Typologies(1er quart 19e siècle)
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Techniques
- décor stuqué
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Précision représentations
Plafonds à décors stuqués dans la salle à manger, le salon de billard et le salon doré.
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Statut de la propriétépropriété de la commune
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Protectionsclassé MH, 2019
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Précisions sur la protection
Le château, à l'exclusion des parties classées (cad. G 19) : inscription par arrêté du 28 septembre 1961 - Les salles du rez-de-chaussée (cad. G 19) : classement par arrêté du 16 juin 1965 ; Le château en totalité, y compris la galerie périphérique située en sous-sol et le sol qui constitue sa couverture, tel que figurant cerné de rouge dans le plan annexé à l'arrêté (cad. G 122) : classement par arrêté du 9 mai 2019
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Référence MH
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
- (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France
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Bibliographie
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POISSON, Georges (dir). Dictionnaire des monuments d'Île-de-France. Paris : Hervas, 1999.
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Jérôme Bohl, "Château de Saint-Ouen", in Jacques Moulin (sous la dir.), Architectures en Seine-Saint-Denis, Société française d'archéologie, Paris, 2020, pp. 161-176. INHA 1049.S45 MOUL 2020
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Hélène Guéné, « Château et maisons de campagne. Les raffinements de l’éclectisme », in Visconti, 1791-1853, catalogue d’exposition, Paris, mairies des Ier et VIe arrondissements, 1991, p. 212-219.
INHA NY VISC13.A3 1991
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Roselyne Bussière, Marianne Métais, Châteaux, villas et folies, Villégiature en Ile-de-France, Région Île-de-France, lieux-dits Editions, 2024,
Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.
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Conservation régionale des monuments historiques, DRAC Ile-de-France
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