Dossier d’œuvre architecture IA93000551 | Réalisé par
Pouvreau Benoît (Rédacteur)
Pouvreau Benoît

Chargé de mission, Département de Seine-Saint-Denis, Service du patrimoine culturel.

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  • opération d'urgence
cité de la Muette
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
  • (c) Conseil général de Seine-Saint-Denis

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Drancy
  • Commune Drancy
  • Lieu-dit quartier de la Muette
  • Adresse avenue Jean-Jaurès , rue Arthur-Fontaine , rue Auguste-Blanqui
  • Cadastre BZ104  ; BZ154  ; BZ54  ; BZ52  ; BZ103
  • Dénominations
    cité
  • Appellations
    de la Muette
  • Parties constituantes non étudiées
    immeuble, sous-sol

Envisagé sur le terrain de la Muette, acquis en 1925 par l'Office public d'HBM de la Seine (OPHBMS), le projet débute en 1929, confié aux architectes Eugène Beaudouin et Marcel Lods. Ils sont remarqués pour la cité du Champ des Oiseaux à Bagneux, débutée en 1927 où ils expérimentent la préfabrication industrialisée sur place avec l'ingénieur Eugène Mopin, et allient structure métallique et parement de béton pour 800 logements. Pour les 1.250 logements de la cité de la Muette, le chantier est rationalisé au maximum et les usines de préfabrication sont édifiées sur place. Ils renouent avec Mopin et font appel à Jean Prouvé pour réaliser l'ensemble des portes et fenêtres. Initialement, seules des barres sont prévues puis, courant 1931, 5 tours de 15 étages, de près de 50 m de hauteur, accueillent 280 logements HBM améliorés. Les 970 autres logements, HBM ordinaires, sont dans les barres en peigne, en redent ou en about réparties sur le terrain dans une composition très étudiée. En 1933, un immeuble de 4 étages, en forme de « U », ouvert au sud, réunit 360 logements. Unique en son genre, beaucoup publiée et visitée à ce titre, d'un confort rare pour l'époque, la cité de la Muette subit les conséquences de la crise économique dans sa réalisation. Le gouvernement gèle les crédits de la Caisse des dépôts et consignations affectés au financement du logement social. Des équipements sociaux, sportifs, culturels et cultuels attendus, seul le groupe scolaire est maintenu grâce au soutien de la nouvelle municipalité communiste. En 1936, gratte-ciel et peignes sont mis en location alors que redents et U restent inachevés. Mal-aimés et loués relativement cher dans le contexte de crise, « les premiers gratte-ciel de la région parisienne » trouvent peu de locataires. Confronté à trop de vacances, l'Office cède à l'offre du Ministère de la Défense et de la Guerre pour loger les gardes républicains mobiles (GRM) et leurs familles. Ils s'installent à la Muette fin 1938, comme dans d'autres cités d'HBM également mises en difficulté. En juin 1940, Le fer à cheval, ou U, est transformé en camp pour des prisonniers de guerre français, puis en camp d'internement des ressortissants de puissances ennemies, en l'occurrence des civils britanniques, canadiens et américains. En août 1941, le camp change à nouveau d'affectation dans le cadre de la politique allemande de représailles des « menées judéo-bolchéviques ». Les juifs étrangers de l'est parisien raflés entre le 20 et le 25 août y sont internés, surveillés par des gendarmes et policiers français. A partir de juillet 1942, le U devient camp de rassemblement et de déportation pour l'ensemble de la France. De juillet 1942 à août 1944, les convois se succèdent. Sur 76.000 juifs déportés de France, 63.000 sont partis de Drancy, essentiellement vers Auschwitz-Birkenau depuis les gares du Bourget-Drancy et de Bobigny à partir de juillet 1943.En 1949, seul le U retrouve sa vocation de logement social. Les gendarmes sont maintenus dans les lieux jusqu'en 1976 quand tours, peignes et redents sont détruits par le Ministère de la Défense pour y construire une caserne. En 1980, lors de la construction du gymnase qui jouxte la cité et le groupe scolaire est découvert un tunnel creusé par les internés en septembre 1943.Le 25 mai 2001, la cité est classée Monuments historiques en tant que « réalisation architecturale et urbanistique majeure du XXème siècle [...] et en raison également de son utilisation durant la deuxième guerre mondiale d'abord comme camp d'internement, puis comme camp de regroupement .avant la déportation, qui en fait aujourd'hui un haut lieu de la mémoire nationale ». Le 6 mai 2002, le classement du tunnel fait l'objet de précisions cadastrales nécessaires à sa protection.

Cité constituée de cinq tours de quinze étages et de barres de deux à quatre niveaux en peignes et redents. Un bâtiment en fer à cheval parachève l'ensemble en 1934. Il n'en reste aujourd'hui qu'un immeuble de quatre étages formant un U autour d'une cour.

  • Murs
    • béton
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan régulier en U
  • Étages
    4 étages carrés
  • Couvrements
    • dalle de béton
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • État de conservation
    état moyen
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public départemental
  • Protections
    classé MH, 2001/05/25
    classé MH, 2002/05/06
  • Précisions sur la protection

    immeuble ; cage d'escalier ; cour ; sous-sol ; tunnel ; élévation

Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2011
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
(c) Conseil général de Seine-Saint-Denis
Pouvreau Benoît
Pouvreau Benoît

Chargé de mission, Département de Seine-Saint-Denis, Service du patrimoine culturel.

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