L'usine de pelleterie, couperie et teinture Léonard Chapal s'installe à Montreuil en 1857. Le bâtiment administratif d'entreprise de la rue de Vincennes est construit à cette date. En 1861, lui est adjointe une unité de lustrage. En 1893, l'usine est vendue à Emile Chapal. La production atteint dès 1894 18 millions de peaux par an, soit un tiers de la production française. Elle comprend le coupage du poil pour la chapellerie, la teinture des peaux de lapins et de rats musqués pour la fourrure et la teinture à façon des pelleteries. A cette date, un nouveau procédé de mécanisation de l'épilation est breveté par Dresdner et Emile Chapal. Ce dernier procède en 1895 à l'extension des ateliers aux n° 9 et 14 rue Kléber, ainsi qu'à la construction d'un pavillon au n° 7 de la rue du Sergent-Bobillot. Le n° 9 rue Kléber est incendié en 1909 et reconstruit en 1910 et 1911 sur les plans des architectes Plisson et Testel d'une part, et Eugène Coutereaud, d'autre part. Deux ateliers y sont ajoutés en 1920 et 1928, sur les plans de Charles Plisson. Entre 1922 et 1924, celui-ci signe aussi les travaux d'agrandissement et d'embellissement du n°14 rue Kléber, ainsi qu'en 1924, la construction de l'atelier ouest du site de la rue de Vincennes. En 1958, une partie du site est louée à différentes entreprises. Le dépôt de bilan et la fermeture ont lieu en 1968. La partie nord du site (9 rue Kléber) est détruite après la fermeture. Actuellement le bâtiment administratif d'entreprise abrite encore les bureaux de la société anonyme Chapal, spécialisée dans la fabrication et la vente en gros de vêtements de cuir et de peau. Les autres locaux ont été reconvertis à l'usage d'hôtel industriel, de logements et d'ateliers d'artistes.
En 1861, l'entreprise dispose d'une chaudière et d'une machine à vapeur d'une force motrice de 15 ch ; en 1906, d'une unité produisant 150 ch et actionnant un foulon à broyer, des tonneaux à dégraisser, des roues à battre les peaux, ainsi que des machines à raser, à tendre, à épiler et à couper le poil.£La peausserie emploie 25 ouvriers en 1872, 400 en 1906, 191 en 1954. Le personnel est en majorité féminin.
ingénieur d'études chargé de l'inventaire du patrimoine industriel en Ile-de-France de 1999 à 2001.