Dossier d’œuvre architecture IA92000314 | Réalisé par
Le Bas Antoine
Le Bas Antoine

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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Richard Gaétan (Contributeur)
Richard Gaétan

Elève-conservateur du patrimoine, en stage au conseil régional d'Ile-de-France de septembre à décembre 2024.

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  • inventaire topographique
Eglise Paroissiale Stella-Matutina
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Laurent Kruszyk, Région Île-de-France

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Saint-Cloud
  • Commune Saint-Cloud
  • Lieu-dit Montretout
  • Adresse 1 place Henri Chrétien
  • Cadastre 1987 AN 280
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Stella-Matutina

Le plateau de Montretout s’urbanise dans les années 1950, et sa population croît rapidement. Ces nouveaux habitants, regrettant l’éloignement de l’église paroissiale Saint-Clodoald, commencent à se rassembler le dimanche dans l’école Saint-Joseph (rue Emile Verhaeren)[1]. Répondant à une demande des fidèles, le curé de Saint-Cloud, le chanoine Henri Collin et Monseigneur Renard, évêque de Versailles, prennent alors la décision d’édifier une nouvelle église pour ce nouveau quartier. En 1958, le conseil municipal concède par un bail emphytéotique de 99 ans un terrain de 1300 m², situé au croisement de l’avenue du Maréchal Foch et la rue Ernest Tissot, à l’Association diocésaine[2]. L’emplacement est alors occupé par un verger et les élèves de l’école Saint-Joseph viennent y faire de la gymnastique. L’Association des amis de l’église de Montretout (Adadem) est fondée en 1960 pour soutenir le projet. Après un concours, le projet des architectes Alain Bourbonnais (1925-1988) et Thierry Bouts est retenu en 1960. Le permis de construire est délivré en 1961 et la première pierre de l’édifice est posée le 1er juin 1962. Une messe est célébrée dans la crypte pour Noël 1963 et à partir de cette date, les messes dominicales y sont célébrées et le catéchisme et autres activités peuvent s’y dérouler[3].  L’église est inaugurée le 3 avril 1965[4].

[1]  LE BAIL Emmanuelle (dir.), EVENO Anaïs, Du côté de Saint-Cloud : ville princière, royale et impériale, 2017, p.96.

[2] Archives municipales de Saint-Cloud, 28W 221, lettre du maire de Saint-Cloud au directeur départemental du ministère de la Construction, 23 mars 1961.

[3] Paroisse de Saint-Cloud, « Stella Matutina » [en ligne], consulté le 4 octobre 2024, disponible sur : <https://paroissestcloud.fr/stella-matutina/>.

[4]  Bulletin municipal de la ville de Saint-Cloud n°98, janvier-mars 1965, p.4.

Sur le plateau de Montretout, où les parcelles n’excèdent que rarement une vingtaine de mètres de largeur, l’église Stella Matutina s’élève sur un vaste parvis qui constitue la seule véritable place du quartier. Le plan centré de cette église évoque, comme son élévation, le vocable de l’édifice : l’étoile du matin. Elle a en effet « l’allure d’une gigantesque cocotte en papier », dont le modèle est vraisemblablement inspiré par la synagogue Beth Sholom de Philadelphie, édifiée par Frank Lloyd Wright entre 1954 et 1959[1]. Conformément au vœu de l’architecte, l’église est conçue en un volume unique, se déployant selon trois directions spirituelles : « Invitation et accueil de l’homme de la rue en un geste généreux parti du cœur de l’enceinte : l’Auvent. Rassemblement de la Communauté paroissiale autour de son Foyer culturel, sous un manteau protecteur : l’Abri. Jaillissement d’un mouvement du toit en un signal tendu vers le ciel : la Flèche »[2]. Un parvis surélevé conduit à l’édifice dont le plan en étoile à cinq branches est délimité par un mur de béton armé. Celui-ci est percé à hauteur d’appui par de petits oculi en forme de mandorle. L’espace intérieur s’organise autour du chœur, situé au centre de l’édifice et surélevé sur un emmarchement, lui-même dominé par une tribune axiale du côté nord. Le pourtour de l’église est rythmé par quatre chapelles rayonnantes, formant les branches de l’étoile. Neuf arêtiers de bois lamellé collé prennent appui sur des dés de bétons intégrés au mur. Ces arêtiers convergent vers un poinçon, formant ainsi une charpente pyramidale et supportent l’enveloppe extérieure au moyen de liens moisés en bois lamellé collé également. Cette enveloppe extérieure est composée de neuf autres arêtiers, ancrés dans les mêmes dés de bétons, mais formant une pyramide plus verticale que celle de la charpente. Ces arêtiers portent un voligeage sur lequel sont fixés de grandes feuilles de cuivre assemblées au moyen de joints-debout et qui forment la toiture. Cette charpente est l’œuvre du compagnon charpentier Raoul Vergez, également connu sous le nom de « Béarnais ». Le volume unique de l’édifice est éclairé par 423 m² de surface vitrée. Les vitraux sont réalisés par Léon (dit Claude) Blanchet en 1964, qui a aussi dessiné les verrières de l’église Saint-Martin de Bichancourt (Aisne) entre 1956 et 1957, et ceux de Notre-Dame de la Résurrection du Chesnay (Yvelines) entre 1969 et 1971. Les vitraux de Stella Matutina se répartissent en trois groupes. Les premiers forment de grandes verrières triangulaires se substituant par endroit aux lames de cuivre du toit sur les versants sud. Ils apportent un éclairage zénithal permettant d’éclairer la charpente de teintes tantôt rouges tantôt bleues. D’autres verrières, également triangulaires, sont aménagées à l’aplomb des chapelles rayonnantes, entre le toit et le mur, ainsi qu’au-dessus de la tribune et en surplomb du parvis. Ces verrières sont presque exclusivement en verre blanc, à l’exception de celle de la tribune, teintée de rouge, ainsi que la grande verrière ouvrant côté sud aux tons jaunes et bleutés. Les derniers ferment les petits oculi en forme de mandorle ouverts dans le mur, notamment sur la façade sud. Ainsi que le souligne l’étude des vitraux de la petite couronne, la forme triangulaire des verrières semble constituer un cas isolé pour les années 1960 dans les Hauts-de-Seine[3]. La porte d’entrée et son tambour ont par ailleurs été modifiés à la fin des années 2000 et ont reçu en 2008 des verres thermoformés réalisés par les ateliers Jacques Loire[4]. En sous-sol, de nombreuses salles paroissiales ont été aménagées, ainsi qu’une grande salle qui sert de crypte.

 

[1] Antoine Le Bas, Des sanctuaires hors les murs : églises de la proche banlieue parisienne 1801-1965, Cahiers du patrimoine, Éditions du Patrimoine, 2002, p. 24.

[2]  Archives municipales de Saint-Cloud, 28W 221, note liminaire au projet d’Alain Bourbonnais, 1960-1962.

[3] Laurence de Finance, Un patrimoine de lumière, 1830-2000, Verrières des Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Cahiers du patrimoine, Editions du patrimoine, 2003, p. 232.

[4] Ateliers Jacques Loire, « Saint-Cloud, église Stella Matutina » [en ligne], consulté le 8 octobre 2024, disponible sur : < https://ateliers-loire.fr/fr/jacques-loire-saint-cloud-eglise-stella-matutina.php>

  • Murs
    • béton béton armé
  • Toits
    cuivre en couverture
  • Plans
    plan centré
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Techniques
    • vitrail
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    charpente

Documents d'archives

  • Construction de l'église Stella Matutina, 1958-1965, Archives municipales, Saint-Cloud, 28W 221

    Archives municipales, Saint-Cloud : 28W 221

Bibliographie

  • Antoine Le Bas Des sanctuaires hors les murs : églises de la proche banlieue parisienne 1801-1965, Cahiers du patrimoine, Éditions du Patrimoine, 2002, p. 24.

  • Laurence de Finance, Un patrimoine de lumière, 1830-2000, Verrières des Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Cahiers du patrimoine, Editions du patrimoine, 2003, p. 232.

  • LE BAIL Emmanuelle (dir.), EVENO Anaïs, Du côté de Saint-Cloud : ville princière, royale et impériale, Saint-Cloud, 2017, p. 140 et 141.

Périodiques

  • Bulletin municipal de la ville de Saint-Cloud n°98, janvier-mars 1965, Archives municipales, Saint-Cloud, 27W 5.

    Archives municipales, Saint-Cloud : 27W 5
Date(s) d'enquête : 1995; Date(s) de rédaction : 1996, 2024
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Le Bas Antoine
Le Bas Antoine

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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Richard Gaétan
Richard Gaétan

Elève-conservateur du patrimoine, en stage au conseil régional d'Ile-de-France de septembre à décembre 2024.

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