Dossier d’œuvre architecture IA77001065 | Réalisé par
Hourdebaigt Cindy (Rédacteur)
Hourdebaigt Cindy

Stagiaire au service Patrimoines et Inventaire de la Région Île-de-France, de novembre 2022 à février 2023.

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Lassère Odile (Contributeur)
Lassère Odile

Chef du service Etude et Développement du patrimoine du Département de Seine-et-Marne, de 2002 à 2012.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel et artisanal des communes de la vallée de la Seine en Seine-et-Marne
Montereau-Fault-Yonne - Corderie Canal
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Philippe Ayrault, Région Ile-de-France

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Seine-et-Marne - Montereau-Fault-Yonne
  • Commune Montereau-Fault-Yonne
  • Adresse 21-23 rue de la Pépinière-Royale
  • Cadastre 2000 AV 172, 173, 174
  • Dénominations
    corderie
  • Appellations
    Ets Canal, puis Canal et fils (1924-1989), puis corderie Clément (1989-1996)
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, aire des matières premières, aire des produits manufacturés, logement patronal, bureau, cour

La première corderie Canal, pourvue d’un atelier de 50 mètres de long, s’installe à Montereau-Fault-Yonne en 1910 dans la Grande-Rue (aujourd’hui rue Jean-Jaurès). Déplacée en 1924 dans un quartier d’ateliers à proximité de la Seine, sur un terrain de 7762 m², l’entreprise Canal & Fils se spécialise dans les cordages câblés et tressés en fibres végétales ou synthétiques. La production est d'abord destinées aux activités agricoles et à l’industrie du bâtiment (pour les échafaudages et les cordes à poulies). Endommagée durant la Seconde Guerre mondiale, l'usine est réparée et oriente sa production vers de nouveaux débouchés dans l’industrie sidérurgique et les houillères de l’Est, le bâtiment mais aussi l’équipement de la marine fluviale. En 1950, elle se diversifie dans les cordages en fibres synthétiques polyamide, polyester, polypropylène et polyéthylène. De dix ouvriers en 1940, Canal compte jusqu’à quarante-neuf salariés en 1980, avant l’effondrement de la sidérurgie lorraine, qui entraîne une chute de la production et une réduction des effectifs à vingt-cinq salariés. Cédée en 1989 à la corderie Clément de Bagneux, toujours en activité, la production se poursuit à Montereau jusqu’en 1996, date à laquelle la fabrication de cordages est définitivement transférée à Bagneux. Canal SARL se diversifie alors dans le commerce de matériel horticole pour les grossistes. Les établissements Canal ont livré jusqu’à 500 tonnes de cordages par an [1] et constituaient l’une des dernières corderies d’Île-de-France.

[1] Entretien avec Bertrand et Jean-Paul Canal, membres de la famille Canal, 5 avril 2012.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle

Outre un logement patronal et des bureaux, la corderie Canal comporte deux hangars de production et deux espaces de stockage, l’un pour les matières premières, l’autre pour les produits finis. L’intérêt patrimonial du site tient à la singularité du hangar de 170 mètres de long et à l’outil de production encore en place à l’arrière du bâtiment. Utilisant le profil de la parcelle en lanière bien identifiée sur le cadastre, révélé par sa morphologie tout en longueur, le bâtiment présente une structure à poteaux et charpente en bois, couverte d’un toit à longs pans en tuiles plates mécaniques de l’entreprise Sachot de Montereau, prolongé par une couverture en tôle sur le côté sud. Ce hangar, entièrement ouvert pour permettre une bonne ventilation des vapeurs des colles utilisées dans la fabrication des cordes lisses, permet de produire des cordes de très grande longueur tout en restant à l’abri, le métrage des cordes fabriquées jusqu’à « 170 mètres » étant signalé sur le mur nord. Des cordes de 200 mètres pouvaient également être produites : pour ce faire, on déverrouillait la porte au fond de l’atelier, ouvrant sur un jardin familial, de façon à rallonger l’espace disponible. L’enquête orale, alliée à la description de la fabrication – à la main – des cordes et des câbles [1], permet de redonner sens aux vestiges techniques encore en place dans l’aire de cordier : le toronnage était effectué sur le rail de droite, le câblage sur le rail de gauche, où étaient successivement réalisées les opérations de polissage et de séchage des cordes lisses sur les poulies encore visibles. La confection des torons nécessitait l’utilisation d’un rouet, partie fixe à plusieurs crochets, et d’un carré, partie mobile composée d’un crochet pivotant fixé sur un chariot en bois sur roulettes avançant et reculant sur les rails d’une extrémité à l’autre du hangar. Une fois les torons torsadés, l’opération de câblage pouvait commencer. Le cordier veillait à ce que les torons ne s’emmêlent pas en les plaçant sur des chevalets ou séparateurs de torons, pièces en forme de T portant une rangée de dents pointées vers le haut. Maintenus séparés par ces chevalets, les torons, assemblés au nombre de trois, quatre ou six, composaient les cordes. L’intérêt patrimonial de la corderie Canal réside dans l’originalité de son architecture et de sa morphologie ainsi que dans la rareté de son patrimoine technique, valeurs redoublées par l’importance des témoignages oraux.

[1] Alfred Renouard, « Fabrication à la main des cordes et des câbles », dans Etudes sur la fabrication des cordes, câbles, ficelles et filins, Paris, Au journal L'Industrie textile, 2e éd., 1909, p. 188-196.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • bois pan de bois
    • brique
    • métal pan de métal
    • meulière enduit
  • Toits
    tuile mécanique, tôle ondulée
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Énergies
    • énergie électrique
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Dactylogrammes et manuscrits non publiés - Jean Marais, Eléments pour une histoire de Montereau 1848-1914, 1993, 320 p.

    Archives départementales de Seine-et-Marne, Dammarie-les-Lys : 100J1806
    p. 116
  • Témoignage de Messieurs Bertrand et Jean-Paul Canal, membres de la famille Canal, recueilli le 5 avril 2012 par Odile Lassère.

Bibliographie

  • Alfred Renouard, « Fabrication à la main des cordes et des câbles », dans Etudes sur la fabrication des cordes, câbles, ficelles et filins, Paris, Au journal L'Industrie textile, 2e éd., 1909.

    p. 188-196
  • Nicolas Pierrot et Nathalie Hubert (dir.), L'industrie au vert : patrimoine industriel et artisanal de la vallée de la Seine en Seine-et-Marne, Paris, Somogy éditions d'art, 2017, 295 p.

    p. 182-185
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2017, 2022
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
(c) Conseil départemental de Seine-et-Marne
Hourdebaigt Cindy
Hourdebaigt Cindy

Stagiaire au service Patrimoines et Inventaire de la Région Île-de-France, de novembre 2022 à février 2023.

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Lassère Odile
Lassère Odile

Chef du service Etude et Développement du patrimoine du Département de Seine-et-Marne, de 2002 à 2012.

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