Dossier d’œuvre architecture IA77001061 | Réalisé par
Lassère Odile (Contributeur)
Lassère Odile

Chef du service Etude et Développement du patrimoine du Département de Seine-et-Marne, de 2002 à 2012.

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Pierrot Nicolas (Contributeur)
Pierrot Nicolas

Conservateur en chef du patrimoine, en charge du patrimoine industriel, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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Hubert Nathalie (Enquêteur)
Hubert Nathalie

Chargée de développement du patrimoine, conservatrice déléguée des Antiquités Objets d'Arts, Département de Seine-et-Marne, Direction des politiques culturelles, Pôle accompagnement culturel et patrimonial des territoires.

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Hourdebaigt Cindy (Contributeur)
Hourdebaigt Cindy

Stagiaire au service Patrimoines et Inventaire de la Région Île-de-France, de novembre 2022 à février 2023.

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel et artisanal des communes de la vallée de la Seine en Seine-et-Marne
Montereau-Fault-Yonne - Société des aciéries de Montereau (SAM)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Département de Seine-et-Marne

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Seine-et-Marne - Montereau-Fault-Yonne
  • Hydrographies Seine (la)
  • Commune Montereau-Fault-Yonne
  • Adresse 36 rue de la Grande-Haie
  • Cadastre 2000 AN 14, 15, 16, 17, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 150, 201, 415
  • Dénominations
    usine métallurgique
  • Appellations
    Société des aciéries de Montereau SAM (1973-1993), puis Société des Aciers d'arMature du béton SAM (depuis 1993)
  • Parties constituantes non étudiées
    aciérie, laminoir, bâtiment administratif d'entreprise, atelier de réparation, aire des matières premières, pont bascule, atelier de fabrication, four industriel, aire des produits manufacturés, poste de chargement, terril

Montereau-Fault-Yonne est un centre métallurgique actif depuis le début du XXe siècle, spécialisé dans la fonderie et la transformation des métaux. La Société des aciéries de Montereau est fondée en 1973 par Willy Korf (1929-1990), industriel allemand et directeur de la société Korf Industrie und Handel Gmbh, et par la Société métallurgique de Normandie. Après la faillite de la société Korf en 1980, l'aciérie de Montereau dépend successivement de Sacilor en 1980, d'Unimétal en 1984, d'Allied Steel and Wire en 1995, et depuis 2000 du groupe italien RIVA [1]. Unique dans cette partie de la vallée de la Seine, la SAM est l'une des trois aciéries de seconde fusion d'Île-de-France avec ALPA, située sur la zone de Limay-Porcheville à Gargenville, et Iton Seine à Bonnières-sur-Seine. Elle présente encore aujourd'hui un intérêt technique majeur par la conservation de son activité d'origine d'aciérie au four électrique et de fabrication de fers à béton. Elle s'est diversifiée tout en augmentant sa productivité.

L'implantation d'une aciérie à four électrique sur la zone industrielle de Montereau (créée en 1964) est motivée par la proximité du marché parisien, tant pour l'approvisionnement en ferrailles que pour la consommation des fers à béton. Le site est idéalement desservi par la route, le chemin de fer, et l'eau, d'où le creusement d'une darse sur la Seine. Enfin, la centrale de Montereau et le poste haute tension du Chesnoy situés à proximité assurent une disponibilité suffisante en énergie électrique [2].

Les plans de fondation figurant en illustration de ce dossier sont établis en fin d'année 1973 [3]. La construction de l'usine s'étend quant à elle de mai 1974 à avril 1975, permettant une première coulée continue le 23 avril et un premier laminage à chaud le 30 avril [4]. Elle emploie 380 personnes en 1975, 399 en 1996 et 320 en 2012 [5].

Plan chronologique de la SAM et schéma simplifié de la chaîne opératoire. © Région Île-de-France. Dessin : Julien Delannoy, architecte DPLG Plan chronologique de la SAM et schéma simplifié de la chaîne opératoire. © Région Île-de-France. Dessin : Julien Delannoy, architecte DPLG

À son ouverture, l'usine se compose d'un parc à ferrailles extérieur, d’une aciérie abritant le four et la coulée continue (n°2 sur le plan figurant en illustration ci-dessus) ainsi que d’un atelier de laminage (n°3) et de dressage (n°4) situés perpendiculairement. L'approvisionnement en énergie électrique est assuré par un poste 220 kV et une sous-station électrique (n°5). À ces bâtiments principaux s'ajoutent les installations de dépoussiérage (n°6), une station de traitement des eaux (n°7), un atelier de maintenance (n°8) et un bâtiment administratif (n°9). Les laitiers d'aciérie sont traités au nord-est du terrain d'implantation de l'usine. Entre 1978 et 1985, diverses extensions sont apportées : la halle de laminage est étendue jusqu'à la darse tandis que dans le prolongement de l'atelier de dressage, une partie de la zone de stockage des bobines est couverte (n°11). De nouveaux bâtiments sont créés : une zone de stockage de produits réfractaires (n°12), un magasin central (n°13), ainsi qu'un restaurant d'entreprise (n°14). En 1992, l’aciérie connaît une extension vers le sud (n°15) permettant d’accueillir un nouveau four électrique bi-cuve de 100 tonnes [6]. Dans les années 1990-2000 sont édifiés un atelier de maintenance des engins (n°16), un nouveau bâtiment social et poste de garde (n°17). En 2003 et 2009, les installations de dépoussiérage pour le four électrique et la fosse de coulée sont agrandies.

[1] Site web RIVA Acier, profil SAM Montereau : https://www.rivaacier.com/fr/sites_de_production/sam-montereau/profil_sam_montereau

[2] J. de Miscault, "La Société des Aciéries de Montereau", Revue de métallurgie, Paris, vol.75, n°5 (mai 1977), p. 305-308

[3] Archives départementales de Seine-et-Marne, cote 2875W20 : SAM Montereau (Société des aciéries de Montereau) - Dossier d'installation de la mini aciérie, plans.

[4] J. de Miscault, ibid.

[5] Entretien avec Damien Ferrand, responsable du service qualité-sécurité-environnement à la SAM Montereau, 10 juillet 2014.

[6] Source : remonterletemps.ign.fr, "Photos aériennes", Montereau-Fault-Yonne, 1991-1992.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle , daté par source
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle , daté par source
    • Secondaire : 1er quart 21e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1973, daté par source
    • 1975, daté par source
    • 1978, daté par source
    • 1984, daté par source
    • 1992, daté par source
    • 2003, daté par source
    • 2009, daté par source
  • Auteur(s)

À l'extérieur (n°1 sur le plan figurant ci-dessus), le parc à ferrailles est un immense espace à ciel ouvert. Au nord des bâtiments, une aire de stockage accueille les bobines en attente d'expédition. La zone nord-est est dédiée au traitement des laitiers d'aciérie.

L'ensemble des bâtiments de l'usine - halle de fusion, halle de coulée, double halle pour le laminage et le trancannage – présente une ossature métallique fermée de bardage en tôle peinte. Un éclairage naturel y est ménagé latéralement à la base de la toiture à longs pans tandis que l'aération est assurée par des lanterneaux et de hautes fenêtres latérales.

L'aciérie (n°2 sur le plan figurant ci-dessus) se compose d'une halle de fusion abritant le four et d'une halle de coulée située dans le prolongement, organisée autour du four poche (ou four d'affinage) et de la coulée continue. Elle abrite deux ponts roulants d'une capacité respective de 60/75 tonnes et 20/32 tonnes. Perpendiculaire à l'aciérie se trouve la halle de laminage (n°3), flanquée d'une seconde halle pour le dressage (n°4) et le stockage des produits finis. Ces halles bénéficient d'extensions pour l'atelier de laminage et pour la zone de stockage des bobines au début des années 1980 (n°10 et 11). Longues de plus de 300 mètres, elles abritent chacune deux ponts roulants d'une capacité de 12 et 10 tonnes pour la première, et de 7,5 tonnes chacun pour la seconde. Dans ces enveloppes restées quasiment identiques, l'organisation générale et le processus de fabrication ont peu changé même si l'équipement des ateliers de l'aciérie et du laminage a été modernisé avec l’installation d’un four bi-cuve de 100 tonnes dans les années 1990 et d’un atelier de trancannage au début du XXIe siècle qui a remplacé l’activité de dressage.

L'aciérie étant encore en activité, les chercheurs ont pu observer lors de leur enquête menée en 2012, la chaîne opératoire suivante (matérialisée sur le plan ci-dessus). Les arrivages alimentant le parc à ferrailles extérieur se font principalement par camions (80%), puis par wagons (10%) et péniches (10%). Les charges en ferrailles, constituées dans les wagonnets, approvisionnent le four électrique à double cuve d'une capacité de 100 tonnes situé dans la halle de fusion. La fusion, provoquée par l'énergie électrique, est conduite par trois électrodes en graphite communes aux deux cuves, le mât d'électrodes permettant d'aller d'une cuve à l'autre. Un arc électrique puissant jaillit entre les électrodes et la température de coulée avoisine les 1 630 °C. L'acier est ensuite coulé dans une poche, elle-même transférée par chariot dans la halle de coulée puis transportée par le pont de coulée au four poche, qui alimente la coulée continue à une température de 1 580 - 1 600 °C. L'acier coule dans les lingotières de la machine courbe à six lignes, produisant des billettes d'acier d'une longueur de 14,8 mètres. Les billettes sont ensuite traitées dans la partie consacrée au laminage. Un parc à billettes permet leur stockage. Les fours de réchauffage, utiles à la préparation du laminage, les réchauffent à une température de 1 100 °C avant leur transformation dans le train de laminoir. Les bobines de fil sont ensuite entreposées dans le parc à bobines. Enfin, l'atelier de trancannage avec quatre lignes d'étirage permet d'enrouler les bobines de manière ordonnancée.

  • Murs
    • métal pan de métal essentage de tôle
    • béton béton armé
  • Toits
    métal en couverture
  • Étages
    rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans lanterneau
  • Énergies
    • énergie électrique achetée
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • SAM Montereau (Société des aciéries de Montereau) - Dossier d'installation de la mini aciérie, plans.

    Archives départementales de Seine-et-Marne, Dammarie-les-Lys : 2875W20
  • Documentation du Féru des Sciences, Jarville-la-Malgrange, Album photographique de l'inauguration de la SAM, 1975.

  • Musée de l'Histoire du fer, Jarville-la-Malgrange, Rapport de maîtrise sur la SAM, centre de formation Maurice Moreau, Metz, 1977.

  • Témoignage de Monsieur Damien Ferrand, responsable du service qualité-sécurité-environnement à la SAM Montereau, recueilli le 10 juillet 2014 par Odile Lassère.

Bibliographie

  • Nicolas Pierrot et Nathalie Hubert (dir.), L'industrie au vert : patrimoine industriel et artisanal de la vallée de la Seine en Seine-et-Marne, Paris, Somogy éditions d'art, 2017, 295 p.

    p.194-201

Périodiques

  • J. de Miscault, "La Société des Aciéries de Montereau", Revue de métallurgie, Paris, vol.75, n°5 (mai 1977), p. 305-308

Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2017, 2022
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
(c) Conseil départemental de Seine-et-Marne
Lassère Odile
Lassère Odile

Chef du service Etude et Développement du patrimoine du Département de Seine-et-Marne, de 2002 à 2012.

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Pierrot Nicolas
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Hubert Nathalie
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Hourdebaigt Cindy
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