• enquête thématique régionale, Architectures du sport en Ile-de-France
Piscine des Amiraux
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Stéphane Asseline, Région Île-de-France

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France
  • Commune Paris
  • Adresse rue des Amiraux , 6 rue Hermann-Lachapelle
  • Cadastre 2023 BW 133Informations d'accès en transport en commun : Métro 4 - Simplon / Métro 4, 12 - Marcadet - Poissonniers / Bus 302 - Championnet

La piscine des Amiraux s’inscrit dans un vaste immeuble de logements conçu par Henri Sauvage (1873-1932), célèbre architecte qui a traversé les courants de l’Art nouveau et de l’Art déco par d’importantes réalisations au premier rang desquelles on trouve la villa Majorelle de Nancy ou la Samaritaine à Paris.

En 1916, Sauvage et son collaborateur Charles Sarazin reçoivent la commande, par la Société des Habitations à Bon Marché (HBM) pour la Ville de Paris, de la construction d’un immeuble de logements doté, à l’origine, d’un cinéma. Après six révisions des plans des architectes, le chantier de l’immeuble démarre en 1922 et s’achève en 1925 avec une capacité d’accueil de 68 logements. L’immeuble s’inscrit dans un type de construction à gradins, que Sauvage et Sarazin ont conçu et dont ils ont déposé le brevet en 1912. Il s’agit d’une construction pyramidale où chaque logement est présenté en léger retrait et comporte un balcon.  L’immeuble présente aussi la particularité d’être revêtu de carreaux de faïence blanche identiques à ceux que l’on trouve dans le métro parisien, apportant élégance à l’ensemble.

Travaillant désormais seul, Sauvage poursuit le projet initial de la conception d’un équipement situé au cœur de l’immeuble. La vocation initiale d’y installer un cinéma est rapidement remplacée par une piscine. Celle-ci est conçue dès la fin du chantier de l’immeuble, à partir de 1926. La construction de la piscine dont l’entrée se fait par la rue Hermann-Lachapelle, s’étend de 1927 à juillet 1930, date de son inauguration. Sur rue, elle se distingue, en plus de l’immeuble HBM à gradins, par un vaste auvent en béton armé tenu par des tirants en béton qui sont entièrement recouverts de carrelage.

La piscine, partiellement enterrée, est située au cœur d’un immeuble, à l’emplacement habituel d’une cour. Elle s’inscrit dans la dynamique des piscines réalisées à la même période qui présentent une architecture dite « paquebot » marquées de lignes incurvées et de murs occupés par des coursives où se trouvent les cabines. A l’origine, la piscine était entièrement revêtue de carrelages en Graiblanc de Gentil & Bourdet qui apportait un caractère particulier à l’intérieur. Lors d’une restauration dans les années 1980, ce matériau n’étant plus commercialisé, il a dû être remplacé par du carrelage semblable aux murs extérieurs, de type métro, à bords biseautés. Véritable écrin blanc, le bassin de 33 mètres est couvert par une verrière zénithale apportant un éclairage naturel à l’ensemble de l’espace. La couleur se distinguant est un vert tamier, restitué lors des travaux à partir de la couleur d’origine, pour les 168 portes des cabines.

La piscine connaît plusieurs restaurations : elle est réhabilitée entre 1982 et 1983 par les architectes Daniel et Patrick Rubin (agence Canal), et de nouveau entre 2015 et 2017 par l’architecte en chef des Monuments historiques François Châtillon. Cette dernière réhabilitation a été marquée par le classement au titre des Monuments historiques, le 22 mars 1991, de la piscine, et de l’inscription à la même date de l’ensemble de l’immeuble.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Protections
    classé MH, 1991/03/22
  • Précisions sur la protection

    Les façades et les toitures ; la piscine (cad. BW 133) : classement par arrêté du 22 mars 1991 - Les intérieurs, sauf la piscine classée (cad. BW 133) : inscription par arrêté du 22 mars 1991.

MH ; 2 ; 3 ; 4 ; 5 ; 6

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2024
(c) La Manufacture du Patrimoine
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel