Accueillant des compétitions sportives mondiales et nationales mais également les élèves des écoles environnantes, la halle Carpentier construite par Emile Maigrot et Pierre Lefol est un équipement majeur de la capitale. Cet édifice s’inscrit dans le contexte de l’aménagement de la ceinture verte de Paris, ancienne zone non aedificandi des fortifications qui compte de nombreux espaces libres depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale alors que la capitale manque cruellement de superficie constructible. Ces zones périphériques sont particulièrement adaptées à la construction de bâtiments sportifs et de terrains de plein-air. Dès les années 1950, l’implantation d’un « centre scolaire d’éducation physique » est ainsi envisagée entre la Porte de Choisy et la Porte d’Ivry, au sud du boulevard Masséna. La Ville prévoit un programme ambitieux comprenant un pavillon de gardien, un centre médico-sportif, un hall couvert comptant six terrains, des vestiaires et des douches, un gymnase, un hall pour bassins-école, et des vestiaires et douches indépendants desservant les terrains de football et d’athlétisme. Le projet est confié à l’architecte Emile Maigrot, auteur des Halles du Boulingrin à Reims (1928), qui ont fait sa renommée grâce à la virtuosité de la mise en œuvre du béton armé. En 1956, après de nombreuses modifications, le programme se concentre sur la construction de la halle couverte et chauffée abritant six terrains de jeux et des vestiaires. L’année suivante, Emile Maigrot rend son avant-projet. La mauvaise qualité du sol ne permettant pas des fondations profondes et afin de libérer les espaces intérieurs de tout point porteur qui entraverait la pratique, il opte pour la mise en œuvre d’une structure métallique. A la mort de Maigrot en 1961, l’architecte divisionnaire de la Ville de Paris, Pierre Lefol reprend le chantier, alors déjà bien avancé. En 1963, le centre sportif ouvre enfin ses portes au public.
En 1988, la halle connaît un important chantier de rénovation et d’extension, notamment au niveau de la façade sud par Jean-Pierre Vidal et prend alors le nom de halle Georges-Carpentier. L’équipement accueille de grands évènements sportifs, tels que les finales du championnat du monde de handball en 1970 et les championnats du monde d’escrime en 2010.
D’une surface de près de 5 000 m² (83 x 60 m), la halle Carpentier est édifiée sur une structure de portiques métalliques de 60 m de portée et de 9 m de haut. Ces portiques permettent de limiter les points d’appui, le terrain étant situé sur des carrières. Chaque portique est ensuite posé sur deux rotules assurant son articulation avec les massifs de béton enfouis à 13 m sous terre et reliés par un tirant précontraint. Les portiques sont ensuite raccordés entre eux par une série de pannes qui s’appuient sur de fins potelets au niveau des façades principales. Cette ossature métallique particulièrement ingénieuse imaginée par Emile Maigrot est l’œuvre de la Société Générale de Construction, d’Etudes et de Préfabrication en collaboration avec le bureau d’études SECROM et les établissements Besson-Lepeu, lauréats du concours lancé pour sa réalisation par la Ville de Paris. L’ensemble est couvert d’une toiture en fibro-ciment ondulé tandis que les façades sont revêtues de polyester ondulé, translucide en partie supérieure afin de laisser pénétrer la lumière naturelle. Au volume de la halle est adjoint, sur toute sa moitié nord, une ceinture basse de bâtiments en béton enduit abritant les vestiaires. A l’intérieur, la halle est dotée de gradins fixes ainsi que de tribune télescopiques, comptant 4 272 places premettant d’accueillir des évènements sportifs d’ampleur.
