La rue Alphonse-Baudin, située dans le quartier Saint-Ambroise (Paris, 11e arrondissement), a été tracée sur une partie de l'ancienne impasse (ou "cul-de-sac") Saint-Sébastien lors des opérations de rénovation urbaine menées dans les années 1970-1980.
C'est dans le cadre de cette vaste opération de rénovation urbaine que l'architecte Philippe Canac, assisté de l'ingénieur Robert Bichon-Morel, reçoit au début des années 1980 la commande par la Ville de Paris d'un ensemble sportif à réaliser sur un terrain caractérisé par son exiguïté, impliquant donc de "superposer" les différentes fonctions du programme en hauteur.
Philippe Canac, né en 1928 et décédé en 2018, fait ses études à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts et les achève en 1954, en obtenant le prix du meilleur diplôme d'architecture (prix Guadet). En 1962, il est admis par concours au poste d'architecte des bâtiments civils et palais nationaux, au titre duquel il sera chargé des travaux à l'ENSBA (1968-1994), au Muséum national d'histoire naturelle (1974-1994), au Conservatoire national supérieur de musique (1980-1994) et au domaine national de Chalais à Meudon (1989-1994). Il exerce les fonctions d'architecte conseil de la mairie de Paris (1978-1994), d'expert agréé par la Cour de cassation, d'expert près de la cour d'appel de Paris, près du tribunal administratif de Paris et auprès des institutions européennes; il est également président de la Fédération nationale des architectes des collectivités publiques (1967-1969), président d'honneur de la Compagnie des architectes en chef des bâtiments civils et palais nationaux, et membre de l'Académie d'architecture. Philippe Canac maintient une agence à Paris (287, rue Saint-Jacques, Paris 14e) et réalise des immeubles d'habitation et des bâtiments ou des rénovations pour la ville de Paris (écoles maternelles, collège, lycée, complexe sportif, hôtel de police, etc.) [1].
Le programme qui lui est ici imposé implique la construction d'une piscine, d'une part et d'un ensemble de salles de sport, d'autre part, prévus pour être confiés à deux gestionnaires indépendants, chaque salle de l'équipement devant donc disposer de ses annexes (vestiaires et douches) de manière à pouvoir accueillir simultanément les usagers, les élèves des écoles voisines et les associations sportives du quartier. L'équipement est donc dit "intégré", caractéristique de la volonté de regrouper sous un même volume diverses pratiques. Il est inauguré en 1981.
[1] Notice biographique sur Philippe Canac, extraite du site internet du Centre d'archives d'architecture contemporaine, fonds 277 AA : https://archiwebture.citedelarchitecture.fr/archive/fonds/FRAPN02_CANAC.
Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.