• enquête thématique régionale, Architectures du sport en Ile-de-France
Piscine Rouvet
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France - Paris
  • Commune Paris 19e arrondissement
  • Lieu-dit
  • Adresse 1 Rue Rouvet

Destinée à remplacer le canal de l’Ourcq comme lieu de baignade, la piscine Rouvet ouvre ses portes en 1891, pourvue d’un bassin de natation plutôt rudimentaire, à ciel ouvert, dont l’eau – froide ! – provient du canal de la Villette. La piscine n’est donc ouverte que l’été. Aménagée par le service des Eaux de la Ville de Paris sur un terrain communal, elle est située dans le quartier de Pont-de-Flandre, près des gares du Nord et de l’Est et des abattoirs de la Villette. Quelques années plus tard, en 1898, une commission spéciale du conseil municipal chargée de réfléchir à la construction de piscines et bains-douches propose la couverture de la piscine Rouvet, que complète l’aménagement de cabines de bains-douches.

Si, aux XVIIIe et XIXe siècles, les bains publics de Paris demeurent encore des lieux de divertissement réservés aux élites, l’industrialisation, l’urbanisation, la promiscuité et la propagation des épidémies rendent nécessaire la conception d’une politique d’hygiène sociale en faveur des classes populaires. Ainsi le bain-douche est-il défini en 1872 par le docteur François Merry Delabost : « ce n’est pas un bain, puisqu’il n’y a pas l’immersion (…) dans une baignoire (…). Ce n’est pas non plus une douche, puisqu’il n’y a pas de percussion par un jet assez violent. C’est de l’eau chaude tombant d’une pomme d’arrosoir en pluie bienfaisante, dans le but d’obtenir la propreté exclusive du corps ». Pendant ce temps « le baigneur se savonne énergiquement », conjuguant ainsi rapidité et économie.

À ces fins, un concours est lancé en 1924. Mais le conseil municipal préconise rapidement d’opter pour une architecture allant dans le sens d’une moindre ostentation. Il est recommandé de bâtir « les façades en matériaux économiques, en évitant les complications architecturales ». L’architecture de la piscine Rouvet répond à cet appel à la sobriété, érigée en béton dans les années 1930. Elle abrite un bassin de 33,33 m sur 10 m, entouré de coursives comptant 120 cabines. Les bains-douches possèdent une entrée indépendante, dont la façade se distingue par un revêtement de brique. Une maison de gardien complète l’ensemble.

Première piscine municipale de la Ville de Paris, la piscine Rouvet (du nom de l’inventeur du flottage du bois) est en outre l’une des très rares piscines parisiennes à posséder des bains-douches. Environnée au XIXe siècle de dépôts de charbons, raffineries et fonderies, sa construction répond au choix de la municipalité d’implanter ces établissements dans les quartiers les plus pauvres même si, dès 1896, l’entrée cesse d’être gratuite.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle , daté par source
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1891, daté par source
  • Murs
  • Toits
    verre en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée sans travées
  • Couvertures
    • verrière
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour
  • État de conservation
    mauvais état
  • Techniques
    • mosaïque
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public communal
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022