À partir des années 1880, la pratique du cyclisme sportif sur piste se développe largement en France, attirant un public toujours plus nombreux et de plus en plus expert. Inaugurée en 1896, la « Cipale » (contraction de « vélodrome municipal de Vincennes ») accueille une partie des épreuves des Jeux olympiques de Paris de 1900 et 1924. À partir de 1939 et sous l’Occupation, le vélodrome est le lieu de démonstrations gymniques et d’impressionnants « appels annuels d’éducation physique de la jeunesse scolaire », réunissant des milliers d’écoliers franciliens.
C’est en accueillant l’arrivée du Tour de France, de 1968 à 1975, que la « Cipale » acquiert par la suite une nouvelle renommée. Du fait de la démolition de l’ancien Parc des Princes (construit en 1897) qui voyait se conclure le Tour depuis 1905, la « Cipale » reçoit pendant sept ans coureurs cyclistes et public, avant d’être à son tour délaissée au profit des Champs-Élysées. La « Cipale » tombe peu à peu dans l’oubli dans les années 1980. Elle réouvre en 2015, après une rénovation de trois ans, à la faveur de l’aménagement d’un terrain de rugby situé en son centre.
Installé dans le bois de Vincennes, le vélodrome municipal est un vélodrome découvert, déroulant une piste de 500 mètres. Il a conservé ses deux tribunes latérales en fer forgé de type Eiffel ainsi que ses rangées de bancs, pouvant accueillir jusqu’à 30 000 spectateurs. En hauteur, construite en briques rouges et blanches, la loge de l’arbitre jouit d’une vue complète sur la piste. En 2015, la société d’ingénierie Ingérop a opté pour du béton armé continu sans joint, technique autoroutière, pour rénover la piste. L’ancien salon du vélodrome, situé dans l’axe d’entrée, également en briques rouges et blanches, abrite aujourd’hui le restaurant La Cipale, offrant aux clients un large panorama sur la piste.
Vestige de l’âge d’or des vélodromes, la « Cipale » a notamment vu les victoires de grands noms du cyclisme : celles du Néerlandais Jan Janssen, vainqueur en 1968, ainsi que celles d’Eddy Merckx et de Luis Ocana. À l’entrée, les spectateurs sont accueillis par un bas-relief dédié aux célèbres coureurs de l’entre-deux-guerres, les frères Pélissier. En 1987, le vélodrome est rebaptisé en hommage au quintuple vainqueur du Tour de France Jacques Anquetil (1934-1987).