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Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Poissy périphérie - Poissy-Nord
  • Commune Médan
  • Lieu-dit Île de Platais
  • Cadastre 1983 B 1 A 3
  • Dénominations
    piscine, tennis
  • Appellations
    dite Plage de Villennes
  • Parties constituantes non étudiées
    embarcadère, quai, café, parc

Restée inoccupée jusqu’à ce qu’Émile Zola y fasse aménager un chalet en 1880 et y attire ainsi artistes et intellectuels, l’île de Platais accueille, pendant près de quatre-vingts ans, des vacanciers en quête de délassement et de récréation en pleine nature.

En effet en 1927, les frères André et Gaston Durville, tous deux médecins hygiénistes, fondent la Société naturiste dans la perspective d’établir une colonie naturiste. Dans les années 1930, le terme de « naturisme » désigne alors surtout un loisir de plein air. « Faire du naturisme », c’est pratiquer des « jeux et sports de plein vent », faire des « cures de soleil », des « cures de mouvement », du canotage, du camping, de la natation. À cela les Durville ajoutent le principe hygiéniste selon lequel pratiquer jeux collectifs et exercices physiques en lien avec les éléments naturels permet d’affermir le corps et le garder en bonne santé. Les frères Durville choisissent donc l’île de Platais, située à trente kilomètres de Paris, pour y aménager un grand stade et installer tentes et bungalows. Ils baptisent leur domaine naturiste Physiopolis. Toutefois, en raison de la proximité des riverains insulaires, tout le monde est sommé de porter un maillot de bain.

Lorsque les Durville partent établir une seconde colonie dans le sud de la France, deux associés inspirés par le mouvement hygiéniste, Rigobert Cromeck et Joseph Willem, décident de poursuivre l’œuvre des frères médecins en faisant construire de véritables équipements sportifs. Les architectes Paul-Edmond et Lucien Bourgeois conçoivent un bâtiment inspiré de l’architecture des paquebots. De style Art Déco, l’édifice est formé de deux ailes abritant des cabines situées en coursive, encadrant une rotonde en saillie. Le bâtiment comprend en outre un restaurant, un bar, des magasins et un solarium. À la place du chalet de Zola, une immense piscine de 2000 m² est creusée, avec grand et petit bains, au centre de la grande plage de sable. Un toboggan géant est installé, descendant directement dans la Seine. Orientés à l’ouest, ces équipements permettent aux baigneurs de pouvoir bénéficier des derniers rayons du soleil couchant. À l’arrière du bâtiment des cabines, se trouvent courts de tennis et mini-golf.

Inaugurée en 1935, « la Plage » de Villennes (du nom de la commune voisine desservie par la gare) offre, selon la revue L’Architecte publiée la même année, « de grandes qualités de charme, de fraîcheur et de gaîté ». Le reste de l’île étant répartie entre plusieurs propriétés privées, l’accès à la plage se fait uniquement par navette fluviale. La plage de Villennes demeure l’un des premiers domaines naturistes à ouvrir en France. Accessible depuis la capitale et peu coûteuse, la plage devient vite très populaire, les Parisiens venant y profiter de leurs premiers congés payés, obtenus à l’été 1936.

Mais en raison d’inondations successives et du durcissement des normes sanitaires des piscines, la plage de Villennes ferme en 2003. En 2009, sont protégés au titre des Monuments historiques (inscription) les façades et toitures du bâtiment principal, deux cabines à titre de témoins, les bassins et l’embarcadère de béton. Le fronton est classé.

  • Murs
    • béton
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan symétrique
  • Étages
    1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Image non communicable
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Date(s) d'enquête : 1992; Date(s) de rédaction : 1992, 2024