Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.
Conservatrice au service Patrimoines et inventaire d'Ile-de-France
- inventaire topographique
- patrimoine de la villégiature, villégiature en Île-de-France
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Asseline StéphaneAsseline StéphaneCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
- (c) Stéphane Asseline, Région Île-de-France
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Créteil
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Commune
Créteil
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Adresse
23 rue des Mèches
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Cadastre
1813
B
102
;
2022
AU
65
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Dénominationschâteau
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Précision dénominationmaison de plaisance, maison de villégiature
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Appellationsdit Château des Mèches
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Parties constituantes non étudiéesparc, canal de jardin
Le promeneur qui arpente le parc Dupeyroux peut un instant se trouver transporté sur les bords des lacs italiens en découvrant la silhouette élégante du château des Mèches, noyé aujourd’hui dans l’urbanisation. Il date de l’époque où Créteil était un bourg de 2500 habitants, construit sur un coteau de la Marne.
Un premier château du XVIIe siècle, le manoir du Pontault, appartenant au comte Pajol, se trouvait à cet emplacement, aux marges orientales de la commune de Créteil. Le comte Pajol le vend en 1845 à Edmond-Michel Nompar de Caumont, marquis de La Force, issu d’une grande famille aristocratique. Il a épousé un an auparavant une riche veuve anglaise, Charlotte Georgina Smythe. Le couple habite 25, rue Neuve du Luxembourg, actuelle rue Cambon à Paris, mais rapidement le besoin d’avoir une villégiature se fait sentir, d’où l’achat de la propriété des Mèches[1].
Selon l’acte de vente, la propriété comporte un parc d’un peu plus de 6 hectares. Des premiers travaux sont réalisés, notamment à l’extérieur avec l’installation du portail d’entrée aux armes du marquis (d’azur à trois léopards d’or) et de la marquise (de sable à trois roses d’argent placées deux et un[2]), et le jardin est réaménagé[3]. Cette famille prestigieuse s’insère rapidement dans la société locale, le marquis est élu maire dès 1846 et le reste jusqu’à sa mort en 1857. Entre temps, la mort de son père en 1851, lui a permis d’hériter du titre de duc.
La duchesse, devenue veuve, fait reconstruire le château en 1865[4]. La belle maison de plaisance qu’elle fait ériger est directement inspirée de villas italiennes.
Le choix d’un italianisme affiché peut avoir deux origines. D’une part la nationalité britannique de la duchesse, l’Angleterre ayant été la première à adopter le modèle palladien grâce à l’architecte Inigo Jones au début du XVIIe siècle[5]. D’autre part, on sait qu’en 1862, Georgina Smythe a effectué un voyage en Lombardie chez ses amis le comte Hercule Oldofredi Tadini et la comtesse Maria Terzi, et qu’un mariage fut conclu entre leurs enfants, Elisabetta et Walter, officier de la marine royale anglaise[6]. Ce ne serait pas la première fois qu’un voyage aurait inspiré un choix architectural.
C’est William, le fils aîné, qui hérite du château à la mort de sa mère en 1867. Mais il le vend rapidement et les propriétaires, dont l’archidiocèse de Paris, se succèdent jusqu’à ce que le docteur Dupeyroux achète, en 1908, ce qui reste de la propriété (3 hectares), en partie lotie. Devenue en 1967 le siège de la préfecture du Val-de-Marne, en attendant la construction du bâtiment actuel, inauguré en 1971, elle est aujourd’hui la résidence des préfets du Val-de-Marne.
Roselyne Bussière
[1] Madeleine Jurgens, « Le château des Mèches, ancien fief de Pontault », Les amis de Créteil, Cahiers du petit Massueux, n°17, 2006.
[2] Jurgens, op.cit., p. 53. Les armes actuelles sont celle de l’archevêché de Paris, propriétaire de 1869 à 1879.
[3] Ibidem, p. 62.
[4] AM Créteil 1 G 89 folio 286.
[5] Jean Potel, « Palladio un modèle pour l’architecture de l’Europe classique », Encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe.
[6] Jurgens, op.cit., p. 74.
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Période(s)
- Principale : 3e quart 19e siècle
- Principale
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Dates
- 1865, daté par travaux historiques
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Auteur(s)
-
Auteur :
maître d'oeuvre inconnumaître d'oeuvre inconnuCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
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Auteur :
Son volume parallélépipédique, sa blancheur, son toit à faible pente en léger débord et surtout la double loggia de la façade ouest, tournée vers le jardin, confèrent à ce château un air de villa des bords des lacs italiens. Le dernier niveau est un étage-attique qui termine avec élégance l’élévation où le toit est complètement effacé.
La disposition intérieure révèle aussi le goût italien : le vestibule à la française est abandonné au profit d’une longue galerie voûtée, ornée de pilastres ioniques, qui s’étend d’un bout à l’autre du bâtiment. D’un côté, au nord, monte l’escalier entre-murs sans décor, dans la pure tradition italienne, et au sud la galerie offre la vue d’une belle allée de tilleuls à laquelle on peut accéder par une porte-fenêtre et un escalier extérieur. Le grand salon s’ouvre par trois baies sur la loggia qui a été depuis vitrée et transformée en jardin d’hiver. Le plafond est orné d’une vaste peinture murale en trompe l’œil sur toile marouflée. Bordée d’une fausse balustrade avec draperies, elle s’ouvre sur le ciel peuplé de figures mythologiques. De part et d’autre, du côté de la cuisine, qui est une adjonction du XXe siècle[1], celle d’origine étant au sous-sol, se trouve une grande salle à manger et son office et de l’autre un petit salon de style rocaille. En face, l’actuelle petite salle à manger servait de bureau à l’origine. Il y avait une salle de billard à l’étage[2]. Le salon de musique comprend un important décor représentant des allégories de la musique et des quatre continents.
[1] AM Créteil 1687 W6 Château des Mèches.
[2] AM Créteil 1 Z 157.
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Murs
- maçonnerie enduit
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Toitszinc en couverture
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Plansplan rectangulaire régulier
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Étagessous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés
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Couvrements
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Élévations extérieuresélévation à travées, élévation ordonnancée
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Couvertures
- toit à longs pans croupe
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Escaliers
- escalier dans-oeuvre : escalier droit
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État de conservationbon état
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Techniques
- sculpture
- ferronnerie
- peinture
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Représentations
- armoiries
- licorne
- couronne
- ange
- instrument de musique
- lion
- chameau
- médaillon
- femme
- enfant
- animal
- cheval
- symbole profane
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Précision représentations
Sujet : 2 licornes face à face sur 2 blasons aux armes de l'Archevêché, surmonté d'une couronne, support : grille d'entrée du parc ; sujet : allégories de la musique et des 4 continents, support dessus de portes et médaillons du salon de musique
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Statut de la propriétépropriété publique
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Éléments remarquablesportail
- (c) Stéphane Asseline, Région Île-de-France
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Documents d'archives
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Etats de section avec table alphabétique des propriétaires, 1840-1903, Archives départementales du Val-de-Marne, Créteil, p. 48 et 121.
p. 48 et 121 -
Matrices cadastrales, Archives municipales de Créteil, 1G 89, folio 286
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Archives municipales de Créteil, 1Z 157
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Château des Mèches, Archives municipales de Créteil
Bibliographie
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Etat des communes à la fin du XIXe siècle. Créteil, notice historique et renseignements administratifs, 1902, 112 pages.
Périodiques
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Madeleine Jurgens, « Le château des Mèches, ancien fief de Pontault », Les amis de Créteil, Cahiers du petit Massueux, n°17, 2006.
Ingénieur d'étude, chargée du recensement du patrimoine, CRMH, DRAC, Ile de France.
Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.
Conservatrice au service Patrimoines et inventaire d'Ile-de-France
Ingénieur d'étude, chargée du recensement du patrimoine, CRMH, DRAC, Ile de France.