Dossier d’œuvre architecture IA75000033 | Réalisé par
  • étude d'inventaire
résidence d'étudiants dite Maison internationale AgroParisTech (MINA)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
  • (c) Cité internationale universitaire de Paris

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cité internationale universitaire de Paris (CIUP)
  • Commune Paris 14e arrondissement
  • Adresse 5 boulevard Jourdan
  • Dénominations
    cité universitaire
  • Précision dénomination
    résidence d'étudiants
  • Destinations
    architecture scolaire

La création

Le bâtiment, construit par le ministère de l’Agriculture, est destiné à recevoir les élèves provinciaux de l’Institut national agronomique (16, rue Claude-Bernard, Paris 5e) et de ses écoles et sections d’application. Il s'agit de la troisième fondation et de la première maison d'école d'élèves ingénieurs édifiée à la Cité internationale.

Par lettre du 29 février 1924, le ministère demande à réserver, sur l'emplacement de la Cité, une surface de 400 à 500 m2, puis, le 7 mai, après échanges avec l'architecte Lucien Bechmann, chargé de la mise au point du plan d'ensemble, une concession de 2500 m2, ses prévisions portant sur le logement de 100 élèves environ. Le Conseil de l’université donne son accord le 30 mai suivant ; il accepte aussi le principe d'une construction par étapes (soit deux pavillons successifs de 50 chambres), mais ne peut s'engager sur l'emplacement souhaité (un terrain contigu à celui de l’Ecole centrale, en bordure du boulevard Jourdan), Lucien Bechmann devant d’abord étudier la répartition des terrains entre le Portugal, le Brésil et la Fondation Biermans-Lapôtre.

Le 29 septembre, le ministère de l'Agriculture attribue à l’Institut national agronomique une subvention globale d’un million de francs, prise sur les fonds du Pari mutuel. Dès le 26 novembre, René Patouillard-Demoriane, architecte des bâtiments civils, chargé des constructions de l’INA, présente les plans du projet à la commission d’architecture de la Cité ; celle-ci leur donne son approbation, ratifiée fin décembre par le Conseil de l’université. Mais en août 1925, à la demande d'André Honnorat, président de la Cité universitaire, l'architecte modifie l'implantation du bâtiment sur sa parcelle, afin de mieux respecter l'équilibre du plan général de la Cité : situé en bordure d’une des principales voies d’accès, face à la fondation Biermans-Lapôtre, l'édifice doit observer, par rapport à cette voie, un recul comparable à celui de la fondation belge. Ce qui ne peut être obtenu sans retourner, face à l'allée, les deux ailes du bâtiment. Or ce changement d'orientation suppose un agrandissement du terrain, et par acte du 14 octobre 1925, le recteur Lapie porte la superficie de 2500 à 2600 m2. Selon le même arrêté, "les travaux devront être achevés, sous peine de déchéance, dans un délai de 2 ans", et le nombre des étudiants se situer entre 100 et 200, avec droit pour divers étudiants français d’occuper les chambres qui resteraient vacantes. Quelques remarques sur la distribution intérieure sont également formulées par la Fondation nationale : il manque un logement pour le directeur, des chambres pour le personnel de service, une salle de bains à chaque étage et un lavabo dans chaque chambre d’étudiant.

Les plans sont modifiés en conséquence, mais il s'avère qu'ils ne respectent pas non plus une des règles d'urbanisme édictées par la commission d’architecture : l'obligation de prévoir une distance minimum de 5 m entre les bâtiments et la limite mitoyenne des concessions. Le pavillon fait en effet une légère emprise sur la partie du terrain qui doit rester libre de toute construction (pour maintenir entre les maisons un écart d’au moins 10 m). Cette emprise, qui ne dépasse pas 1, 50 m, a pour seul objectif de permettre la construction d’une salle de réunion, et celle-ci est autorisée, sous réserve que le corps de bâtiment en question ne soit jamais surélevé et qu'il s’entoure de plantes grimpantes et de fleurs, « de manière à éviter que l’emprise ne nuise à l’aspect général de la Cité ». Rien ne fait donc obstacle à l’approbation des plans par le préfet, qui est obtenue fin février 1926.

Les travaux adjugés le 3 juin 1926 à l’entreprise générale Lafond (45, rue de la Procession) commencent en juillet. Le prix approximatif de revient par chambre d’étudiant (non compris le mobilier) est évalué à 35 000 -37 500 F environ.

Le planning porte alors sur la construction d’un édifice composé d’un corps central (dédié aux salles de réunion) et de deux ailes de 3 étages contenant les chambres (à raison de 15 par étage, soit un total d'environ 50 chambres par aile et de 100 pour le bâtiment complet), bâtiment qui doit être réalisé en deux temps : d’abord le corps central et une des ailes, soit 50 chambres – ensuite la seconde aile, quand le développement de l’INA le justifiera et que des ressources supplémentaires le permettront.

Mais ce programme est modifié en novembre 1926, à la suite d'une initiative prise par la Fondation nationale pour augmenter le nombre de chambres mises à la disposition des étudiants français. La multiplication rapide des fondations étrangères lui fait craindre en effet que ceux-ci ne soient bientôt très minoritaires - ils disposent alors de 390 chambres : 340 à la Fondation Deutsch de la Meurthe et bientôt 50 à l’Institut agronomique, contre près d’un millier pour les étrangers - soit un déséquilibre contraire à l’idée même qui a inspiré les créateurs de la Cité. Elle propose donc à l’INA de construire sa première aile, non pas à trois étages de 50 chambres, mais à cinq, soit environ 80 chambres, dont 30 seraient attribuées provisoirement à la Cité. La somme nécessaire à cette surélévation, environ 600 000 fr (300 000 fr par étage), serait avancée par la Fondation nationale, et l’INA pourrait ultérieurement (par exemple dans un délai de 3 ans) récupérer les chambres supplémentaires en remboursant l'avance. Après la construction de la 2e aile, à 5 étages également, le terrain de 2500 m2 serait ainsi occupé par 160 étudiants, d’où un rendement en population par hectare considérablement amélioré. Au point de vue architectural, l’esthétique d’ensemble y gagnerait aussi, une construction de 5 étages au lieu de 3 voisinant plus harmonieusement avec le bâtiment très élevé de la Fondation belge.

Par lettre du 8 janvier 1927, le ministre de l’Agriculture accepte ces propositions. Les crédits nécessaires étant disponibles grâce à un prélèvement sur les fonds du Pari mutuel, la construction de la première aile (l'aile nord) est engagée rapidement, et s'achève au début du mois de février, ce qui permet une mise en service à la rentrée d’octobre. Un nouvel arrêté du recteur augmente quelque peu la superficie du terrain (2 694 m2 27 au lieu de 2 600) de façon à établir une distance suffisante entre le pavillon surélevé et celui que doit édifier la fondation japonaise.

La construction de l’aile sud soulève plus de difficultés. A deux reprises, le 14 avril et le 19 mai 1927, le ministre conteste l’utilité même du projet : le chiffre de 76 chambres obtenu grâce à la surélévation lui semble répondre largement aux besoins actuels (la population scolaire totale de l’INA, répartie en deux promotions, varie généralement entre 160 et 180 élèves dont la plupart habitent à Paris, dans leurs familles). Dans ces conditions et étant donné l’insuffisance des crédits dont il dispose, il estime impossible d’envisager l'ouverture d'un nouveau chantier, du moins dans l’immédiat. Estimant qu’une telle décision consacre "l’inachèvement indéfini du bâtiment", la Fondation nationale élève le 24 mai suivant une protestation énergique : en se soustrayant à ses engagements et en abrogeant de fait les clauses de l’arrêté rectoral du 7 juillet 1925 – selon l’article 9, le bâtiment doit recevoir au moins un minimum de 100 élèves -, l’INA cause un préjudice moral et matériel considérable à la Cité universitaire. La Fondation se dit prête à contribuer elle-même à l’achèvement du pavillon, étant entendu que les chambres construites et aménagées à ses frais seraient mises à la disposition d’étudiants désignés par elle. Le 17 août, le ministre donne finalement son accord : vu l’effort financier déjà accompli, il laisse à la Fondation nationale la charge de construire la seconde aile, comme elle l’a proposé, à une condition toutefois : ce corps de bâtiment pourra être racheté par le ministère au cas où les besoins de l’INA se seraient accrus par suite de l’augmentation des effectifs. Ce rachat ne devra pas entraîner pour le ministère une dépense supérieure à 2 200 000 francs – somme prévue pour une éventuelle construction répartie sur deux ou trois exercices -, et ceci, quelle que soit la dépense engagée par la Fondation nationale. Une convention signée le 20 mars 1928 entérine l’arrangement suivant : 1) le ministère de l’Agriculture ayant pris la décision, le 10 janvier 1928, d’accorder à l’INA, sur les fonds du Paris mutuel, une subvention de 2 millions 200 000 francs pour l’achèvement du bâtiment, la seconde aile pourra être édifiée par les soins de l’INA et devra être achevée dès la rentrée d’octobre 1929 ; 2) la Fondation nationale mettra à la disposition de l’Institut, à titre d’avance remboursable sans intérêt, une somme pouvant s’élever au maximum à 2, 2 millions ; 3) cette somme sera remboursée en totalité par l’INA dans un délai de deux ans à partir du mois d’avril 1930.

L’entreprise Lafond prend possession du chantier le 22 septembre 1928. La fouille en excavation commencée le 24 septembre se termine le 6 octobre 1928, mais les travaux de fondations, dans un sol miné de carrières, se sont avérés très délicats. La seconde aile est complètement terminée au mois d’avril 1930 et les divers étages mis en service au cours du 1er trimestre. Dès la rentrée de Pâques 1930, les 149 chambres sont toutes occupées, la majeure partie par des élèves de l’INA ou des écoles et sections d’application, le reste par des étudiants de diverses catégories. En définitive, le montant des avances de la Fondation nationale s’est élevé à 1 260 000 francs, entièrement remboursés le 24 février 1931.

Alors que toutes les fondations – excepté celle de l’Argentine – sont propriétés de l’université de Paris, le pavillon agronomique n’a pas fait l’objet d’une donation. Sa création repose sur un simple arrêté rectoral d’autorisation (14 octobre 1925). Il est considéré comme un prolongement de l’Institut national agronomique et son directeur est un fonctionnaire de l'Agriculture mis à disposition.

Le jardin

Le 21 mars 1928, R. Patouillard-Demoriane transmet à la Fondation nationale un plan du jardin dessiné par le service des Promenades de la Ville de Paris (qui doit en assurer l’entretien). Préoccupé par l’aspect d’ensemble de la Cité et en vue d'une coexistence harmonieuse des architectures – le pavillon agronomique est tout proche, sur sa façade arrière, de la fondation japonaise -, André Honnorat suggère un changement de détail : la suppression de la balustrade en pierre autour de la terrasse surmontant la salle de réunion, au profit d’une simple barrière en fer. Le jardinier japonais pourrait ainsi plus aisément masquer sous les fleurs la saillie faite par ce corps de bâtiment sur le terrain qui sépare les deux fondations, et en tirer même un effet décoratif analogue à celui des kiosques des jardins japonais. Bien qu’approuvé en juillet par Georges Wéry, directeur de l’INA, ce changement (à la charge de la fondation Satsuma), ne semble pas avoir été réalisé.

Pour orner le jardin d’entrée, le groupe sculpté « Aux Champs », œuvre d’Emile Guillaume –jusqu’alors conservé au Parc des Expositions de la porte de Versailles – est mis à la disposition de la fondation par le directeur des musées de la Ville de Paris, en août 1928. Deux vases de Sèvres, don de la direction des Beaux-Arts, sont placés de chaque côté du perron.

48 des 103 jardinières installées en mai sous chaque fenêtre du bâtiment sont plantées de deux lierres d’Irlande étalés et épinglés sur le sol, de deux pelargonium peltatum et deux petunia violacea, plantes fournies dans des conditions particulièrement avantageuses par M. Lièvre, pépiniériste, ancien élève de l’INA. Les crédits à la disposition de l’Institut étant très peu élevés et en accord avec le directeur Wéry, Charles Demorlaine, conservateur en chef des promenades de Paris, sollicite de la part des anciens élèves - ou parents d’anciens élèves -, pépiniéristes ou horticulteurs dans la région, le don de plantes ou végétaux destinés au jardin. Répondant à cet appel en mémoire de son fils, ancien élève de l’INA, Mme Croux, propriétaire de la Pépinière de Val d’Aulnay, fait ainsi livrer le 15 novembre, à l’occasion des plantations d’automne, un certain nombre d’arbustes (deux épines tiges de 1,50 m, quatre buis taillés dont deux têtes de clou, un fraxinus ornus, 12 taxus baccata de 1, 20 m et 72 troënes ovarifolium de même taille). En juin 1929, quatre bancs droits, de style Louis XVI en sapin du nord, et un banc semi-circulaire de 1, 25 m de rayon, achetés par l’INA, viennent compléter le jardin.

La bibliothèque

Une petite bibliothèque à caractère agronomique est installée dans la seconde aile ; les ouvrages sont obtenus grâce à un appel aux éditeurs, ainsi qu’aux contacts pris par B. Trouvelot, entomologiste à l’INA, avec le secrétariat du département de l’Agriculture à Washington (qui envoie des brochures sur la recherche et les méthodes de travail en usage aux Etats-Unis) ; pour obtenir des subventions, l’Association des anciens élèves fait d’autres démarches auprès du président de l’International Education Board (IEB) à New-York, financé par John Rockefeller Jr. En avril 1936, le peintre Meyer-Miron Kodkine soumet un projet de décor au directeur de la fondation - à qui Honnorat a fait remarquer "l’impression de pauvreté et de nudité de la salle, dépourvue d’ornements". Ce projet, composé de différents panneaux figurant des scènes situées au Moyen Age, est approuvé par le directeur, mais n’est pas réalisé.

Dommages de guerre

Dès le début de septembre 1939, tout de suite après la déclaration de guerre, le pavillon est réquisitionné et occupé par une batterie de DCA. L’occupation militaire française se termine avec l’arrivée des troupes allemandes, qui mettent la main sur le pavillon comme sur l’ensemble de la Cité. Le bâtiment est transformé en Kommandantur par l’unité d’occupation du secteur est. Après le départ des Allemands, il est réquisitionné par l’armée américaine jusqu’au 29 août 1945. L’architecte de l'INA, André Arnould, successeur de René Patouillard-Demoriane, évalue ensuite les réparations nécessitées par une remise en état sommaire. Dans l’ensemble, au point de vue strictement immobilier, le pavillon n’a pas beaucoup souffert – mais les archives, mises en caisses et déposées dans les caves, ont été entièrement détruites. Grâce à l’appui financier du ministère de la Reconstruction, les réparations qui s’élèvent à près de 2 millions de francs peuvent être menées à bien dans un temps très court, environ cinq semaines (couverture, dégradations des murs, installations sanitaires…). Le mobilier a disparu en grande partie (20% des chaises et des tables, 30% des lits, 50% des tables de nuit, 55% des étagères-bibliothèques). La Maison peut rouvrir le 15 octobre 1945 et recevoir 105 élèves de 1ère année. Un certain nombre de chambres, bien que de petites dimensions, sont dédoublées pour donner satisfaction au maximum de candidats. Le matériel est reconstitué pendant les trois années suivantes : dans les chambres, installation de cosys complets, avec placards à linge et étagères à livres, pose de portes aux lavabos et penderies pour remplacer les rideaux et les planches à paquetage d’avant-guerre. La remise en état de la cour, très dégradée car ayant servi de garage sous l'Occupation, a lieu en avril-mai 1949.

Rénovations et agrandissement

Entre 1945 et 1962, de nombreux travaux sont réalisés. Outre la remise en état et la modernisation des 150 chambres, les blocs sanitaires sont complètement rénovés, un garage pour voitures et un garage pour motos sont créés sur les plans (8 octobre 1950) de l’architecte A. Arnould ; un atelier photo pour les élèves est installé dans les caves ; l’ancienne cafétéria en sous-sol est agrandie (par annexion de deux caves annexes), complètement refaite et transformée en cercle des élèves ; en 1961 le perron est élargi et les tambours intérieurs font place à une cage extérieure vitrée ; enfin et grâce à un crédit exceptionnel du ministère de l’Agriculture (de 3 millions de francs), les jardinières sont consolidées et une partie importante de la toiture rénovée. L’installation électrique est remplacée en 1979, la chaufferie en 1981.

Malgré ces travaux, le bâtiment, en 1984, ne répond plus aux normes d’habitabilité et de confort d’une résidence étudiante moderne. Dans sa séance du 6 décembre 1982, le conseil d’administration adopte un programme de rénovation en deux phases : un volet réhabilitation, et un volet modernisation dont l’objectif est de permettre une vie collective plus conviviale – la fondation, en tant que maison d’une école où ont lieu la plupart des activités culturelles, étant dépourvue de locaux collectifs. Le programme prévoit, pour un total de 2 millions de francs, la rénovation des 6 blocs sanitaires restants (sur les 11 existants), la création de 3 chambres supplémentaires (par récupération d’un bureau et d’une lingerie), le réaménagement du foyer et de la bibliothèque, l’installation d’un monte-charge, le réaménagement de la réception et le reconditionnement du salon de lecture et des chambres. Le ravalement de l’immeuble, volontairement disjoint du programme de rénovation, nécessitera un financement spécifique. Grâce à une subvention du ministère de l’Agriculture (200 000 francs sur l’exercice 1984), un avant-projet d’ensemble est établi par l’architecte J.-L.Girard avant la fin de l’année. Ce programme, ensuite augmenté, est réalisé par tranches annuelles de 1984 à1989. Le montant global réévalué atteint 5, 5 m.

Il reste à faire face à deux dossiers importants : le ravalement des façades, y compris la réparation des jardinières qui « tombent en morceaux » ; l’extension de capacité par l’aménagement des combles, pour répondre à la croissance régulière des effectifs de l’INA. Le financement, de l’ordre de 1 100 000 francs (soit 100 000 environ pour chacune des 12 nouvelles chambres) est recherché dans le système des « chambres fondées ». Les travaux d’extension commencent par l’aile Espagne (aile sud) avec la création de 6 chambres sous combles qui sont mises en service le 1er mars 1989. Pour l’aile Italie (aile nord), l’appel d’offres est ouvert en novembre 1990 ; 6 chambres et un bloc sanitaire sont disponibles à leur tour en octobre 1991. Les travaux comportent aussi l’isolation phonique des 33 baies extérieures de l’aile Italie et l’aménagement des dernières cuisines du 5e étage. La réalisation d’un espace salle à manger/salon en verrière sur la terrasse de la salle de réunion en saillie est destinée à équilibrer, par un complément d’espace collectif, la création des nouvelles cuisines et des nouvelles chambres. Après l’obtention du permis de construire le 3 février 1992 pour l’installation d’une véranda sur cette terrasse, le nouvel espace est inauguré le 3 décembre 1992 (J.-L. Girard, architecte).

Une nouvelle réhabilitation, confiée à Hervé Pellereau de l’agence l’Archisens a lieu en 2008-2009. Son financement est assuré par les fonds propres de la maison et des subventions de la Ville de Paris et de la Région Ile-de-France. Le programme des travaux comprend notamment : la suppression des chambres situées dans les combles et mal desservies par les circulations verticales, la remise à neuf des logements étudiants dotés désormais d’un cabinet de toilette, le déplacement du logement de fonction au 5e étage afin de créer des logements étudiants au rez-de-chaussée, la création de cuisines collectives à chaque niveau, la réorganisation du hall d’entrée et de l’accueil. Afin de respecter les exigences du plan climat, des panneaux solaires sont mis en place en toiture pour la production d’eau chaude sanitaire. La maison, ainsi mise aux normes et rendue accessible aux personnes à mobilité réduite, comprend après travaux, au lieu de 164 chambres, 52 unités correspondant à une capacité de 153 résidents.

  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Patouillard-Demoriane René
      Patouillard-Demoriane René

      Pensionnaire de l’Académie de France à Rome entre 1896 et 1900, René Patouillard-Demoriane est architecte de la Ville de Paris et inspecteur général des bâtiments civils et palais nationaux. Architecte de l'Institut national agronomique (Paris, 5e) il prolonge en 1910 l'aile sur la rue Claude-Bernard d'un corps de bâtiment formant retour sur le jardin ; en 1925-1929, il construit un grand bâtiment sur la rue de l'Arbalète, et en 1934 projette deux nouvelles constructions qui sont terminées par son successeur. Il participe à la reconstruction des régions dévastées au lendemain de la Première Guerre mondiale.

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      architecte attribution par source

Le bâtiment, construit sur puits en béton traversant le remblai, comprend un corps central et deux ailes symétriques, légèrement ouverts, dotés de 4 étages carrés et d'un étage de comble. Les murs extérieurs sont en maçonnerie de pierre et brique sur ossature de béton armé. Dans la hauteur du sous-sol, les murs sont construits en meulière. Un enduit moucheté recouvre les façades jusqu'au 3e étage, avec frises en brique au rez-de-chaussée. Le 4e étage est construit en brique apparente de ton jaune formant une frise décorative. Sous chaque fenêtre se trouve une jardinière, que « les élèves sont invités à garnir de fleurs saisonnières ». La charpente est en bois et la couverture en ardoise en brisis et terrasson.

A l'intérieur, la distribution d’origine est la suivante : au sous-sol éclairé par des soupiraux, se trouvent la salle des petits déjeuners avec bar, un dépôt des malles et valises, une lingerie, la chaufferie et des caves. Le rez-de-chaussée comprend, dans l’aile droite : la bibliothèque, le bureau du directeur, 10 chambres et bloc de douches et wc ; dans le corps central : le vestibule d’entrée, la loge du concierge et une chambre, le grand escalier et la salle de réunion en saillie ; dans l’aile gauche, la suite du logement du concierge, 4 chambres d’étudiants, deux douches et wc et l’appartement du directeur, accessible directement par un perron extérieur à l’extrémité de l’aile. Les 5 étages ont la même distribution, soit à chaque étage : dans l’aile droite, 13 chambres d’étudiants, 2 douches-wc ; dans le corps central, un grand hall, l’escalier, une pièce de service et une chambre de domestique ; dans l’aile gauche, 14 chambres d’étudiants, 2 wc et une salle de bains.

Chaque chambre, d’environ 12 m2 – sauf 5 chambres plus petites, de 9 m2 - dispose d’un lit individuel et d’un meuble de chevet, d’une cellule-lavabo, d’une table, d’une étagère-bibliothèque et de 2 chaises. Lavabo et penderies sont fermés par une tenture. Les murs de chacune des chambres sont enduits d’une couleur lavable différente.

La ferronnerie est due à la maison Brandt.

  • Murs
    • pierre
    • brique
    • béton
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan symétrique en U
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 4 étages carrés, étage de comble

Documents d'archives

  • AJ16/7036 : terrain, construction de la seconde aile, comptes et budget, 1924-1939.

    Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine
  • 20090013/385 : plans d’origine, 1925-1984.

    Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine
  • 20090013/386 : fonctionnement, 1929-1996.

    Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine
  • 20090013/1156 : création, fonctionnement, 1925-1982.

    Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine
  • 20090013/1157-1158 : gestion, 1926-1997.

    Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine
  • 20090014/150 : photographies, 1981-1991.

    Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine

Bibliographie

  • Brigitte Blanc, La Cité internationale universitaire de Paris, de la cité-jardin à la cité-monde, Lieux Dits, 2017, 390 p.

    p.170.
  • Lemoine, Bertrand, La Cité internationale universitaire de Paris, Hervas,1990, 120 p.

    p.87.
  • Tarsot-Gillery, Sylviane (dir.) et alii, La Cité internationale universitaire de Paris. Architectures paysagées, L'Oeil d'or, 2010, 63 p.

    p.31.
Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel