Dossier d’œuvre architecture IA77000641 | Réalisé par
Förstel Judith
Förstel Judith

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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  • inventaire topographique
palais de justice, actuellement Maison de solidarité départementale
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
  • (c) Département de Seine-et-Marne

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Meaux
  • Commune Meaux
  • Adresse 31 rue du Palais de Justice
  • Cadastre 2000 BC 677

Sous l'Ancien Régime et jusqu' aux années 1880, la justice était rendue à Meaux dans l'ancien château comtal (voir dossier IA77000652). Mais cet édifice, victime de sa vétusté, fut abandonné au profit d'un nouvel emplacement, au voisinage de la gendarmerie et de la maison d'arrêt (voir dossier IA77000641). Le choix de ce site fut entériné par la délibération du conseil du général du 10 juillet 1879, confirmée par la session extraordinaire de janvier 1882. Le nouveau palais de justice fut soumis à la procédure du concours, qui vit s'affronter pas moins de quinze candidats, pour la plupart des cabinets parisiens même si l'on trouve aussi quelques architectes seine-et-marnais tels que l'architecte départemental Bulot (1882). Le projet finalement retenu fut celui de Camut et Bréasson, architectes de l'Enregistrement et des Domaines à Paris, qui s'associèrent à plusieurs reprises pour remporter de tels concours, comme celui pour l'école normale d'Auxerre ou pour celle de Parthenay. Mais le palais de justice de Meaux, inauguré en 1884, est en réalité l'oeœuvre d'Emile Camut, élève de Daumet, sorti comme Bréasson de l'Ecole des Beaux Arts (promotion 1867) mais dont la production fut très diversifiée, puisqu'il est aussi l'auteur, entre autres, du casino de La Bourboule et de l'agrandissement de l'établissement thermal du Mont-Dore (1887-1894). La sculpture fut d'ailleurs confiée à l'artiste parisien Gustave Germain, avec lequel Camut collabora à nouveau pour les thermes du Mont-Dore. Les travaux de serrurerie ont quant à eux été exécutés par Bernard, ceux de maçonnerie par Rondel, de charpente et menuiserie par André. Les lustres ont été fournis par Legrand. La pose de la première pierre eut lieu le 14 juillet 1883 et l'édifice fut inauguré un an plus tard, le 14 jullet 1884. Le palais de justice de Meaux reçut un bon accueil critique, et figura dans la section « architecture » de l'Exposition universelle de 1889. Il remplit ses fonctions de tribunal (y compris tribunal de commerce) jusqu'à la mise en oeuvre du nouveau palais de justice, avenue Salvador-Allende (voir dossier sur la Cité administrative, IA77000640). Il fut alors transformé en "Maison de solidarité départementale". Une plaque en marbre, dans le vestibule, commémore l'inauguration de la "Maison du conseil général" le 23 novembre 1990, après une campagne de travaux qui entraîna notamment la couverture de la cour intérieure et l'aménagement de bureaux.

Le parti adopté par Camut est fondé sur la symétrie, aussi bien pour la façade avec son avant-corps central orné d'une colonnade d'inspiration ionique, que pour le plan d'ensemble axé autour d'une cour centrale, aujourd'hui couverte. Néanmoins la partie sud de l'édifice, qui abrite les lieux destinés à l'usage public, se distingue clairement de la partie arrière, au nord, où se trouvent les bureaux : cette aile nord, haute de deux étages, présente des murs enduits animés par une décor de brique autour des baies, tandis que les trois autres ailes sont en rez-de-chaussée surélevé, avec des murs dont le parement de brique forme des bandes rouges et claires alternées. Ces trois ailes étaient à l'origine occupées par un grand vestibule au centre, et par deux salles d'audience à gauche et à droite : celle du tribunal de commerce, à l'ouest, faisait pendant à celle du tribunal civil à l'est, seule conservée dans son volume d'origine. Du décor soigné (lustres, modillons, boiseries) demeurent encore de nombreux éléments malgré les modifications intervenues lors du changement d'affectation du bâtiment à la fin des années 1980. L'ensemble s'inspirait ouvertement du célèbre modèle parisien de Duc, mais intégrait une référence locale à l'ancien présidial avec le plafond à poutres apparentes reposant sur des corbeaux de pierre sculptés d'armoiries. Par ailleurs, devant la difficulté de trouver un sol stable, Emile Camut expérimenta des fondations en béton pour éviter d'avoir à fonder son bâtiment sur des pilotis, jugés trop coûteux. Derrière une façade très classique se cachent donc des procédés modernes.

  • Murs
    • brique
    • meulière
    • calcaire
  • Toits
    ardoise, zinc en couverture
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    en rez-de-chaussée surélevé
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • Mercure
    • lion
  • Statut de la propriété
    propriété du département
Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2011
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
(c) Conseil général de Seine-et-Marne
Förstel Judith
Förstel Judith

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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