Rober Auzelle, auteur de la nécropole, considère que ce type d’équipement doit comprendre, chose pourtant rarissime en France, un « monument collectif et symbolique, qui exprimerait en quelque sorte l’âme du cimetière ». Il explique que « l’art parvient toujours à dégager l’unité des diversités et des particularités, la substance par-delà les accidents » et cite encore Malraux « Le seul domaine où le divin soit visible est l’art, quelque nom qu’on lui donne ». L’architecte dessine un monument pour son premier projet de cimetière (1946-47), un obélisque inscrit dans un hémicycle, implanté à l’extrême ouest en symétrie du crématorium situé à l’est.
Dix ans plus tard, lors de la réalisation de la première tranche du cimetière devenu paysager, il confie au sculpteur Maurice Calka (1921-1999), Grand prix de Rome en 1950 et déjà auteur d’un monumental Lion de Juda (12 m) à Addis-Abeba, le soin de réaliser l’oeuvre, très probablement sur la base d’indications assez précises.
L’artiste réalise un premier moule pour un bas-relief (des mains tenant un oiseau) afin de tester la technique de moulage du béton. L’essai, réalisé sur l’un des piliers des bâtiments d’entrée, permet ensuite la réalisation de tous les moules des différents bas-reliefs et le coulage de l’ensemble de la sculpture en une seule journée.