Dossier d’œuvre architecture IA78002274 | Réalisé par
Sol Anne-Laure (Rédacteur)
Sol Anne-Laure

Conservateur du patrimoine, service Patrimoines et Inventaire, Région Ile-de-France.

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Van Eynde Salomé (Contributeur)
Van Eynde Salomé

Étudiante de l'École du Louvre et diplômée d'une licence de philosophie (université Sorbonne-Paris IV), Salomé Van Eynde est l'auteur d'un mémoire, soutenu en juin 2017, sur l'enseignement d'Hervé Baley à l'École Spéciale d'Architecture (1968-1990). Elle réalise un stage au sein du service de l'Inventaire de la région Ile-de-France en mai et juin de la même année, stage au cours duquel elle seconde la conservatrice du patrimoine Anne-Laure Sol dans ses recherches sur Hervé Baley (1933-2010) et Dominique Zimbacca (1928-2011).

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  • enquête thématique régionale, oeuvre des architectes Baley et Zimbacca
Maison Weill, Croissy-sur-Seine
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France
  • Commune Croissy-sur-Seine
  • Adresse 5 rue Perron
  • Cadastre 2015 000AH01 125
  • Précisions
  • Dénominations
    maison

La maison Weill à Croissy-sur-Seine fait partie du groupe de réalisations de l'Atelier d'Architecture et d'Aménagement, créé au tout début des années 1960 par Hervé Baley (1933-2010) et Dominique Zimbacca (1928-2011). Elle se singularise toutefois par un certain nombre de traits particuliers. Le plan de l'édifice, fondé sur un recours systématique au carré et au triangle, privilégie les angles. Le recours à de très grandes baies vitrées sans maçonnerie intermédiaire favorise une forte pénétration de la lumière et offre une vision panoramique sur le jardin. Autre citation très lisible de l'architecture de Frank Lloyd Wright, la superposition des trois toits horizontaux et les larges débords de la toiture. La présence d'une cheminée monumentale, ici disposée dans un des angles de la pièce principale, et non pas au centre, structure l'espace et favorise encore la jonction entre intérieur et extérieur, matérialisé par la présence d'un double âtre ouvert simultanément sur le salon et le jardin. Cette recherche d'une fluidité de l'espace se caractérise par une ouverture presque totale des volumes au rez-de-chaussée. Comme les autres habitations réalisées par l'agence à cette période, il est fait un usage quasi exclusif du Siporex, élu pour ses qualités physiques, thermiques et économiques, mais aussi pour sa facilité de mise en œuvre. Intégrée à un environnement végétal préservé, la maison n'a pratiquement pas été modifiée depuis sa création.

La Villa de Croissy a été livrée en 1966. Il s'agit d'une réalisation commandée par Mme Luce Weill, cousine d'Alain Marcoz, pour y vivre avec ses trois enfants. La villa a été construite au fond d'une parcelle appartenant aux parents de Mme Weill, parcelle qui a à nouveau été découpée au moment de la vente d'une partie du terrain. La villa Weill est donc aujourd'hui entourée d'habitations alors qu'à l'origine elle se trouvait dans un vaste parc paysager.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1966, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Baley Hervé, Michel, Marie
      Baley Hervé, Michel, Marie

      Hervé Baley est un architecte français actif principalement en région parisienne à partir des années 1960. Élève de Georges-Henri Pingusson (1894-1978), puis à partir de 1954 de Jean Faugeron (1915-1983), il étudie dans les ateliers libres d'architecture de l'École des beaux-arts de Paris, où il rencontre son premier associé, Dominique Zimbacca (1928-2011). Tous deux fondent l'Atelier d'Architecture et d'Aménagement (A.A.A.) entre 1959 et 1960, et Hervé Baley entame alors une carrière d'architecte-décorateur. Il aménage en effet un certain nombre d'appartements parisiens, et construit principalement des maisons individuelles en Ile-de-France. Daniel Ginat (1936- ) et Alain Marcoz (1932- ) sont alors devenus ses deux principaux associés. Sa ligne créatrice est profondément inspirée de Frank Lloyd Wright (1867-1959), qu'il admire beaucoup pour ses qualités spatiales intérieures, comme pour son souci de développer un rapport harmonieux avec le site extérieur dans lequel s'implante l'architecture.

      L'agence d'Hervé Baley connaît par la suite une baisse d'activité, à mettre en lien avec les débuts en tant que professeur à l'École Spéciale d'Architecture (ESA). À la rentrée 1968, l'architecte est en effet recruté comme chef d'atelier dans cette école, et dirigera pendant plus de vingt ans, jusqu'en 1990, l'atelier Sens et Espace. Dans celui-ci, il s'attache à sensibiliser ses élèves aux principes de l'architecture organique héritée de Frank Lloyd Wright et développe une pédagogie basée sur l'expérimentation spatiale qui lui est propre. Lorsque l'enseignant se voit obligé de fermer son atelier d'architecture, Hervé Baley retrouve son activité exclusive d'architecte. La difficulté à obtenir de nouvelles commandes le pousse au milieu des années 1990 à partir s'installer à Marrakech, où il s'éteint en 2010, après avoir construit dans la région plusieurs villas.

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La maison Weill est construite sur un long terrain plat orienté Est-Ouest. Située en fond de parcelle, l'habitation est totalement invisible depuis la rue. Son plan se développe sur une trame formée à partir de l'imbrication d'un carré et d'un triangle. Ce jeu de géométrie se retrouve également dans son élévation où le motif triangulaire à angle à 90° est récurrent. La villa est réalisée en bloc de Siporex de 120x60x25 jointoyés au ciment blanc. Les planchers et terrasses sont composés de poutrelles métalliques et de dalles de Siporex, recouvertes d'une chape armée (cf. Devis Descriptif produit par l'agence Architecture et Aménagement). Comme à Ezanville pour la maison Tardif, l'une des façades est prolongée d'un mur qui délimite la parcelle, et dont les blocs de Siporex sont assemblés de manière à former un bossage triangulaire en forte saillie. Autour du volume principal de l'habitation, trois murets d'une hauteur d'un mètre environ viennent en souligner les angles droits. Apposés parmi la végétation du jardin, ils sont une introduction à l'architecture de la maison.

Dans sa distribution intérieure, la maison se compose d'un rez-de-chaussée sur vide sanitaire où se trouvent l'espace de séjour, la cuisine, une première chambre, et sa salle-de-bain. Le séjour occupe l'espace de plan carré de ce niveau. D'amples baies vitrées, avec montants en bois, occupent toute la hauteur de la pièce. Elles dématérialisent les façades de la maison, offrent un ensoleillement optimal dans l'espace intérieur, et ouvrent sur le jardin environnant. Un accès y est aménagé par la présence d'une porte-fenêtre à double battants. L'angle principal du séjour, qui constitue aussi en extérieur l'avancée de la villa, est occupé par une imposante cheminée quadrangulaire dont la maçonnerie reproduit le même bossage géométrique en saillie déjà cité pour le mur délimitant la parcelle. Conçue avec un double foyer, la cheminée dispose donc d'un âtre extérieur et d'un âtre intérieur, donnant dans le séjour. Face à cette cheminée, du côté opposé de la pièce, une cage d'escalier donne accès à un étage partiel. Les murs de cette cage reproduisent eux aussi le bossage triangulaire obtenu avec les blocs de béton Siporex. Du haut de l'escalier, l'étage partiel permet de dégager une vue sur l'espace du séjour, et tout particulièrement sur la cheminée. Se distingue aussi très nettement, de ce point de vue en hauteur, le système de chauffage à air chaud, diffusé par un conduit en bois suspendu qui fait le tour du séjour. L'unique étage, desservi par l'escalier central, laisse place à deux petites chambres auxquelles on accède par un étroit couloir dont les cloisons de bois forment des angles droits saillants. L'espace crée par ces derniers permet d'aménager de petits placards à l'intérieur des chambres. Ces deux pièces se répartissent de chaque côté d'une salle-de-bain dont les habitants se partagent l'usage.

La villa, par ses différences de niveaux dues à la présence d'un étage partiel, est coiffée de plusieurs toits plats, à l'origine recouvert de shingle. L'espace du séjour dispose d'un toit de plan carré, l'espace d'entrée et la chambre au-rez-de chaussée sont recouverts d'un toit légèrement abaissé par rapport à celui du séjour, et enfin, l'étage supérieur dispose du sien propre. Tous débordent largement des façades, excepté du côté celle en limite de parcelle. Les toits viennent en effet s'y buter, puisque le mur de cette façade est lui-même débordant. Une gouttière courre le long des larges débords de ces toits, et crée un effet à la fois décoratif et poétique, en laissant s'échapper l'eau en rideau de pluie grâce à un motif ajouré d'alignement de carrés.

La maison Weill se caractérise par l'importance de ses ouvertures sur le jardin, un décor de bossage en Siporex enduit de couleur blanche, et la présence importante de bois. Les espaces intérieurs, ouverts sur l'extérieur, mais aussi communiquant les uns les autres, ménagent de multiples points de vue, dans lesquels le jardin est toujours visible en arrière-fond. D'une surface habitable de 99, 55m2 (75,75m2 au rez de chaussée et 28, 80m2 à l'étage), la maison reste de taille modeste mais offre une véritable symbiose avec son environnement direct.

  • Murs
    • béton parpaing de béton enduit
  • Toits
    bitume
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvrements
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour
  • Techniques
    • maçonnerie
    • menuiserie
  • Représentations
  • Mesures
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • AM Croissy-sur-Seine, service urbanisme, PC YV.78.5.89.078. Arrêté de permis de construire du 10 février 1966.

Bibliographie

  • EMERY, Marc, GOULET, Patrice. Guide architecture 1945-1983. Paris : Groupe Expansion, Architecture d'Aujourd'hui, 1983.

    p.85
  • VAN EYNDE Salomé. Hervé Baley et l'espoir d'une autre architecture : d'un enseignement à l'autre. Mémoire d'étude de l'Ecole du Louvre, sous la direction d'Alice Thomine-Berrada, conservatrice en chef au Musée d'Orsay, Mai 2017.

    annexe 7

Périodiques

  • BALEY, Hervé, GOULET, Patrice, H.Baley, D.Ginat, A.Marcoz, Aujourd'hui: Art et Architecture, septembre 1966, n°54, France I, p.64-81.

    p.78
  • Anonyme, Habitation à Croissy. H. Baley, D. Ginat, A. Marcoz. L'Architecture d'Aujourd'hui, juin-juillet 1969, n°144

    p.43
  • EMERY Marc, MATAOUCHEK Victorine, Paris-guide, L'Architecture d'Aujourd'hui, juin-juillet 1968, n°138, p.99-104.

    p.103

Annexes

  • BALEY, Hervé, H. Baley, D. Ginat, A. Marcoz, Aujourd'hui : Art et Architecture, septembre 1966, n°54 France 1, p.64
Date d'enquête 2016 ; Date(s) de rédaction 2017
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Sol Anne-Laure
Sol Anne-Laure

Conservateur du patrimoine, service Patrimoines et Inventaire, Région Ile-de-France.

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Van Eynde Salomé
Van Eynde Salomé

Étudiante de l'École du Louvre et diplômée d'une licence de philosophie (université Sorbonne-Paris IV), Salomé Van Eynde est l'auteur d'un mémoire, soutenu en juin 2017, sur l'enseignement d'Hervé Baley à l'École Spéciale d'Architecture (1968-1990). Elle réalise un stage au sein du service de l'Inventaire de la région Ile-de-France en mai et juin de la même année, stage au cours duquel elle seconde la conservatrice du patrimoine Anne-Laure Sol dans ses recherches sur Hervé Baley (1933-2010) et Dominique Zimbacca (1928-2011).

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