Dossier d’œuvre architecture IA75000337 | Réalisé par
Sol Anne-Laure (Rédacteur)
Sol Anne-Laure

Conservateur du patrimoine, service Patrimoines et Inventaire, Région Ile-de-France.

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Jantzen Hélène (Contributeur)
Jantzen Hélène

Ingénieur d'étude, chargée du recensement du patrimoine, CRMH, DRAC, Ile de France.

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Py-Fauvet Constance (Contributeur)
Py-Fauvet Constance

En 2019-2020, stagiaire au service Patrimoine et Inventaire auprès d'Anne Laure Sol. Étudiante en Master 2 Histoire de l'Architecture, Paris I.

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  • enquête thématique régionale, ateliers d'artistes en Ile-de-France
Immeuble d'ateliers d'artistes
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Philippe Ayrault, Région Ile-de-France

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France
  • Commune Paris 14e arrondissement
  • Lieu-dit
  • Adresse 11 rue Victor Schloecher
  • Dénominations
    immeuble à logements
  • Genre
    d'artiste

La construction de l’immeuble du 11 et 11bis rue Victor Schœlcher et rue Victor Considérant est due aux architectes Gauthier Père et Fils, dont l’agence se trouvait 4 rue Traversière au Vésinet. La société Hennebique a assuré la réalisation. A une date inconnue mais qu’on peut situer entre 1923 et 1924, l’architecte Paul Tissier a collaboré avec Gauthier Père et Fils, et établi un projet non réalisé. Situé en face du cimetière Montparnasse à l’angle de la rue Victor Considérant, le terrain avait fait l’objet en 1914 d’un projet d’école d’hygiène infantile. Interrompu par la guerre, ce projet est finalement abandonné en 1921. Le permis étant périmé le projet suivant est déposé par la société Hennebique le 28 janvier 1924 pour le compte du propriétaire : la Société Anonyme de la Rue Schœlcher. C’est ce projet qui est dû aux architectes Gauthier Père et Fils, sur lequel Paul Tissier semble avoir travaillé. Aucun permis de construire n’ayant été retrouvé les seuls plans et projets proviennent du fond Hennebique et la reconstitution des travaux est lacunaire. Il s’agit d’un programme ambitieux destiné à une population d’artistes aisés.

Plusieurs immeubles d’ateliers ont été construits en béton, dans le quartier de Montparnasse au cours de la même période, mais celui de la rue Victor Schœlcher semble avoir été le 1er sorti de terre puisqu’il était achevé en août 1925, année de l’exposition des Arts Décoratifs Industriels et Modernes comme en témoigne l’arrivée des premiers habitants.

Plusieurs immeubles d’ateliers ont été construits en béton, dans le quartier de Montparnasse au cours de la même période, mais celui de la rue Victor Schœlcher semble avoir été le 1er sorti de terre puisqu’il était achevé en août 1925, année de l’exposition des Arts Décoratifs Industriels et Modernes comme en témoigne l’arrivée des premiers habitants. Parmi eux, Anaïs Nin (Journal d’une jeune fille mariée 1923-1931) vécut d’août 1925 jusqu’en avril 1927, dans un atelier du rez-de-chaussée, puis louera pendant de nombreuses années une chambre de bonne au 8e étage qui lui servira de bureau. La vie de l’immeuble a été marqué par la présence de beaucoup d’artistes, et d’intellectuels qui s’y sont succédés. La présence de nombreux écrivains implique le fait qu’il est mentionné dans plusieurs œuvres littéraires. Comme en témoigne la plaque posée en 2006, Simone de Beauvoir y vécu dans un atelier du rez-de-chaussée de 1945, date à laquelle elle y aménage avec Claude Lanzmann jusqu’à sa mort en 1986. On peut également citer Anaïs Nin, qui vécut 2 ans également dans un atelier au rez-de-chaussée entre 1925 et 1927 puis garda pendant des années une chambre au 8e qui lui servira de lieu d’écriture. Jacques Schiffrin, créateur de la Pléiade, Youra Guller, pianiste, ainsi que beaucoup de peintres et de sculpteurs très souvent d’origine étrangère dont la liste serait trop longue

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle

Cet immeuble se distingue des modestes ateliers par une structure en béton, et une architecture inspirée par le mouvement moderne et un confort domestique inaccoutumé pour l’époque, avec salles de bain, ascenseurs et parfois chauffage central. Cependant si l’immeuble est présenté comme un ensemble d’ateliers d’artistes, plusieurs caractéristiques plaident dans le sens d’un usage mixte : s’il reprend la disposition d’ateliers d’artistes avec mezzanines et grandes verrières, la grande majorité de celles-ci sont orientées au sud et à l’ouest. Or les conditions d’éclairage requises par les peintres commandent habituellement des verrières orientées au nord.

De plus l’immeuble dispose d’un niveau de confort très remarquable pour l’époque, ce que souligne Simone de Beauvoir en 1959 alors qu’elle y vivait : « j’ai bien plus qu’un évier, chez moi, une salle de bain complète ». (Beauvoir, Simone de, La force des choses, 1960, p.27.) Enfin l’existence de chambres de service sous les combles atteste que le programme de construction visait une clientèle aisée capable d’employer des domestiques : artistes établis ou élite intellectuelle attirée par cet habitat non conventionnel.

  • Murs
    • béton enduit
  • Toits
    verre en couverture, tuile plate
  • Étages
    7 étages carrés, étage en surcroît

Documents d'archives

Bibliographie

Périodiques

Date d'enquête 2018 ; Date(s) de rédaction 2019
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Sol Anne-Laure
Sol Anne-Laure

Conservateur du patrimoine, service Patrimoines et Inventaire, Région Ile-de-France.

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Jantzen Hélène
Jantzen Hélène

Ingénieur d'étude, chargée du recensement du patrimoine, CRMH, DRAC, Ile de France.

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Py-Fauvet Constance
Py-Fauvet Constance

En 2019-2020, stagiaire au service Patrimoine et Inventaire auprès d'Anne Laure Sol. Étudiante en Master 2 Histoire de l'Architecture, Paris I.

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