Mademoiselle Louise de Condé, à son retour d’exil, devint religieuse (Mère Marie-Josèphe de la Miséricorde) et fonda en 1815-1816 l’ordre des Bénédictines de l’Adoration du Saint-Sacrement avec l’appui de Louis XVIII, communauté qu’elle installa dans sa demeure construite par A.-Th. Brongniart sur des terrains maraîchers achetés non loin de l’Hôtel des Invalides ; la construction commencée en 1783 s’acheva en 1786. Plusieurs communautés religieuses succédèrent aux Bénédictines dans l’Hôtel de Condé : la Société du Sacré-Cœur de Jésus (1835-1842) puis les Pères mekhitaristes (1847-1870). Le 29 mai 1880, l’hôtel fut acquis par le comte et la comtesse de Chambrun, lesquels firent reconstruire entre 1881 et 1884 la chapelle par J.-É. Vaudremer et son assistant P. Bischoff, dans un style néo-gothique inspiré de la Sainte-Chapelle ; la commande du décor vitré revint à É. Hirsch en 1884.
Le cycle marial, emprunté à l’œuvre de B. Benezet à Notre-Dame de La Drèche (Tarn), se développe ici au travers des quatre grands prophètes annonciateurs de la venue de Marie, Moïse, David, Ézéchiel et Isaïe, du roi Salomon et du patriarche Noé et se poursuit avec son Mariage inséré dans la rose de façade. Le message délivré par l’Église à propos de l’importance des sacrements dans la vie du chrétien est illustré ici par les scènes du Baptême du Christ, de la Vocation de saint Pierre, de la Cène et du Repas chez Simon, du Mariage de la Vierge et de la Mort de saint Matthieu. Des scènes légendaires (Genèse, Vie publique du Christ et Sacre de saint Louis) sont situées dans la partie supérieure des doubles lancettes, au-dessus des grandes figures. D’esprit archéologique avec des bordures de castilles, des dais de style plutôt roman, des silhouettes allongées, des gestes et attitudes qui parfois rappellent l’Ascension de la cathédrale du Mans, des teintes dominantes rouge et bleu, ces verrières montrent aussi, en ce qui concerne la Genèse, une référence évidente au Dieu créateur peint par Raphaël, tel qu’il fut reproduit dans le Grand catéchisme en images publié vers 1884. Ces verrières comportent des panneaux ouvrant articulés, destinés à faire parvenir à l’intérieur de la chapelle le son de l’orgue installé dans la sacristie située derrière le chœur.
personne ayant travaillé au service de l'inventaire