En juillet 1992, la Fédération internationale de Football Association (FIFA) choisit la France pour accueillir la Coupe du monde de football 1998, première étape vers une candidature possible de la France aux jeux Olympiques de 2000 ou 2004. La France ne compte alors qu’un seul stade de plus de 50 000 places – le stade Vélodrome de Marseille – et le Parc des Princes est jugé trop petit et trop enclavé. Aussi le nouveau stade doit-il répondre à de nouveaux besoins et en particulier offrir plus de 80 000 places assises et couvertes. Le choix de l’implantation du stade dans cette partie de la Plaine-Saint-Denis doit contribuer à un renouveau urbain mais aussi économique, social et culturel de ce territoire.
Un concours d’architecte est lancé, remporté par le duo formé par Michel Macary (né en 1936) et Americo Zublena (né en 1936), auquel s’associent Michel Regembal (né en 1946) et Claude Costantini (né en 1947) afin de constituer l’équipe MZRC. Œuvrant ensemble à l’aménagement de la ville nouvelle de Marne-la-Vallée, Zublena et Macary s’illustrent par ailleurs chacun dans des projets d’envergure : le premier est par exemple architecte de la mission française d’étude chargée du schéma directeur du Grand Buenos Aires. Son agence se distingue à travers de nombreux programmes : enseignement supérieur, équipement hospitalier, logement ou ouvrage d’art. Le second intervient quant à lui pour la Mission interministérielle d'aménagement de la côte aquitaine. Les associés Costantini et Regembal interviennent essentiellement sur des bâtiments publics pour l’État et les collectivités territoriales : établissements d’enseignement, équipements sportif ou culturel. Les travaux du stade de France sont achevés en un temps record, entre la pose de la première pierre en septembre 1995 et l’inauguration en janvier 1998.
L’édifice se compose d’une succession d’anneaux : les trois tribunes (une basse et amovible ; une intermédiaire et une haute) puis l’ellipse de la toiture offrant une protection aux spectateurs. Cette forme annulaire pure, qui rend l’édifice si reconnaissable, a l’avantage de s’intégrer dans le paysage tout en suggérant un fort sentiment communautaire lorsque l’on se trouve dans les tribunes. Composée d’un anneau suspendu grâce à des câbles, secondé par une auréole centrale en verre, la toiture est l’élément fort du bâtiment ; malgré ses 13 000 tonnes, elle semble flotter en apesanteur au-dessus des tribunes.
Par sa taille, sa complexité (plus de 10 000 plans, 50 collaborateurs et 10 000 ouvriers à l’ouvrage), son défi technique (couverture suspendue à 42 m.), sa rapidité d’exécution et son financement (fonds privés à hauteur de plus de 50%), le stade de France bénéficie d’une réception immédiate favorable qui perdure aujourd’hui et qui en fait l’un des équipements français les plus emblématiques de la fin du XXe siècle, symbole de l’événement de 1998. Ainsi, en 2021, le stade de France reçoit le label Architecture contemporaine remarquable. Demeurant le plus grand stade de France, l’édifice accueille des épreuves d’athlétisme et de rugby des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Architecte et urbaniste français.