Dossier d’œuvre architecture IA93001087 | Réalisé par
Philippe Emmanuelle (Rédacteur)
Philippe Emmanuelle

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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Pouvreau Benoît (Rédacteur)
Pouvreau Benoît

Chargé de mission, Département de Seine-Saint-Denis, Service du patrimoine culturel.

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  • opération ponctuelle
Résidence Victor-Hugo de Pantin
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France
  • Commune Pantin
  • Adresse 95 avenue Jean Lolive
  • Cadastre 2022 AJ 34
  • Dénominations
    grand ensemble
  • Précision dénomination
    résidence
  • Parties constituantes non étudiées
    cour

Livrée en 1958, la résidence Victor-Hugo à Pantin est la première des quatre opérations de logements réalisées par l’architecte Fernand Pouillon – ici associé à Roland Dubrulle – en Île-de-France (avant la résidence Buffalo de Montrouge et les ensembles de Meudon-la-Forêt et du Point du Jour à Boulogne-Billancourt).

Après avoir débuté sa carrière en Provence et s’être illustré en travaillant à la Reconstruction du Vieux Port de Marseille (1949-1955), Pouillon fonde en 1955 le Comptoir national du Logement (CNL). Ce bureau d’études et de promotion lui permet, dans des délais records et avec des enveloppes financières réduites, de proposer un habitat « à la portée de tous, achetable au comptoir comme un paquet de cigarettes ».

A Pantin, sur les terrains de l’ancienne distillerie Delizy-Doistau, le projet concerne 350 logements environ - 282 seront finalement créés – destinés à de petits accédants populaires aidés par les primes à la construction privée du plan Courant. Pouillon utilise au mieux la forme complexe de la parcelle en associant, sur les voies importantes, des tours faisant office de signal urbain à des immeubles bas en coeur d’îlot. Avec ces barres, il dessine un espace paysager qui s’articule autour d’un mail planté et d’une place située en contrebas, ouverte sur la rue Victor-Hugo par un passage sous voûte. Cette place de plan carré se distingue par un bassin orné d’une sculpture animalière et par l’ordonnancement de ses façades où Pouillon insère des pilastres de marbre rose.

Très marquée par l’héritage d’Auguste Perret, auquel elle emprunte son vocabulaire classique (élévations en pierre prétaillée surmontées d’attiques, portiques entre les cours, volumes équilibrés), la résidence Victor-Hugo illustre parfaitement l’ambition de Fernand Pouillon de « loger la multitude » dans une architecture de qualité.

La pondération est au cœur de l'ambition de l'architecte : « La qualité architecturale des constructions et des ouvrages d’art, leur composition et leur disposition au sol dans l’espace, sont d’intérêt public, car elles constituent l’harmonie du paysage et du site urbain et contribuent à l’équilibre humain, ainsi qu’au bien-être de l’âme et du corps. Ainsi les volumes nouveaux doivent soit s’intégrer heureusement dans les ensembles déjà construits, soit constituer dans la nature un élément isolé contribuant à l’esthétique du paysage environnant, soit enfin créer un site urbain ou industriel, harmonieux ou monumental » [A propos de l’article 1 de la loi sur l’architecture - Lettre de F. Pouillon à A. de Clermont-Tonnerre, cabinet du 1er ministre- Alger, le 30 novembre 1973]. Pour la résidence de Pantin, Fernand Pouillon a raconté qu'il s'était inspiré des immeubles parisiens, donc d'une architecture banale, sobre, à l'ordonnance traditionnelle - pour un lieu encore marqué par son passé industriel, qu'il fallait néanmoins mettre à distance, tout en s'y ancrant fortement, grâce à une conception d'ensemble.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle , daté par source
    • Principale
    • Principale
  • Dates
    • 1957, daté par source
    • 1961, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur : architecte attribution par source
    • Auteur :
      Dubrulle Roland
      Dubrulle Roland

      Roland Dubrulle (1907- 1983), diplômé en 1934, se forme à l'architecture dans les ateliers de Royer et Tschumi. Entre 1936 et 1937, il quitte la France pour construire en Iran ; en 1942, il quitte l’Iran pour Beyrouth ; directeur de l’Urbanisme de l’Etat de Syrie entre 1942 et 1945, il est professeur d’urbanisme au ministère de la Reconstruction à Versailles entre 1945 et 1954. A partir de 1954, il cesse ses fonctions pour le Ministère de la Construction et du Logement et ouvre un cabinet d’architecte au 25 rue Victor Duruy (Paris 15e) ; il est l'architecte en chef des Z.U.P. de Corbeil, Argenteuil (1959-1969) et Sartrouville.

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      architecte attribution par source

L'entrée principale de la résidence est au n° 99 de l'avenue Jean-Lolive.

Pouillon utilise au mieux la forme complexe de la parcelle et ménage des façades rue Victor-Hugo et rue Delizy. Sur les voies importantes, Pouillon place ses tours, tour-signal de plan carré (9 étages) pour l’avenue Jean-Lolive et tour rectangulaire rue Victor-Hugo ; en cœur d’îlot, il dispose par contre des immeubles bas. Avec ces derniers, il dessine un espace paysager très classique qui répond au jardin public situé de l’autre côté de l’avenue. Il prolonge ce jardin à la composition travaillée par une petite place située en contrebas ouverte sur la rue Victor-Hugo par un passage piéton sous voûte. Cette place de plan carré est aussi signalée par l’ordonnancement des façades où Pouillon insère des pilastres de marbre rose [1].

Comme dans la plupart des réalisations de Fernand Pouillon pour le Comptoir National du Logement (CNL), l’ensemble est fait de pierre pré-taillée extraite à Fontvieille, dans le sud de la France. Très caractéristique du style de Pouillon, cet ensemble associe à la modernité des tours et barres le classicisme de la composition et l’usage de la pierre de taille.

Les appartements, destinés à de petits accédants à la propriété, sont de taille modeste : 49 m² pour les deux pièces et 72 m² pour les cinq pièces.

[1] Description extraite de la notice rédigée par Benoît Pouvreau pour l'Atlas de l'Architecture et du Patrimoine de la Seine-Saint-Denis en 2004, consultable en ligne : https://patrimoine.seinesaintdenis.fr/residence-Victor-Hugo

  • Murs
    • béton
    • calcaire
    • marbre
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    5 étages carrés, 4 étages carrés, 9 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Précisions sur la protection

    En 2008, par le biais de la DRAC d’Île-de-France, le ministère de la Culture a décerné à cet ensemble de logements le label "Patrimoine du XXe siècle", aujourd’hui "Architecture contemporaine remarquable" (ACR).

    La résidence Victor-Hugo de Pantin a reçu le label "Patrimoine d'intérêt régional" décerné par le Conseil régional d'Île-de-France lors de sa commission permanente du 19 septembre 2019.

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
Philippe Emmanuelle
Philippe Emmanuelle

Conservateur du patrimoine, Région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire.

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Pouvreau Benoît
Pouvreau Benoît

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