Ce vaste ensemble est l'extension d'une industrie s'exerçant primitivement à Paris, dont la maison mère, fondée en 1807, se limitait à la vente de pianos. En 1865, une usine s'installe à Saint-Denis, au croisement du boulevard Ornano et de la route de la Révolte (actuel boulevard Anatole France) couvrant une superficie de 45000 m². La matière première, le bois tant indigène qu'exotique, tronçonné en morceaux de 3 mètres, est empilé pour le séchage sur une hauteur de 7 à 8 mètres. La production comprend des pianos en tous genres : droits, à queue, doubles et pédaliers, ainsi que des harpes chromatiques. Elle est l'une des première à appliquer l'outillage mécanique à la production ; l'usine est équipée de 4 générateurs, 2 moteurs et 120 machines-outils, le tout mû par une force de 300 chevaux . On la dote d'une caisse de secours avec des prêts sans intérêt, d'une bibliothèque, d'une école réservée aux enfants des ouvriers, d'une caisse de retraite et d'une école d'aprentissage. C'est cette grande fabrique de piano qui a donné son nom au quartier : ""quartier Pleyel"".