• opération ponctuelle
  • enquête thématique régionale, Architectures du sport en Ile-de-France
gymnase Hasenfratz
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Jean-Bernard Vialles, Région Île-de-France
  • (c) Département de la Seine-Saint-Denis

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pantin
  • Commune Pantin
  • Adresse avenue de la Division-Leclerc
  • Cadastre 1981 A 41
  • Précisions
  • Dénominations
    gymnase
  • Appellations
    dit Gymnase Hasenfratz

Le quartier des Courtillières, au nord de Pantin, est le fruit d’une vaste opération de construction de logements lancée dès les années 1950 par la Société d’économie mixte du département de la Seine, la ville de Pantin et l’Etat. Ce nouveau quartier doit accueillir près de 1 700 habitations afin de répondre à la crise du logement causée par les destructions de la Seconde Guerre mondiale et le développement démographique exceptionnel que connait la France de l’après-guerre, particulièrement prégnante au nord du département de la Seine, dans l’actuelle Seine-Saint-Denis. Les nombreux logements de la ZUP des Courtillières sont ainsi édifiés entre 1954 et 1964 par Emile Aillaud et constituent l’un des premiers grands ensembles franciliens et le manifeste de l’architecte, labellisé Patrimoine du XXe siècle en 2008. Outre son importance historique, ce projet est particulièrement remarquable par son architecture et notamment le serpentin de 1,7 km, alors considéré comme le plus long bâtiment du monde. Ce serpentin se referme sur un vaste parc, inspiré, selon son concepteur, par la ville anglaise de Bath. L’architecte conçoit également de nombreux équipements publics, notamment à destination des plus jeunes : une crèche-garderie au sein du parc et deux groupes scolaires, Jean-Jaurès au nord et Marcel-Cachin au sud, comprenant chacun un gymnase. Le gymnase Rey-Golliet, situé au nord, ayant été détruit en 2005, le gymnase Hasenfratz, baptisé ainsi en l’honneur d’un sportif pantinois, est le seul subsistant aujourd’hui. La construction de ce gymnase s’inscrit dans une volonté nationale d’équiper le territoire en salles de sport mais également dans une ambition communale forte, Pantin faisant partie de cette « banlieue rouge » qui s’efforce de construire gymnases et piscines en masse afin de démocratiser certains sports, notamment la danse et le tennis, pour lesquels le gymnase Hasenfratz est conçu. Si les premiers dessins d’Emile Aillaud datent de 1959, le chantier ne semble avoir démarré qu’en 1961 et le gymnase est inauguré le 9 décembre 1962 par une grande manifestation sportive comprenant des démonstrations de gymnastique, hand-ball, basket-ball et volley-ball.

Dans un volume rectangulaire, le gymnase regroupe le plateau sportif d’une superficie de 43 x 24 m et de 8 m de hauteur, des tribunes d’une capacité de 500 places, des vestiaires, douches et sanitaires logés sous les tribunes et une chaufferie en sous-sol, desservant également le groupe scolaire. A l’instar des immeubles de logement, le gymnase Hasenfratz démontre d’une conception technique innovante grâce à une structure préfabriquée aux poteaux en Y, visibles en façade, et au couvrement en voûtains de béton, inspiré des couvertures des bâtiments industriels. Ce procédé est mis au point par l’architecte en collaboration avec la Société d'étude et de réalisation de procédés économiques de construction (SERPEC) et le procédé constructif Camus. Ce procédé sert ensuite de prototype pour la participation d’Aillaud au concours Conception-Construction organisé par l’Etat en 1963 relatif aux équipements scolaires et réalisé à une dizaine de reprises sur le territoire national. Ainsi les façades comportent des panneaux en béton en partie inférieure et un bardage en verre armé ondulé en partie supérieure tandis que les pignons sont constitués de panneaux superposés en béton armé brut dont la stabilité est assurée par une ossature de poteaux en Y supportant la couverture en voûtes paraboliques préfabriquées en béton armé. Certaines de ces voûtes sont remplacées par des voûtes translucides afin d’éclairer naturellement les espaces intérieurs. A l’extérieur, on ne peut que remarquer l’homogénéité esthétique des équipements de la cité des Courtillières, le gymnase et les préaux des écoles Marcel-Cachin et Jean-Jaurès présentant la même structure, en particulier les poteaux en Y et les voûtains de béton, inspirés par l’œuvre du célèbre l’architecte brésilien Oscar Niemeyer, mais également la même cheminée torsadée ou hélicoïdale, qui constitue la signature d’Emile Aillaud. A l’intérieur, les détails d’exécution sont particulièrement soignés et la plupart ont été épargnés par les campagnes de rénovation, notamment les banquettes et porte-manteaux en bois des vestiaires, les pavés de verre éclairant en second jour les circulations ainsi que les revêtements en pâte de verre.

En 2023, le gymnase Hasenfratz reçoit le label « Architecture contemporaine remarquable » (ACR) attribué par le ministère de la Culture et distinguant les réalisations architecturales de moins de 100 ans.

Gymnase construit par Emile Aillaud vers 1960 situé dans la partie sud-est de la cité des Courtillières ; un autre gymnase, plus petit, fut construit près du groupe scolaire Jean Jaurès.

structure porteuse en béton ; poteaux préfabriqués en forme de Y contenant les descentes d'eau ; toit en terrasse avec voûtains similaires à ceux utilisés dans l'architecture industrielle, en métal ou en béton ; tribune d'un seul côté de la salle ; vestiaires au niveau du sol dotés de douches avec éclairage du couloir par des pavés de verre ; banquettes d'origine ; cheminée en béton torsadée située à l'extérieur, identique à celle située à côté de l'école Marcel Cachin.

  • Murs
    • béton
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    étage de soubassement
  • Couvertures
    • terrasse
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
Date(s) d'enquête : 2002; Date(s) de rédaction : 2002, 2022, 2024