• enquête thématique régionale, Architectures du sport en Ile-de-France
Paris La Défense Arena
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ile-de-France
  • Commune Nanterre
  • Adresse 99 Jardin de l'Arche
  • Cadastre 2023 AJ 388  ; 2023 AJ 419  ; 2023 AJ 475Informations d'accès en transport en commun : Métro 1 - La Défense / RER A - La Défense ou Nanterre Préfecture / Tram T2 - La Défense / Transilien L, U - La Défense
  • Dénominations
    édifice sportif, salle de spectacle

Située au pied de la Grande Arche, sur l’axe reliant La Défense à Nanterre, Paris La Défense Arena est inaugurée en novembre 2017 après quatre ans de travaux par un concert des Rolling Stones. Ce projet a été initié par l’ancien propriétaire de Foncia, Jacky Lorenzetti, pour accueillir en résidence son équipe de rugby, le Racing 92, qui s’entraînait jusqu’alors au stade Yves-du-Manoir de Colombes. Conçu par l’architecte Louis Faure-Dujarric pour les Jeux Olympiques de Paris de 1924, le stade historique du club ne répondait plus aux standards d’une équipe évoluant dans le Top 14 et nécessitait d’importants travaux de rénovation ayant conduit à privilégier la construction ex-nihilo d’un nouvel équipement.

Après avoir fait l’acquisition d’une parcelle de trois hectares correspondant à l’ancien stade municipal des Bouvets à Nanterre, un concours d’architecture est organisé. Afin d’assurer la viabilité financière du projet, le programme initial est celui d’une salle de spectacle modulable, transformable en terrain de rugby les jours de match (une vingtaine par an seulement). Les 117 000 m² de bâtiments intègrent également 31 000 m² de bureaux destinés à la vente et un parking de 480 places. Ce type de programme mixte, courant en Amérique du Nord et en Europe, reste encore peu répandu en France. Le concours est remporté en 2010 par l’architecte Christian de Portzamparc associé au constructeur Vinci. Avec un budget total de 380 millions d’euros dont 170 pour la construction des bureaux qui ont été achetés par le Conseil général des Hauts-de-Seine, Paris La Défense Arena est le premier stade français entièrement construit sur fonds privés. D’une capacité de 32 000 places en configuration stade et disposant d’une jauge pouvant varier de 10 000 à 40 000 places en configuration spectacle, il s’agit de la plus grande salle de spectacle fermée d’Europe et de la deuxième du monde pour le sport.

L’édifice occupe la totalité de l’îlot. Il se compose de l’aréna à proprement parler, de forme quasi-carrée au sud, à laquelle est accolé l’immeuble de bureaux de forme trapézoïdale au nord. La stabilité de l’ensemble, reposant en partie sur le passage souterrain de l’autoroute A14 et sur divers tunnels, est assurée par près de 200 pieux en béton de 60 à 120 cm de diamètre pouvant aller jusqu’à 22 mètres de profondeur. Le projet original prévoyait une toiture amovible, mais en raison de son coût prohibitif et du recours de riverains inquiets de l’impact sonore du futur équipement, la Fédération française de rugby autorise la réalisation d’un stade indoor à condition que sa hauteur sous charpente soit supérieure à 37 mètres. Structurellement, quatre tours érigées aux angles à usage des pompiers, fermées en partie supérieure par une dalle de béton de deux mètres d’épaisseur, servent de points d’appui à deux mégapoutres d’acier (mesurant respectivement 100 et 150 mètres de long) supportant la charpente métallique de l’édifice. Sur cette structure, sont disposées 543 coques de béton de ciment blanc créant une couverture aux lignes courbes et ondulantes contrastant avec les lignes droites des immeubles de la Défense. L’ensemble couvre une surface de 27 000 m² et pèse 6 500 tonnes. L’immeuble de bureaux s’élève sur huit étages et comprend dès le deuxième niveau un important porte-à-faux couvrant la rue. Donnant une impression de continuité avec l’aréna, il la jouxte pourtant sans aucun lien direct. Un mur manteau de 40 m de long par 80 m de large en béton à haute densité est en effet suspendu à la couverture entre les deux ouvrages pour garantir une bonne isolation phonique.

La salle développe sur ses trois côtés plus de 210 m de façade dont l’architecte a cherché à limiter l’impact visuel, tant pour les riverains que pour les spectateurs et à faciliter l’insertion urbaine en lui donnant une apparence d’immeuble et non d’équipement sportif : « j’ai voulu faire passer ce bâtiment en douceur, j’ai arrondi les angles, comme une sorte de pierre polie […]. Alors que le bâtiment fait 40 m de haut, il n’est pas tonitruant. » La façade de l’édifice s’organise ainsi en trois niveaux : le soubassement assurant la continuité avec l’espace urbain, la partie centrale habillée d’écailles, la toiture formée d’une couronne de béton blanc. Cette enveloppe de près de 600 écailles constitue le véritable marqueur du bâtiment. Faites de verre, d’aluminium composite ou d’une combinaison de ces deux matériaux, elles sont de trois tailles différentes et installées en trois rangées : les plus petites en partie basse, les moyennes en partie centrale et les plus grandes en partie haute. Toutes donnent l’impression d’être cintrées mais seules celles réalisées en aluminium le sont, la sérigraphie du verre et le jeu de tuilage de ces écailles entre elles créent volontairement cette impression. Leur présence confère à l’ensemble une impression de légèreté voulue par l’architecte, alors même que les plus petites écailles en aluminium pèsent 250 kg et que les plus grandes en verre atteignent 1,4 tonnes. Equipées de dispositifs à leds, elles permettent d’éclairer la façade la nuit venue.

L’extérieur n’annonce en rien l’intérieur : « Ce qui m’a semblé important, c’est de travailler le contraste entre la douceur de l’extérieur et le gigantisme de l’espace intérieur » explique Christian de Portzamparc. À l’intérieur, 13 km de gradins reposant sur 44 portiques de béton coulés sur place sont disposés en U autour de trois des côtés du terrain. L’ensemble est clos par un long mur de scène à la manière d’un théâtre antique sur son quatrième côté. Ce mur est habillé d’un écran géant interactif de 1 400 m², soit l’équivalent de sept courts de tennis, ce qui en fait le plus grand du monde. Le terrain en pelouse synthétique se recouvre de dalles pour se transformer en salle de spectacle en l’espace de onze heures. Sous ce terrain, un niveau de sous-sol dévolu à la machinerie et aux locaux techniques fait cette fois-ci référence aux amphithéâtres antiques tels que le colisée de Rome, doté d’un vaste complexe souterrain.

À l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, l’Arena Paris La Défense est transformée en piscine olympique pour accueillir des épreuves de natation et les finales hommes et femmes de water-polo. Deux bassins de 50 m de long sont installés en son centre, l’un pour les échauffements et l’autre pour les épreuves, ainsi qu’une tribune de presse temporaire de 3000 places et des vestiaires. Au total elle peut recevoir près de 17 000 spectateurs ce qui en fait l’un des sites les plus importants des Jeux.  

  • Statut de la propriété
    propriété privée

Site compétition JO 2024 ; 3 ; 6

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2024
(c) La Manufacture du Patrimoine
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel